Le marathon continue en Tunisie. L’Etoile du Sahel, leader après sa victoire jeudi contre l’Espérance de Tunis (3-0) a confirmé à Zarzis dimanche (0-1) dans des conditions de jeu difficiles. Les Sang et Or, vainqueurs du duel de poursuivants face au CS Sfaxien (2-1) relèvent la tête après la gifle reçue à Sousse. Au Maroc, un seul membre du top 5 s’est imposé : l’Ittihad de Tanger, qui a ramené les trois points de Marrakech (0-1). Battu par Kénitra, le FUS reste leader grâce au score nul et vierge (0-0) entre le MAS et le Wydad Casablanca.

ESZ-ESS 0-1

Privée de son artificier et meneur de jeu Hamza Lahmar, l’Etoile s’est évité un bourbier pénible en ouvrant la marque d’entrée : Akaichi, poussé dans le dos, a obtenu un pénalty transformé par Jmel. Le marécage de Zarzis n’était pas propice aux envolées lyriques, alors les visiteurs se sont contenté du minimum : bien défendre, éviter les blessures, balancer des grandes chandelles, privilégier le jeu direct, et bien gérer les quelques ballons chauds sur coups de pied arrêté. L’ESZ a allumé 5 fusées éclairantes par son attaquant Messaadi, un missile sur la transversale par Gomez, et c’est tout. Trois points acquis d’une manière simpliste, mais grâce à ça les sahéliens gardent la place de leader.

EST-CSS 2-1

Le rythme effréné du championnat n’a pas laissé aux Sang et Or le temps de gamberger après la défaite contre l’Etoile. Doubler l’adversaire du jour (le CSS) et ne pas laisser de marge à leurs bourreaux de jeudi, tel étaient les objectifs du match d’hier pour les hommes d’Ammar Souayah. Les sfaxiens, également battus par l’Etoile, se sont présentés au stade désaffecté d’El Menzah sans Moncer suspendu, et avec 2 connaissances de l’EST : le nigérian Sokari, qui a failli être enrôlé par les tunisois cet été, et Hassène Harbaoui, passé par le Parc B.

Dans la construction du jeu, l’Espérance a galéré. Le pressing des nigérians Sokari et Ajayi a gêné les relances des locaux depuis la zone défensive. Le numéro 10 Saad Bguir a été suivi à la trace par les sfaxiens, même quand ils redescendaient chercher les ballons très bas. Mais le CSS s’obstine à aligner 2 ailiers aux postes de latéraux (Maaloul et Hannechi) et ceux-ci ont toujours du mal défensivement. La capacité de Mhirsi à obtenir des fautes contre eux, et l’agressivité d’ordre général des Noir et Blanc a permis à l’EST d’avoir près d’une vingtaine de situations sur coup de pied arrêté. Certaines ont été mal exploitées, mais ça a engendré les 2 buts : une reprise de Dhaouadi et une belle tête décroisée de Ben Youssef.

A part l’action qui mène au pénalty de Maaloul, et un dernier rush en fin de match, le CSS a été trop léger offensivement. Deux paramètres ont pesé lourd dans la balance : Toute l’énergie dépensée pour  (bien) défendre, et l’activité incessante des moissonneuses-batteuses sur les chevilles adverses ont fini par payer avec l’expulsion de Kamoun. Le double test contre les 2 autres candidats au titre a affiché les limites des sfaxiens, qui glissent logiquement à la 3ème place.

 

CSHL-CA 2-2

Un baroud d’honneur qui n’aura pas suffi. Les buts de Srarfi et Jaziri ont permis au Club Africain de ramener le point du match nul après avoir encaissé un but gag et une frappe d’anthologie. L’entraîneur Nabil Kouki ne sera pas sauvé pour autant. L’ex-coach des soudanais d’Al Hilal n’aura pas réussi à redresser la barre après une entame de saison catastrophique, et quitte son poste au bout de 10 semaines (deux fois plus que Landry Chauvin, ce qui est déjà pas mal).

Largués pour le titre et surement pour le podium (déjà 13 points de retard sur le CSS, 3ème) les Rouge et Blanc cherchent donc un nom prestigieux pour esquisser un début de reconstruction et préparer l’entrée en lice en C1 africaine. Plusieurs pistes ont été évoquées : Lemerre, Nabil Maaloul, les égyptiens Mido et Shehata, etc. Le président du CA Slim Riahi, qui a maintenu Daniel Sanchez avant de le virer, puis a amené Kouki avant de le virer, ne plus se permettre une autre erreur de casting.

 

Le FUS tombe face à Kénitra, le Wydad n’en profite pas

Un leader qui se déplace mais plutôt timide en attaque, une équipe locale qui ne se livre pas : le match entre Kénitra et le Fath de Walid Regragui avait besoin d’un but pour se débrider après une première mi-temps terne. Au retour des vestiaires, 25 secondes ont suffi à Jrouten pour ouvrir le score pour le KAC, et forcer les Fussistes à se lâcher. La réaction ne s’est pas fait attendre : une égalisation 5 minutes plus tard, un secteur offensif complètement chamboulé dans la foulée. Cet élan a réveillé les Rbatis une dizaine de minutes, avant un nouveau creux, et le deuxième but de Kénitra sera fatal, sur une belle action collective qui a mis la défense des visiteurs hors de position.

Le FUS est pourtant toujours leader au soir de la 12ème journée. Car à Fès, le Wydad s’est heurté (0-0) à la résistance farouche du MAS, remis à l’endroit par le français Denis Lavagne. Les fassis ont signé une prestation sérieuse, volontaire, mis du rythme en première mi-temps et ont été globalement plus dangereux que le WAC. L’équipe de Toshack a pataugé offensivement, du fait de l’absence de 2 atouts : soit un joueur capable de prendre le jeu à son compte dans l’axe, soit un 9 qui transforme la seule occasion qu’il a sous la main. Un 9 qui par exemple aurait marqué sur l’opportunité que Cissé a eue en début de seconde mi-temps. Des renforts s’imposent…

 

Les cadeaux du week-end : MCO-HUSA (2-3)

Mauvais contrôle, passes mal assurées, une défense lente, le Mouloudia d’Oujda a donné 3 balles de buts aux gadiris, qui ne se sont pas fait prier. Forcément, ça rend les choses plus difficiles, même si le HUSA  a une défense-passoire aussi.

 

Le tifo du week-end : MAS-WAC

Portrait du fondateur du MAS, Driss Benzakour, et un message critique de la situation actuelle du club : les Fatal Tigers ont fait les choses bien pour leur 9ème anniversaire :

 

La condition difficile du week-end : arbitre en Tunisie

Cette semaine, on a eu droit à 2 images déplorables : Jeudi à Bizerte, l’arbitre Yassine Harrouche qui fond en larmes alors que tout le stade l’insulte et hier au coup de sifflet final du match EST-CSS l’arbitre, entouré d’une protection policière, et violemment pris à partie par le président du club visiteur.

 
 

On remarquera avant l’interview (« Ils nous ont ramené cet arbitre exprès, c’est une honte pour l’arbitrage tunisien » etc.) les 2 minutes en off avec insultes diverses et variées. Une nouvelle preuve, après les incidents de Sousse la saison dernière, qu’être arbitre dans ce pays ce n’est pas vraiment la joie.

Résultats et classements

 

Maroc

Tunisie

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee