Première réussie en championnat pour René Girard avec le WAC, le limogeage surprise de Faouzi Benzarti, la semaine dorée de Firas Chaouat, des frappes de mule à la pelle : l’actualité sportive du week-end a été chargée au Maroc et en Tunisie, session de rattrapage pour ne rien rater des faits saillants.

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La surprise du week-end : Faouzi Benzarti limogé

Trois mois, trois victoires en trois matchs officiels et puis s’en va pour le bouillonnant coach tunisien le plus titré de ces 30 dernières années écarté samedi suite à une réunion du Bureau Directeur de la FTF. Invité à s’exprimer dans plusieurs médias et notamment dans l’émission télévisuelle-phare Dimanche Sport sur la première chaîne, Benzarti (dont le témoignage a été enregistré avant l’émission) n’a pas mâché ses mots : « C’est inacceptable, malhonnête et incorrect. J’ai fait des sacrifices pour ce pays, tout laissé [référence à son poste au Wydad Casablanca] et on me traite comme ça…Les relations avec les joueurs ? On ne peut pas obtenir des résultats sans de bonnes relations avec les joueurs, tout se passait bien sur tous les plans. Et personne n’a de leçon à me donner sur comment je communique avec mes joueurs, je suis là pour assumer des responsabilités. C’était prémédité, que je sois écarté après la qualification…je n’étais pas sous contrat, je suis venu pour être au service de mon pays ». Le porte-parole de la Fédération a réagi peu après dans la même émission en évoquant « une ambiance délétère au sein du groupe, avec des insultes contre les joueurs, des cris, des glacières qui volent… ». La nomination du vainqueur de la C1 1994 avait fait débat en particulier sur son style (efficace en club, mais usant rapidement pour les joueurs, efficace sur la discipline tactique et « le résultat avant tout » peu importe la manière), la capacité à transposer ce style de « coups » à une sélection. Son limogeage fera tout autant débat, que ce soit au niveau de la manière, du timing après trois victoires et une qualification à la CAN, la situation contractuelle, l’évocation de son mode de management controversé… Seule certitude, à huit mois de la compétition, les Aigles de Carthage vont repartir sur un nouveau cycle.

Le baptême du feu du week-end : René Girard

Du fait des trêves internationales, des décalages de planning en raison des échéances africaines et arabes, le WAC n’avait disputé avant la rencontre d’hier contre le Mouloudia d’Oujda qu’un seul match de championnat depuis la reprise de la saison. Tête de gondole d’un nouveau départ, l’entraîneur champion de France 2011-2012 avec Montpellier René Girard va avoir du pain sur la planche, entre tous les matchs en retard, la demi-finale de Coupe du Trône et un huitième de C1 Arabe costaud contre l’Étoile du Sahel. En attendant, l’essentiel a été fait après près d’une heure à se casser les dents contre un MCO accrocheur (2-0) grâce à deux buts en seconde mi-temps de Saïdi sur corner, puis El Hassouni d’une frappe croisée dans les dix dernières minutes. « Je ne suis pas totalement satisfait du contenu et de ce qu’on peut faire. On n’a pas eu un nombre incalculable d’occasions, et perdu beaucoup de ballons » a déclaré Girard en conférence de presse, argumentant sur la difficulté de trop faire tourner pour préserver les joueurs convoqués avec leurs sélections (A et Espoirs). Sur le plan comptable, les trois points sont engrangés, et ne seront pas de trop dans un calendrier qui s’annonce assez fourni…

La cerise sur le gâteau du week-end : Firas Chaouat

Après son doublé pour sa première sélection (mardi dernier contre le Niger), le jeune attaquant du CS Sfaxien était logiquement la principale attraction du choc de dimanche entre son équipe et le Club Africain repris par Chiheb Ellili. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le puissant chasseur de buts n’a pas déçu : incisif sur chacun de ses appels, il a faussé compagnie à l’arrière-garde clubiste au premier alignement défaillant pour gagner son face-à-face d’un subtil lob parfaitement ajusté, lançant le succès sfaxien sur de bons rails (2-0). Un succès qui s’ajoute à la probante victoire du CSS sur l’Espérance deux semaines plus tôt, et permet aux « Noir et Blanc » de prendre les commandes du classement de la LP1, commandes qu’ils garderont quelle que soit la tournure des matchs en retard restants. Une période faste pour les hommes de Ruud Krol, et une semaine de grâce pour Chaouat, qui revient sur le devant de la scène après avoir flambé en Coupe de la CAF 2017 et tâtonné par la suite. S’il confirme, il y a un spot dans le onze titulaire de la sélection nationale dont il peut s’emparer…

La « tête ailleurs » du week-end : le Raja Casablanca

Comment se concentrer sur un match de championnat à quatre jours d’une demi-finale de Coupe d’Afrique, à domicile, pour arracher la première finale continentale du club depuis 2003 ? Certes, le Raja, après une première mi-temps plutôt bien gérée et un but d’avance a perdu nettement pied à dix contre onze en seconde période, en se repliant beaucoup trop bas, et a fini par concéder l’égalisation par Reda Hadjouj (quatre ans après son but contre le Raja lors du derby). Mais difficile de ne pas lier la multiplicité des bourdes défensives (hésitations dans l’engagement, le carton rouge très évitable de Banoun) à une certaine fébrilité à l’approche de l’échéance de l’année. Gare toutefois à ne pas se montrer aussi frileux face à Enyimba même avec la victoire au Nigeria à l’aller (0-1) parce que ça pourrait coûter très cher….

Les frappes stratosphériques du week-end : Moses Orkuma (SG) et Abdelilah Amimi (KACM)

C’est une règle immuable et vérifiée des centaines de fois, tout ancien joueur de l’Étoile du Sahel inscrit un but contre son ex lors ses retrouvailles avec le club. Le milieu du terrain nigérian du Stade Gabésien Moses Orkuma n’aura pas fait les choses à moitié sur ce coup-là avec cette reprise de volée lointaine et limpide qui se loge dans le petit filet droit. Moins aérien au départ mais tout aussi imparable, ce coup-franc magnifique d’Amimi du Kawkab Marrakech (multi-récidiviste du golazo) qui permet à son club de battre le Difaa El Jadida (2-1) et de se placer en pole position de la Botola.

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee