En quête de certitudes et de références pour lancer leur saison, les Forces Armées Royales de Rachid Taoussi n’auront pas profité de la venue du tenant du titre et futur participant de la Coupe du Monde des Clubs. Au terme d’une partie équilibrée les 2 formations se sont quittées sur un second score de parité (1-1) qui n’arrange personne.
Le stade principal de Rabat, le Complexe Moulay Abdellah, est en travaux, préparatifs pour la Coupe du Monde des Clubs et la CAN 2015 oblige. Du coup, l’AS FAR trouve refuge dans le stade de l’autre club Rbati, le Fath Union Sportif. 15 000 places, des tribunes latérales très proches du terrain, une ambiance champêtre paradoxale (on est dans la capitale quand même !). Ce qui n’empêche pas les groupes de supporters Askri (« militaires ») de se présenter en nombre.
Comme d’habitude (et dans chaque stade sur cette planète) le point culminant de l’effervescence d’avant-match est atteint lors de l’arrivée des supporters adverses. Des railleries, des sifflets, et le classique chant ironique « Vous êtes venus nombreux » adressé aux 200 supporters du MAT qui ont fait le déplacement pour soutenir leur club.
Champion du Maroc 2013-2014, le Moghreb de Tétouan n’a pas fait de folie au cours du mercato estival, s’attelant à garder son ossature de base tout en la renforçant avec des recrutements ciblés : En attaque avec l’arrivée de Mohsen Iajour, l’un des héros de la campagne du Raja Casablanca en Coupe du Monde des Clubs 2013 ; Et en défense centrale avec le retour du Koweit de la sentinelle sénégalaise Mortada Fall.
Côté FAR, les recrutements ont fait grincer des dents et sérieusement mis la pression sur l’ancien sélectionneur du Maroc en 2012, Rachid Taoussi. Le seul renfort notable, l’arrière droit du Wydad Ayoub El Khaliqui n’a pas suffi à dissiper les doutes des supporters, surtout après un match nul inaugural piteux (0-0) à Khénifra.
Et l’entame de ce match au sommet n’arrangera rien à l’affaire. D’emblée Tétouan se montre plus incisif dans ses initiatives et sur le premier corner obtenu le défenseur Aberhoune plonge au premier poteau pour tromper le gardien international des FAR Zniti (0-1, 13’).
Titularisé en défense sur le côté gauche de l’équipe locale, l’infortuné Anas Azim cristallise toutes les critiques et toutes les insultes, d’autant que le flanc droit des visiteurs lui fait des misères quasiment sur chaque action. Logiquement, vu que la vie finit toujours par récompenser les têtes de turc, c’est de lui que vient la lumière pour les FAR, toujours sur corner, sur une tête d’El Khaliqui mal repoussée par la défense tétouanaise. Azim surgit et remet les deux équipes à égalité (1-1, 27’).
Sur l’ensemble de la première mi-temps, le MAT (possible adversaire de San Lorenzo et du Réal Madrid en décembre) étonne par sa sérénité. Aucune volonté d’accélérer le jeu, un jeu de passes rôdé et organisé par Khadrouf en plaque tournante au milieu de terrain, mais une capacité à surprendre à tout moment avec le trio Iajour-Karrouch-Naïm prêt à sauter sur le moindre ballon exploitable. Iajour régale sur sa seule opportunité avec un crochet du droit à l’entrée de la surface mais dévisse sa frappe.
En face, l’ailier gauche Anouar est le seul à se démener et proposer des solutions. L’attaquant Benjelloun rate une énorme occasion en première mi-temps alors que le gardien adverse Yousfi s’était troué, et se met tout le kop des FAR à dos sur son face-à-face planté par une frappe au-dessus à la 57ème.
Mortada Fall, une solidité à toute épreuve
Tacles décisifs en position de dernier défenseur, 15 duels aériens remportés, une occasion de Benjelloun annihilée, un placement irréprochable : Si Tétouan a tenu, c’est principalement grâce au monstre Fall au cœur de l’arrière-garde. Sa seule faiblesse, sa seule perte d’appuis sur un dribble du milieu offensif de Rabat Biyat, se conclut sur une frappe sur la transversale (68ème minute).
A part ça, le MAT, même avec son faux rythme et sa circulation de balle sous anesthésie générale, aurait pu et aurait du prendre à revers les Militaires. Mais à 3 reprises dans le dernier quart d’heure, le milieu de terrain de poche Karrouch plante ses occasions soit à cause d’une sortie du gardien Zniti soit à cause d’un mauvais choix.
Au final, les deux formations se contentent du match nul, leur deuxième en 2 rencontres. Alors que Taoussi essuie le mécontentement des ultras de la capitale (et d’une vieille dame qui a poussé l’agressivité jusqu’à invectiver les forces de l’ordre) Tétouan repart dans ses pénates avec un résultat plutôt positif. Mais les champions en titre devront se montrer plus tueurs s’ils veulent réussir leur saison chargée et riche en défis.
