C’est parti pour le 3ème tour de qualifications pour la Coupe du Monde 2018. A Kinshasa, les Léopards de la RDC ont dévoré la Libye (4-0) et marqué les esprits en prenant la tête du Groupe A. Vainqueurs à domicile, Sénégalais (2-0 contre le Cap-Vert) et Ivoiriens (3-1 contre le Mali) prennent également la tête de leurs groupes respectifs. Deux scores de parité complètent le bilan de samedi : un match fermé (0-0) entre le Gabon et le Maroc, et un finish ébouriffant (1-1) entre le Burkina Faso et l’Afrique du Sud. Le reste des rencontres se déroule ce dimanche, pour clôturer une première journée entamée vendredi (0-0 entre le Ghana et l’Ouganda).
Gabon-Maroc 0-0
La seule certitude de ce match, c’est qu’Hervé Renard tient sa configuration « combat ». L’organisation avec laquelle il veut voyager loin, et qu’on reverra probablement au Mali et en Côte d’Ivoire si les matchs à domicile tournent en sa faveur. Sur la pelouse infâme du stade de Franceville, le Maroc a affiché un visage solide, destiné à bloquer les ailes et la doublette Aubameyang-Evouna : 5-4-1 en phase défensive, un Amrabat actif sur tout le couloir, bon abattage d’Ahmadi, les Lions de l’Atlas ont tenu sans trop de frayeur sur les 70 premières minutes. Un fléchissement physique conséquent les a fait souffrir par la suite, et il a fallu un Munir Mohammedi impérial sur sa ligne pour sauver la patrie sur la seule occasion gabonaise.
Le hic, c’est que dans cette configuration le Maroc est quasiment condamné à se contenter de miettes sur le plan offensif. Que ce soit la version très lente en première période (El Arabi) ou la version volontaire et tonique en seconde (Ennasiri) l’attaquant de pointe est trop isolé. Belhanda et Boussoufa ont trop peu pesé, Tannane s’est montré brouillon, et ce trio n’a été aidé ni par l’état du terrain ni par une condition physique pas tout à fait au point.
Cette rencontre ne laissera un souvenir impérissable ni aux Marocains, ni aux Gabonais, ni aux fans de foot au sens large. Il est permis de se demander si le Mountakhab d’Hervé Renard, confronté à un Gabon extrêmement rudimentaire, n’aurait pas dû montrer plus d’audace. Le point du match nul est bon à prendre, mais cela exige un 9/9 à domicile, une organisation et une animation radicalement différentes seront requises. Voir la Russie en 2018 est à ce prix.
Côte d’Ivoire-Mali 3-1
Dans le football, la physionomie d’un match est un indicateur qui n’a absolument aucun intérêt. Si on se fie uniquement à la physionomie, le Mali s’est procuré de nombreuses occasions, a marqué, et a globalement mieux utilisé le ballon que la Côte d’Ivoire, sous l’impulsion de Moussa Marega et des Yatabaré’s. Seulement voilà : Les hommes de Giresse ne se sont pas remis de l’ouragan de dix minutes au cœur de la première mi-temps durant lequel ils ont encaissé trois buts. Un boulet de canon de Kodjia a permis aux Elephants d’égaliser contre le cours du jeu. Dans les minutes qui ont suivi, un CSC de Coulibaly sur un centre d’Aurier puis une demi-volée croisée somptueuse de Gervinho ont fini d’enterrer définitivement les Aigles.
La seconde période, équilibrée, n’apportera rien de nouveau hormis quelques échauffourées entre les joueurs des deux équipes, et entre Aurier et son propre gardien. L’équipe de Michel Dussuyer prend donc la tête du Groupe C grâce à cette unique séquence de dix minutes durant laquelle réalisme et intensité ont fait bon ménage. On gardera en tête la fragilité de l’arrière-garde, mais on retiendra aussi que Gervinho n’a rien perdu de sa vivacité. Et que dire de la fluidité et de la vision du jeu de Frank Kessié, bien parti pour poser sa patte sur l’animation offensive ivoirienne pour les dix prochaines années s’il continue comme ça.
Dans les autres groupes
Deux pénos ratés, et une égalisation (1-1) au bout des arrêts de jeu : le Burkina Faso a malmené les nerfs de ses supporters et des parieurs aux quatre coins du monde. Dominateurs mais impuissants face au portier sud-africain Khune, les Etalons ont failli succomber au hold-up des Bafana Bafana. L’ouverture du score de Furman, puis le pénalty propulsé par Traoré dans le ciel de Ouagadougou, cela semblait beaucoup trop…jusqu’à ce que Banou Diawara, l’homme du temps additionnel, buteur contre le Botswana pour envoyer les burkinabés à la CAN 2017, ne frappe à nouveau pour sauver les meubles.
Ce score de parité profite au Sénégal, qui s’est imposé à domicile contre le Cap-Vert (2-0) grâce à une performance étincelante de Baldé Keita (un but et une passe décisive pour Moussa Sow). Les Lions s’emparent des rênes du Groupe D.
Dans le Groupe A, la RD Congo va consacrer son dimanche à observer le duel Tunisie-Guinée dans le confort et en toute sérénité. Les Léopards n’ont pas fait de détail contre la Libye (4-0) grâce notamment à un doublé de Mbokani.
Résultats et classements
