Alors que le tenant du titre a montré au continent qu’il faudrait redoubler les efforts pour venir le prendre le titre, Cameroun et Algérie se sont déjà mis quelques doutes en tête.

Guide de la compétition

Entame réussie pour le tenant du titre. Dominateur d’entrée et auteur d’un match sérieux, le Sénégal s’est imposé confortablement face au voisin gambien (3-0) qui ne peut plus bénéficier de l’effet de surprise de 2022, quand il avait atteint les quarts de finale. Les Lions de la Teranga ont démarré la rencontre avec une configuration ou Jakobs et Diatta exploitent au maximum la largeur de chaque côté (en collant à la ligne de touche), Lamine Camara et Pape Gueye animant l’axe et le trio Mané-Diallo-Sarr resserré au voisinage de la surface des Scorpions. Ce sont les milieux de terrains axiaux du FC Metz et de l’Olympique de Marseille qui ont fait la différence : un doublé en seconde mi-temps pour le jeune Lamine Camara, une frappe croisée concluant une belle percée et un lancement efficace d’Ismaïla Sarr, et une frappe splendide venant clôturer le score et aussi inspirée que le lob qu’il a inscrit face à l’AS Monaco en octobre ; et l’ouverture du score d’une frappe limpide aux vingt mètres de Pape Gueye sur une remise parfaite de Sadio Mané. Le Sénégal bien qu’en se précipitant un peu dans les passes à partir du moment ou il a évolué à onze contre dix (expulsion d’Adams avant la mi-temps) a maîtrisé son sujet face à une Gambie déjà au pied du mur et qui a peu montré hormis deux tirs lointains de Barrow. Avant leur duel face au Cameroun, les hommes d’Aliou Cissé ont d’ores et déjà de bonnes certitudes, avec une petite ombre au tableau et à suivre les sorties de Niakhaté et Sarr qui semblaient touchés.

Un Cameroun qui entrait en piste face à la Guinée et devait répondre aux multiples interrogations qui entourent sa situation et ses possibilités. Malheureusement pour les Lions indomptables, la réponse donnée n’a fait que générer des doutes. Avec une défense mise à mal par les percussions rapides du Syli National qui parvenait à venir presser haut sans que les hommes de Rigobert Song ne parviennent à casser ces lignes, le Cameroun s’est fait piéger sur une relance totalement ratée d’Olivier Kemen qui profitait à Mohamed Bayo. Ensuite ? Incapables de changer de rythme, avec un jeu consistant à trouver Magri et Nkoudou qui adressaient une multitude de centres qui ne trouvaient personne, les Lions ont montré leur impuissance et semblaient condamnés à un échec. Avant que le match bascule. D’abord dans les ultimes instants du premier acte, qui voyait François Kamano exclu après intervention du VAR pour un geste maladroit mais répréhensible. Ensuite sur le seul bon centre de Georges-Kevin Nkoudou qui trouvait Franck Magri. On pensait alors voir les Lions retourner le match, il n’en fut rien. Toujours aussi peu inspirés, jamais véritablement tranchants, ils devaient se contenter d’un nul qui pourrait les mettre en danger dans le cas où l’affrontement face au Sénégal venait à mal tourner.

Restait enfin l’entrée en lice de l’Algérie. Les Fennecs étaient très attendus après l’échec de la dernière CAN. Ils ont d’abord montré un visage convaincant. Le premier acte face à l’Angola, condamné à défendre, a vu les hommes de Belmadi offrir quelques beaux mouvements, des certitudes collectives, des enchaînements de qualité et un duo Belaïli – Bounedjah brillant, à l’image de l’enchaînement sur l’ouverture du score. L’attaquant d’Al Sadd s’offrait une merveille de geste, malheureusement invalidé pour hors-jeu, mais illustrait à merveille ce que cette Algérie est capable de produire de mieux. Mais faute de prendre le large, les Fennecs laissaient l’Angola dans le match. Pire, leur deuxième acte était aux antipodes du premier, comme si d’un coup, un mélange de doute et de contrecoup physique avait frappé. Plus entreprenant, plus impactant dans le jeu, l’Angola se montrait de plus en plus dangereux quand l’Algérie bafouillait son football, se montrait imprécise et bien moins dangereuse. L’égalisation – méritée – de Mabululu sur penalty plongeait les Vers dans une sorte de torpeurs, réduisant le vainqueur 2019 à s’en remettre à un exploit individuel pour forcer le destin. Il ne venait pas, l’Algérie doit donc se contenter du nul pour ses débuts et n’a pas chassé les fantômes de 2022.

 

 

Avec Farouk Abdou (Sénégal – Gambie). Photo une : ISSOUF SANOGO/AFP via Getty Images

 

 

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.