On connait désormais les huit derniers prétendants à la victoire finale en Sudamericana. Pendant que certains outsiders et favoris se font surprendre, d’autres confirment ou résistent.

Estudiantes 0 – 1 Nacional

Avec un but de retard, Estudiantes accueillait le Nacional à La Plata, Gustavo Matosas et les siens jouaient gros après un début de championnat des plus poussifs (4 points dont 3 face au très modeste Arsenal). Le Nacional savait que ces Pinchas pouvaient rapidement douter, la stratégie mise en place par el Tiburón Torres a parfaitement fonctionné. Dans un premier temps, La Academia avait pour objectif d’anesthésier Estudiantes, alors elle s’est repliée et s’est contentée de boucher le moindre espace. Estudiantes était ainsi réduit au silence, la seule grosse occasion en faveur des locaux était venue en tout début de rencontre lorsque Mariano Pavone coupait au premier mais manquait le cadre. Ensuite, le Nacional a contrôlé, s’est procuré quelques situations intéressantes et a frappé au meilleur des moments, peu après l’heure de jeu lorsque Miguel Jacquet (aucun lien) profitait d’un coup franc de Juan Manuel Salgueiro. Sans capacité de réaction, Estudiantes allait donc voir son rêve de Sudamericana s’envoler face à une équipe bien plus équilibrée et cohérente. Le Nacional se dirige vers les quarts, il y affrontera Independiente, Gustavo Matosas, qui avait passé 84 jours à Al Hilal, 82 jours au Cerro Porteño quitte Estudiantes après 81 jours à la tête du club…

Junior 3 – 1 Cerro Porteño

Dos à dos au Paraguay, Junior et Cerro Porteño devaient se départager à Barranquilla et surtout pour chacun, marquer pour espérer se qualifier sans avoir à passer par la séance de tirs au but. Le Ciclón a réalisé une belle première mi-temps. Les hommes de Leonel Álvarez ont contrôlé la possession et leur rival mais sans véritable occasion si ce n’est une tête facilement captée par Viera. Côté Junior, il fallait attendre la demi-heure de jeu et une frappe de Leonardo Pico pour véritablement lancer le match. À partir de là, les locaux se montraient bien plus menaçants et allaient réussir là où le Cerro avait échoué. Luis Fernando Díaz était lancé côté gauche et trompait Antony Silva d’une frappe parfaitement placée. La mission du Cerro Porteño restait cependant la même en seconde période, un but pouvant qualifier le Ciclón. Mais d’entrée de second acte, Teófilo Gutiérrez était lancé par Barrera et doublait la mise pour le Tiburón. Le coup était dur à encaisser pour les Paraguayens. Leonel Álvarez changeait alors ses plans, lançait Oviedo et Ruiz pour aller chercher à rapidement réduire l’écart mais rien n’y faisait, le match avait basculé, le Cerro Porteño était réduit à l’impuissance même après l’exclusion de Díaz à 20 minutes de la fin. Pire pour les visiteurs, Yimmi Chará surgissait aux six mètres sur un centre de Teó, 3-0, l’affaire était pliée. Le Cerro Porteño sauvera bien l’honneur en toute fin de partie mais ne sera pas du rendez-vous des quarts.

Ponte Preta 1 – 0 Sport Recife

Vainqueur avec une avance de deux buts, Sport se rendait à Campinas pour conserver son avance sur Ponte Preta dans l’un des deux duels 100% Brésil de ces huitièmes. Conséquence, Vanderlei Luxemburgo avait décidé de verrouiller le match, oubliant toute idée d’attaquer et ainsi cherchant uniquement à défendre ce capital. Dans un premier temps, le plan a fonctionné, la Guenon de Ponte Preta semblant penser à marquer le but de la qualification avant de penser plutôt à ouvrir le score. Bilan, les locaux brillaient par leur manque de justesse et paraissaient incapables d’enchaîner alors que Sport ne cherchait pas véritablement à faire mal, maintenant un rythme d’une tristesse à mourir. Le premier quart d’heure passé, Lucca allait lancer le match lorsqu’il contrôlait un coup franc de Renato Cajá freiné par le mur pour tromper Magrão. La Ponte Preta n’était alors plus qu’à un but de la qualif. Sport ne s’affolait pas outre mesure, Lenis passait à une transversale près d’égaliser et de tuer le suspense, dix minutes plus tard, Nino Paraiba était exclu pour les locaux, l’affaire paraissait se compliquer davantage. Même si Léo Gamalho manquait l’occasion du 2-0, celle qui aurait pu tout changer, l’affaire était en effet compliquée. Sport contrôlait, le match n’était pas une ode au football mais plutôt un combat (8 jaunes, 1 rouge), le club de Recife se qualifie donc sans briller mais sans trembler.

Flamengo 4 – 0 Chapecoense

Après le 0-0 de l’aller, le Flamengo de Reinaldo Rueda entendait bien profiter de son Ilha do Urubu pour éliminer le vainqueur de l’édition 2016. Le premier acte aura été animé sur le terrain mais aussi sur le plan des polémiques. Il y a en effet l’ouverture du score pour le Mengão où Paolo Guerrero partait hors-jeu avant de buter sur Jandrei mais le ballon était ensuite repris par Cuéllar pour le 1-0 validé par Michael Espinoza alors que son assistant avant bien levé son drapeau pour signaler le hors-jeu de l’avant-centre péruvien, il y a eu ensuite le penalty non sifflé en faveur des locaux alors que Jandrei avait fauché Berrío puis la main du portier de la Chape en dehors de sa surface. Il en fallait pourtant bien plus pour déstabiliser Flamengo. Mis sur orbite par son Guerrero, le Mengão doublait la mise en milieu de premier acte, le Péruvien offrant le 2-0 à Wilian Arão. Les hommes de Rueda pouvaient alors quelque peu relâcher la pression, la Chape se créait une énorme situation des pieds de Penilla mais gâchait. L’occasion était passée. En deuxième période, Flamengo pouvait gérer, laissait son adversaire les premières situations avant d’accélérer de nouveau, Jandrei sortait la tête de Guerrero mais ne pouvait rien faire sur le rebond pris par Juan, 3-0, le match était plié. Le quatrième signé Lucas Paquetá était anecdotique, Flamengo se qualifie sans trembler pour les quarts.

LDU 2 – 1 Fluminense

Et en quarts, le Rubo-Negro y retrouvera son meilleur ennemi, Fluminense pour un Fla-Flu qui s’annonce bouillant. En déplacement à la Casa Blanca de Quito, les hommes d’Abel Braga ont d’abord cherché à se mettre à l’abri, se procurant la première situation, une tête de Peu qui s’écrasait sur le montant de Nazareno, avant de beaucoup subir les assauts des Albos qui ont dominé le match, ont souvent déséquilibré l’arrière garde brésilienne, mais ont souvent manqué de lucidité ou de justesse dans les derniers gestes. Pourtant, à l’image du Pirata Hernán Barcos, les hommes de Pablo Repetto ont fait ce qu’il fallait. Avec Julio et Betancourt en créateurs de brèches sur les côtés, avec la vision de Cevallos plein axe et l’expérience de Barcos, Júlio César a dû multiplier les sauvetages sur sa ligne pour préserver le score vierge. Cela n’allait durer qu’un temps, en trois minutes peu avant l’heure de jeu, Barcos et Cevallos donnaient un avantage de deux buts tout à fait logiques pour les locaux. Le plus dur semblait fait, Anderson Julio ratait alors le but du 3-0 qui aurait scellé la qualification puis, sur un dernier corner (ou presque), Fluminense allait réduire l’écart, Pedro devançant Alex Bolaños sur corner. Le mal était fait, la LDU reste avec ses regrets, Fluminense a pris sa revanche sur 2008 et 2009 et sera en quarts.

Racing 0 – 0 Corinthians

Longtemps dépassée à l’aller, La Academia argentine avait su réagir et marquer le but qui lui offrait non seulement un nul porteur de tous les espoirs mais surtout lui permettant de débuter le match retour dans son Cilindro surchauffé en position de qualifié. Pour ce match retour, le Corinthians n’a d’abord pas cédé à la panique, prenant le contrôle de la possession, s’installant dans le camp adverse mais ne générant pas de grand danger dans le jeu, le seul frisson venant d’un coup franc de Jádson qui rasait le poteau de Gastón Gómez, les tentatives du Racing n’étant finalement pas réellement dangereuses. Au retour des vestiaires, on s’attendait à voir le match accélérer, il n’en fut rien. Le Corinthians ne semblait pas chercher à provoquer le destin, le pauvre Romero se sentant bien isolé devant aux côtés de Jó seul attaquant souvent désespérant. Peu après l’heure de jeu, Rodriguinho entrait sur le terrain, 180 secondes plus tard, il le quittait sur un rouge. C’était déjà compliqué à 11, à 10, la mission du Corinthians devenait impossible. Le Racing gérait, tout en courant le risque d’un but qui l’aurait éliminé mais ne tremblait finalement pas outre mesure. Le Racing sera du rendez-vous des quarts pour ce qui reste son seul objectif en cette fin d’année 2017.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.