Premier round de l’attendue duel de rouges entre le Rey argentin et le Mais Querido do Brasil. Dans un Libertadores des América en fusion, Independiente s’offre une petite avance mais va devoir aller résister à la folie du Maracanã.

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Si Independiente doit son rêve intact, il le doit bien évidemment à sa grande qualité de jeu, marque de fabrique du Rojo d’Ariel Holan mais aussi au fait d’avoir réussi à retourner une situation pourtant bien mal embarquée face à un intelligent Flamengo, marque de fabrique de Reinaldo Rueda. Le Libertadores de América était bouillant pour accueillir le premier round de cette finale 2017, il était d’abord douché par la bataille tactique d’abord remportée par les Brésiliens.

Au 4-2-3-1 d’Holan avec Gigliotti seul devant un trio Barco – Benítez – Meza, Rueda répondait par un 4-3-3 à deux récupérateurs derrière Diego et donc à trois offensifs destinés à perturber ou à profiter, c’est selon, des montées des latéraux argentins. Le plan fonctionnait à merveille, les premières minutes étaient en faveur du Mengão et Réver venait placer sa tête sur coup de pied arrêté pour calmer les ardeurs du peuple rouge. Cela n’avait finalement que peu de répercussions sur les hommes d’Holan qui entraient alors dans leur match et commençaient à faire ce qu’ils font si bien : poser leur jeu. Flamengo commençait alors à reculer, sous les impulsions notamment de Martín Benítez et Maximiliano Meza. La pression s’intensifiait et logiquement Independiente allait revenir au score au terme d’une nouvelle action d’école initiée par le duo et conclue par un Puma Gigliotti définitivement revenu de l’enfer. Le match s’équilibrait alors, les deux formations se créaient quelques situations à défaut de véritables occasions.

Si habituellement les équipes de Rueda sont d’habiles gestionnaires en déplacement, ce ne fut pas le cas du Flamengo présent au Libertadores de América. Alors, les deux équipes ont offert un second acte au cours duquel elles se sont rendues coup pour coup. Emmenés par Diego, appuyé par Lucas Paquetá et Everton Ribeiro, les Rubos-Negros tentaient de profiter des espaces laissés par le Rojo, sans véritablement y parvenir mise à part sur quelques situations, mais à ce petit jeu, c’est Independiente qui allait frapper avec le plus d’efficacité, en s’appuyant une fois encore sur son jeu signature Holan, ce mélange d’intelligence collective et de talent. Barco débordait côté gauche et servait Meza dont la volée trompait César pour offrir le 2-1 final aux rouges argentins. Ce but semblait d'abord assommer Flamengo qui frisait parfois la correctionnelle, notamment sur une frappe enroulée de Barco, mais se réveillait ensuite et savait rester dangereux, se procurant plusieurs situations des pieds de Vinicius Júnior et Vizeu, sans pour autant parvenir à tromper Campaña. Independiente avait parfois chaud, Amorebieta aurait sans doute mérité d’être exclu en fin de rencontre mais le Rojo a tenu bon.

En 1985, un but Romário ne suffisait pas à retourner la situation en finale de Supercopa Sudamericana, une compétition réservée au club fermé des anciens vainqueurs de la Libertadores. Dans une semaine, il suffira d’un but pour que Flamengo revienne à la hauteur d’Independiente. Et alors le Maracanã pourra s’embraser.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.