Le Mexique vient de franchir la barre des 60 000 morts du coronavirus mais le championnat suit son cours, toujours sans spectateurs. Au tiers de la phase régulière, on dénombre peu de surprises, dans un tournoi où les quatre premiers iront directement en quarts de finale de Liguilla, rejoints par quatre autres équipes issues des places 5 à 12 qui s’affronteront en barrage avant les play-offs.
Cruz Azul sur sa lancée
On avait laissé une équipe de Cruz Azul leader en mars, à l’aube d’une pandémie qui aura stoppé net l’élan des joueurs de Robert Dante Siboldi. On pensait la Máquina maudite, elle qui avait enfin le profil d’un favori, alors que le club cours derrière le titre de champion depuis le siècle dernier (une histoire qui vous est racontée dans le neuvième numéro de notre magazine). Aujourd’hui, Cruz Azul maintient ses bonnes intentions aperçues au début de l’année et truste la première place avec un jeu séduisant, une attaque redoutable en la personne de Jonathan Rodríguez, bien aidé par Chaquito Giménez (fils de Chaco, ancien buteur du club). Les vieux démons semblent derrière eux. On attend désormais la Máquina lors des matchs-clé et lors des play-offs, où il faudra démontrer aux autres grosses cylindrées que Cruz Azul n’est plus une équipe maudite.
Des outsiders présents
Jamais favoris mais presque toujours là, on retrouve León et Toluca bien placés dans ce Torneo Guard1anes 2020 très indécis et au nouveau format de play-offs. León semble garder sa constance des derniers tournois qui l’avait mené à la finale lors du Clausura 2019. Les prestations de Toluca sont plus surprenantes ; les Diablos se sont payés le scalpe des Tigres (3-2, doublé d’Alexis Canelo) et des Chivas (1-0), et occupent après six journées la deuxième place. Forme du moment ou vraie dynamique ? Les prochaines échéances nous le diront.
América, Monterrey et Tigres en embuscade
Bien placé mais restant sur deux défaites consécutives (4-1 à Querétaro puis 1-3 à domicile face à Monterrey), l’América est dans une mauvaise passe. Avec ce club où l’exigence est reine, deux défaites suffisent aux médias pour parler de crise. Cela-dit, les Águilas peuvent compter sur un effectif jeune et talentueux qui leur permet tout de même d’être bien placé en vue des play-offs. Finalement, à quoi bon recruter des stars en attaque (Roger Martínez, Jérémy Ménez), s’il a fallu piocher dans le centre de formation pour trouver le meilleur joueur offensif de l’équipe, en la personne de Sebastián Córdova ?
Du côté de Monterrey, on retrouve les Rayados qui se reprennent après un tournoi Clausura 2020 calamiteux, qui faisait suite au trophée de Liga MX obtenu en décembre dernier. Le champion en titre, donc, a retrouvé des couleurs en attaque avec cette belle victoire à l’Azteca face à l’América (3-1). Le club s’appuie sur une attaque prolifique et installée depuis 3 ans déjà (Dorlan Pabón, Avilés Hurtado, Rogelio Funes Mori). Avec les Tigres, aidés par un très bon Julián Quiñones à la baguette et Gignac en buteur, les deux équipes de la ville ont, certes, pris du retard, mais elles se présentent comme des candidates au titre derrière Cruz Azul et América. Attention toutefois à l’excès de confiance chez les Tigres : le fond de jeu reste faiblard et l’autorité du coach Ricardo Ferretti est remise en question.
Déjà la crise à Guadalajara
Enfin, et il fallait le prévoir, rien ne va du côté de Guadalajara : l’Atlas a déjà viré son coach après un début de tournoi chaotique et montre peu de signes encourageants pour un redressement. Heureusement, la Ligue a suspendu la relégation, car cette année était la bonne pour l’Atlas. Les deux clubs de Guadalajara sont les seuls à avoir viré leur coach puisque Chivas en a fait de même avec Luis Fernando Tena, remplacé par Victor Manuel Vucetich, l’un des seuls coaches mexicains à succès. En mauvaise posture au classement et avant leur défaite à domicile face à Toluca, Alexis Vega et Uriel Antuna ont eu la bonne idée de retransmettre sur Instagram une soirée arrosée à la Smirnoff. La marque de la vodka bon marché a d’ailleurs plus surpris que le dérapage des joueurs. Preuve qu’à Guadalajara les problèmes sont avant tout extra-sportifq.
Les buts de la 6e journée
Classement
