Finale aller de la CONCAChampions entre un Toronto endossant le statut de favori de l’épreuve devant un adversaire mexicain annoncé mourant. Il ne fallait pourtant pas enterrer les Mexicains trop vite, les Reds l’ont appris à leur dépens.

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C’était sans doute une première. Pour la première fois depuis bien longtemps, sans doute toujours, la finale de CONCAChampions avait pour favori un représentant de la MLS. Après s’être offert Tigres, champion actuel en Liga MX et finaliste 2016 et 2017 de l’épreuve, après s’être offert l’América, recordman des titres et sacré en 2015 et 2016, Toronto accueillait des Chivas que l’ont disait en fin de cycle, l’Apertura ayant été conclu à la treizième place, le Clausura n’étant guère mieux, le Rebaño Sagrado pointant à la seizième et étant déjà éliminé de la course à la Liguilla à deux journées de fin. Dans la froideur canadienne, la neige tombant dès l’avant-match, on ne donnait finalement pas cher des hommes d’Almeyda qui devait de plus faire sans Rodolfo Cota, Jair Pereira et Edwin Hernández.

Mais le football a ses raisons que la raison ignore. Suite à une remise en jeu côté droit, la défense des Reds a oublié Rodolfo Pizarro au cœur de la surface. On jouait alors depuis une minute et trois secondes, les files de Bono étaient déjà percés, le BMO Field sonné, les Chivas allaient faire la course en tête. Le match restait équilibré, aucune équipe ne se créait de véritable occasion. Puis Jozy Altidore cassait une ligne en ouvrant sur Marco Delgado dont le centre filait devant le but et les gants d’un Jiménez trop court et était prolongé dans les buts par l’inévitable Jonathan Osorio, son quatrième but dans cette épreuve cette saison. Le Rebaño s’installait alors dans le camp canadien, appuyait le plus souvent côté droit et se montrait quelques fois menaçant sur les buts de Bono, comme sur la tête de Salcido ou sur le coup franc de Pineda dévié par Bradley vers ses cages. Quelques situations, pas de réelles occasions. La vraie occasion arrivait peu après la demi-heure lorsque Giovinco trouvait Auro Junior qui remettait en une touche vers Osorio qui, à son tour, servait Altidore d’une belle talonnade avant que l’avant-centre des Reds ne bute sur Jiménez. La fin de premier acte était entièrement en faveur des locaux, les combinaisons Giovinco – Altidore causant de grands dégâts dans la défense mexicaine. L’attaquant américain, servi d’une merveille de talonnade de l’Italien, comme la Fourmi atomique, allaient pourtant systématiquement se casser les dents sur un excellent Miguel Jiménez.

Le scénario ne changeait pas en seconde période. Domination pour Toronto, quelques situations dès le retour des vestiaires, et contres létaux des Chivas à l’image de cette frappe croisée de Pineda parfaitement sortie par Bono. Les deux formations se rendaient coup pour coup sans pour autant mettre les deux gardiens véritablement à contribution. Il allait falloir une merveille pour débloquer la situation, elle venait des pieds d’Alan Pulido qui envoyait un coup franc excentré dans la lucarne opposée du portier américain. Chivas venait d’assommer Toronto alors que la neige tombait de plus belle, il restait alors dix-huit minutes à jouer. Le mal était fait, les Mexicains contrôlaient les offensives adverses lors du temps restant. À la dérive en championnat, les Chivas d’Almeyda ne sont désormais plus qu’à quatre-vingt-dix minutes du titre, à quatre-vingt-dix minutes du Mondial des Clubs.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.