Le choc entre le leader du championnat et son dauphin n’a pas proposé un spectacle trépidant. Le Wydad de Toschack, rapide et efficace en contre, ne possède pas (encore) les ressources suffisantes pour forcer un verrou ultra-défensif. Les marrakchis voulaient le match nul, ils l’ont obtenu et restent en tête, ex aequo avec le Raja et Khouribga.

L’habituel duel d’avant-match entre les supporters des deux camps a assez vite tourné court, le groupe d’ultras des locaux (les Crazy Boys) ayant décidé de boycotter les matchs à domicile de leur équipe favorite. Face à une assistance clairsemée, les 10 mille supporters du Wydad ayant fait le déplacement ont donc assuré l’ambiance, à peine contrariés par le speaker du Grand Stade de Marrakech, qui poussait la sono dés qu’il pouvait pour couvrir leurs chants.

Les raisons évoquées par les Crazy Boys pour le boycott : Les transports mal adaptés pour accéder à un stade situé à 9 kilomètres du centre-ville, et les contrôles un peu stricts dont ils font l’objet à l’entrée du stade.

Concernant la première raison, quelques arguments tiennent la route. Joyau technologique et architectural le Grand Stade aura toujours du mal à se remplir tant que les conditions pour y aller et en revenir ne seront pas optimisées. Au niveau des transports en commun, l’arrêt de bus le plus proche est à 2 kilomètres du stade. Et comme le bus en question n’effectue pas le même trajet dans l’autre sens, pour espérer raccorder au réseau de bus au retour il faut d’abord se taper une bonne heure de marche vu qu’il n’y a pas de taxi. Sans voiture, il y a 95% de chances que votre trajet du retour soit une immersion dans la vie de Yohann Diniz.

Le match : prudence des 2 côtés

Avant le coup d’envoi, il était évident que Toschack se méfiait de la puissance de feu du Kawkab de Marrakech, meilleure attaque avant la 5ème journée. Il a donc opté pour un système conforme au qualités de son onze de départ, avec un 5-3-2 fait aussi bien pour verrouiller l’axe que pour apporter de l’animation sur les ailes, et compter sur les latéraux Noussair et Kordi pour arroser le grand argentin Gustavo Blanco de ballons.

Mais il n’y avait pas lieu de se méfier. Le KACM et son coach connaissaient le scénario par cœur : Le Wydad va essayer de les user en première mi-temps avec Blanco et Hadjouj, puis faire rentrer Koné et Evouna pour les poignarder : l’un lance les contres, l’autre les finit. Alors pour éviter de se prendre des contres, on va défendre à huit tout le match.

Les débats n’ont ainsi jamais atteint des sommets et rarement suscité l’enthousiasme. Face à une défense regroupée, le Wydad ne possède pas les joueurs capables d’accélérer le jeu, que ce soit par une passe ou un exploit individuel. Au milieu, Berrabeh et Karti ont erré sans trouver de solution, et porté la balle très souvent pour ne rien en faire. Le petit prodige Hadjouj a bonifié les 3 ballons exploitables qu’il a eu : 2 frappes dangereuses et une accélération sur le côté malheureusement conclue par un mauvais choix, le feu follet ayant décidé de dribbler dans la surface plutôt que passer la balle à Blanco.

Malheureusement pour lui, le latéral gauche Kordi a cristallisé l’exaspération de son camp en vendangeant deux occasions aux 6 mètres en réalisant le doublé frappe écrasée-frappe largement au-dessus. Une occasion ratée par mi-temps, l’équilibre est parfait.

Les marrakchis dans tout ça ? Un seul d’entre eux a vraiment joué au foot samedi : le milieu défensif Ayati était le seul à aller au pressing, à inciter ses coéquipiers à jouer vers l’avant, et a passé le plus clair de son temps à harceler Berrabeh et Karti en leur piquant des ballons. Il a souvent réussi à garder la balle haut, mais comme il était seul il n’a forcément pas pesé lourd.

Avec ce 0-0 le WAC glisse à la 5ème place, et devra prendre conscience que ce n’est pas la dernière fois cette saison qu’ils seront confrontés à ce type de situation. Ne pas s’imposer face à des formations recroquevillées en défense, c’est deux points de perdus.

Résumé du match

Bonus ultra : le tifo des Winners

Présents en force à Marrakech, les ultras du Wydad ont tenu à marquer le coup et faire les choses en grand, avec un tifo King Size et riche en symboles.

{oziogallery 538}

Message global : Aux 4 coins du Maroc, du Nord au Sud on se déplace par milliers et on sera là partout.

Tifo central : Des estafettes aux couleurs du Wydad et avec des plaques d’immatriculation symbolisant les dates historique du club qui dépassent un automobiliste lambda qui fait la gueule.

A droite : Les symboles du sud du pays (le chameau+ la devise célèbre écrite sur une montagne près d’Agadir : « Dieu, la patrie, le Roi ».)

A gauche : Deux emblèmes faisant référence aux villes de Rabat et de Tanger.

Et pour compléter le tableau un « On Tour » sur la tribune du haut et une banderole « On the road again » pour rester dans la thématique du voyage.

Vidéo du tifo

L'ensemble des résultats

Classement

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee