Il aura fallu aller jusqu’au bout de la nuit pour que l’Arena da Baixada puisse enfin se libérer et célébrer le premier titre continental de son histoire. Un titre plus perdu par Junior que gagné par le Furação.

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Il est des images qui risquent de rester imprimées pendant des semaines voire des mois dans certains esprits. À commencer par celui de Jarlan Barrera. 110e minute du match retour, Teófilo Gutiérrez lance Yony González qui est fauché par Santos. Penalty indiscutable pour Junior, la balle de victoire. Car jusqu’ici, après une première mi-temps et surtout une première demi-heure totalement dominée par l’Atlético Paranaense, parfaitement récompensée par l’ouverture du score signée Pablo (sur un amour de passe de Rafael Veiga), la suite n’a été qu’une longue domination du Tiburón. Portés par son trio Barrera – Gutiérrez – Díaz, les hommes de Comesaña se sont procurés un grand nombre de situations, le plus souvent gâchées par manque de précision ou parfois sauvées par le portier du Furação. Si l’égalisation d’un Teó exceptionnel durant toute la rencontre n’en était que plus logique, il fallait souvent se mettre à croire au miracle pour que l’Atlético Paranaense reste vivant dans cette rencontre.

Certes les hommes de Tiago Nunes savaient être dangereux, surtout quand son trio Bruno Guimaraes – Rafael Veiga – Lucho González était encore en pleine possession de ses moyens (ou encore sur le terrain), mais le plus souvent l’Arena da Baixada croisait les doigts et invoquait les forces divines pour protéger les siens. Ce sont ces forces divines qui vont ainsi choisir du vainqueur de la Sudamericana 2018. Lors que Jarlan Barrera s’élance à la 111e minute pour « tuer » le match, les larmes commencent à couler sur les joues de certains spectateurs. Elles laissent place à la folie pure lorsque la frappe de l’exceptionnel numéro 10 de Junior s’envole dans les cieux de Curitiba. L’Atlético Paranaense est vivant dira le commentateur brésilien, plus que jamais vivant. Barrera quittera le terrain les larmes aux yeux, remplacés quelques instants plus tard, jamais il ne se consolera. Car les mêmes forces divines vont envoyer la tentative de Fuentes sur le poteau, puis celle de Teó dans les nuages. Santos peut alors célébrer, lorsque Thiago Heleno fusille Viera, l’affaire est définitivement pliée, l’Arena da Baixada peut chavirer. Treize ans après la défaite en finale de Libertadores, le Furação décroche son premier succès continental. Il envoie par la même Chapecoense en Sudamericana 2019 et permettra à Lucho González de retrouver son River Plate en Recopa Sudamericana l’an prochain. De son côté, Junior devra oublier qu’il a perdu tout seul sa finale, pêchant par manque d’efficacité et cherchera à se consoler en préservant son avance en championnat pour être titré, reste à savoir dans quel état psychologique le groupe sera après quatre penalties manqués sur les deux matchs.

Résumé

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.