Alors que les Super Eagles doivent recourir aux tirs au but pour se défaire du piège tendu par l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire signe son match référence au meilleur des moments.

On attendait Ronwen Williams pour un second exploit consécutif dans une séance de tirs au but pour l’Afrique du Sud. A la place, nous avons eu droit aux réflexes de Nwabali et au sang-froid des Super Eagles, qui glanent la huitième finale de CAN de l’histoire de leur pays, en éliminant les Bafana Bafana (1-1, 4-3 t.a.b). Le Nigeria tentera dimanche de remporter sa quatrième couronne, tandis que les sud-africains joueront samedi pour le quatrième podium depuis 1996. Avant cette séance conclue par Iheanacho, il y a eu une prolongation stressante, avec une première période ou le KO guettait des deux côtés et une seconde marquée par le sacrifice de Kekana, expulsé après avoir privé Terem Moffi d’un face-à-face décisif. Et encore avant, il y a eu quatre-vingt-dix minutes à rebondissements.

Entreprenante d’entrée avec un Osimhen toujours aussi déchaîné, l’équipe de José Peseiro a par la suite baissé le pied, laissant l’Afrique du Sud signer les opportunités les plus dangereuses grâce à des longs ballons soigneusement placés entre les deux défenseurs centraux, mais aboutissant à des occasions non converties par un Percy Tau qui s’est démené mais sans réussite. Après avoir obtenu le pénalty transformé par Troost-Ekong, Osimhen était parti pour être l’incontestable homme du match avec un but du break…refusé et remplacé par une faute à plus d’une centaine de mètres de là donnant cette fois-ci un pénalty aux hommes d’Hugo Broos. Un ascenseur émotionnel bien géré par Mokoena, qui a transformé le pénalty égalisateur, mais été l’un des deux joueurs sud-africains ayant manqué son tir au but quarante-cinq minutes plus tard, des ratages menant à la qualification du Nigeria à sa première finale depuis 2013.

Miraculé en phases de groupes et après avoir exploité parfaitement le manque de constance de ses adversaires en huitièmes puis en quarts de finale, le pays hôte a cette fois-ci réussi un match bien plus abouti face à la RD Congo (1-0) en demi-finale, pour accéder à l’apothéose finale, face au Nigeria qui l’avait battu en phase de groupes il y a trois semaines.

Enfin convaincant, le onze d’Emerse Faé a dominé une RDC qui n’est jamais vraiment entrée dans son match, s’est procuré les meilleures occasions (avec notamment de bonnes prestations et beaucoup de détermination d’Adingra et Gradel) et a matérialisé sa supériorité par un unique but, de Sébastien Haller, qui avait commencé la compétition blessé et revient au meilleur moment pour des Eléphants à une encâblure d’un exploit mémorable. C’est la deuxième fois de l’histoire de la CAN qu’une équipe s’étant inclinée par plus de trois buts dans un match de groupes accède à la finale (Nigeria 1990, finaliste face à l’Algérie après s’être incliné 1-5 face à cette même Algérie en groupes). Avec cette fois une issue différente ? Réponse dimanche.

 

Photo : SIA KAMBOU/AFP via Getty Images

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee