Week-end particulier en Argentine. Comme le veut désormais la tradition en Copa de la Liga, la septième journée sera celle dite des clásicos. L’occasion pour nous de vous les présenter afin que vous soyez prêts à basculer dans la folie argentine.

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À la moitié de la phase régulière de la Copa de la Liga, la septième journée est l’une de ces journées particulières : elle est celle des clásicos, qui promet maux de tête pour les autorités en charge de la sécurité dans et aux abords des stades mais qui promet surtout un spectacle unique dans les tribunes des quatre coins de la Primera División. Pour bien vous préparer à ce week-end de folie et vous permettre de briller en famille, voici donc un petit guide des clásicos, un guide des vrais clásicos. Tous les clubs n’ont pas le leur ce week-end, le vrai rival n’étant pas en Primera División quand d’autres ont droit à un clásico qui, s’il a une réalité, n’est pas non plus le véritable historique.

Les clásicos du week-end

Pour être un véritable clásico, il faut avoir une origine historique, sociale, politique ou simplement géographique. Mais surtout, il faut que ce match ait traversé les décennies et marqué les époques. Partant de ce postulat, ce week-end, sept matchs seront de véritables clásicos. Présentation dans l’ordre chronologique du coup d’envoi.

La graine

C’est l’histoire d’une guerre territoriale au cœur de Buenos Aires. Voisins de quartier, Huracán et San Lorenzo sont des historiques de la Primera División, leurs affrontements perdurent ainsi depuis toujours, faisant de ce clásico l’un des plus anciens et des plus chauds du pays. Souvent marqué par des débordements en dehors du terrain, le clásico de barrio oppose deux équipes nées la même année, Huracán prenant la suite de Uracán de Ventana lors de son arrivée à Parque Patricios et prenant le nom et le logo du ballon avec lequel Jorge Newberry traversa l’Amérique du Sud (ce qui lui vaut son surnom de Globo) quand son rival est arrivé quelques mois plus tôt grâce au Père Lorenzo Massa.

Le premier : San Lorenzo 3 – 1 Huracán, 24 octobre 1915

Ce qui fait le charme et donne sa force à la rivalité entre Cuervos et Globo, c’est que la rivalité entre les deux clubs est centenaire. Dès les premiers ballons poussés entre les deux formations, elle s’est installée. L’histoire retient que le premier affrontement entre les deux équipes s’est joué sur le terrain de Ferro Carril Oeste et s’est soldé par une victoire 3-1 de San Lorenzo.

Le dernier : Huracán 1 - 1 San Lorenzo

Lors du dernier clásico entre Globo et Cuervos qui s’est disputé en mars dernier, les des clubs se sont séparés sur un match nul 1-1 à Parque Patricios. Comme souvent avec ce San Lorenzo version Insúa, le Ciclón s’est contenté de bien défendre. L’Uruguayen Cócarro avait inscrit le premier but sur pénalty et les visiteurs avaient pu égaliser juste avant la pause grâce à Jalil Elías. En souffrance durant l’intégralité de la seconde période, le match s’était terminé sur une bagarre générale provoquant l’expulsion de Nahuel Barrios et Fernando Tobio.

Le contexte

Huracán lutte pour sa survie et réussi pour le moment à tirer son épingle du jeu, remportant une à une ses « finales » pour le maintien. Le Globo est en tête de son groupe B avec toutefois un gros point noir : il n’a toujours pas gagné à l’extérieur dans cette Copa de la Liga. San Lorenzo a quant à lui du mal à se remettre en marche, souffrant d’une anémie offensive plutôt inquiétante. Les Cuervos sont sur une série de cinq matchs nuls consécutifs dans la compétition, dont deux 0-0 de rang.

Éléments statistiques

L’autre élément qui distingue ce clásico aux autres est qu’il est à ce jour le plus inégal de tous. Avec quarante victoires d’avance sur son rival, San Lorenzo domine outrageusement les débats, n’ayant par exemple jamais perdu le moindre clásico lors de l’époque amateur. Toutes compétitions confondues, San Lorenzo mène ainsi quatre-vingt-sept à quarante-sept, les deux formations s’étant séparées à cinquante-deux reprises sur un résultat nul.

La graine

Sans doute l’un des clásicos que vous connaissez le mieux si vous êtes des habitués de Lucarne Opposée. Il est pour beaucoup le clásico le plus chaud d’Argentine, devant même le médiatique Superclásico. Fondé par les employés des chemins de fer argentins, Rosario Central voit le jour à la fin du XIXe siècle alors que Newell’s voit le jour en 1903. La rivalité née dès les premiers affrontements, au fil du temps, elle scinde la ville en deux et fait du plus ancien des clásicos argentins un des rendez-vous incontournables d’une saison. C’est ce match qui a donné les surnoms des deux clubs. Ou plutôt un non match lorsque les joueurs de Central refusèrent de jouer un match de charité en faveur des Lépreux. Les Canailles de Central venaient de naître, elles s’opposeront ainsi aux Lepreux de Newell’s.

Le premier : Newell’s Old Boys 1 – 0 Rosario Central, 18 juin 1905

Le 30 mars 1905, la Liga Rosarina voit le jour, elle organise alors ses compétitions, la première portant le nom de Copa Santiago Pinasco. C’est dans le cadre de cette épreuve que Central et Newell’s s’affrontent pour la première fois. Nous sommes le 18 juin 1905, le premier clásico est arbitré par le président de la Liga Rosarina en personne et Newell’s s’impose 1-0 sur un but de Faustino González. Quelques semaines plus tard, ceux qui ne sont pas encore les Leprosos remportent la compétition.

Le dernier : Newell’s Old Boys 0 – 0 Rosario Central

Comme souvent le clásico rosarino a accouché d’une souris en avril dernier. Dans un match plutôt ennuyeux, les des clubs s’étaient séparés sur un match nul et vierge.

Le contexte

Les deux clubs sont en difficultés dans cette Copa de la Liga. Aucun des deux n’arrivent à se démarquer dans leur zone respective, malgré une légère meilleure forme côté Lepra. Les difficultés sont principalement exacerbées à l’extérieur. Toutefois, Central n’as pas perdu au Gigante de Arroyito depuis désormais onze matchs.

Éléments statistiques

Étant le plus vieux des clásicos, Central – Newell’s est donc celui aux statistiques les plus folles. En plus d’un siècle d’affrontements, des ligues amateurs au monde professionnel, les deux clubs se sont affrontés à trois cent cinquante-six reprises ! Au bilan, Central est devant, menant cent vingt-quatre victoires à cent sept (pour cent vingt-quatre nuls).

La graine

À l’image de Central et Newell’s, Racing et Independiente voient le jour à deux ans d’intervalle. Mais si Racing voit le jour au cœur d’Avellaneda, Independiente doit attendre 1907 pour finalement se poser dans cette cité, connue avant sous le nom de Barracas al Sud. Cette proximité, les deux stades sont désormais séparés de deux cents mètres, fait inévitablement naître la rivalité qui s’est accrue au fil du temps et des titres glanés par deux des cinq géants d’Argentine. Elle est l’une des plus anciennes du pays.

Le premier : Independiente 3 – 2 Racing, 9 juin 1907

Le premier clásico de Avellaneda est l’histoire d’un premier exploit. À cette époque, Racing est un ogre qui écrase tout sur son passage. Alors qu’Independiente vient de prendre un terrible 21-1 face à Atlanta, La Academia est sûre d’elle, le match va tourner au massacre. Les hinchas de Racing l’annonce, leur club va s’imposer 40-0 ! Il n’en sera rien. Mené 2-0 à la pause, Racing revient mais s’incline dans les derniers instants. Le premier exploit du Rojo lance alors l’une des plus grandes rivalités d’Argentine.

Le dernier : Independiente 1 - 1 Racing

Pourtant en très grande difficulté, Independiente avait offert un de ses très rares matchs convaincants lors de la Liga Profesional 2022. Le pénalty de Matías Rojas côté Racing a été (à raison) extrêmement contesté.

Le contexte

Independiente, en pleine lutte pour le maintien, va beaucoup mieux depuis l’arrivée de Carlos Tévez à la tête de l’équipe. Le Rojo n’a d’ailleurs toujours pas perdu avec l’Apache (trois victoires et trois nuls malgré une élimination aux tirs au but en Copa Argentina). Du côté de Racing, la double élimination en Copa Liebrtadores et en Copa Argentina a fait du mal. Malgré tout, la Academia s’en sort très bien dans cette Copa de la Liga puisqu’elle est leader de son groupe et invaincue.

Éléments statistiques

Si on n’est pas dans les proportions d’un San Lorenzo – Huracán, le bilan chiffré des affrontements entre les deux clubs d’Avenalleda penche en faveur d’Independiente. Toutes compétitions confondues, le Rojo a en effet remporté cent huit des trois cent un affrontements, concédant cent un nuls et quatre-vingt-douze défaites.

La graine

Le plus grand pour la plupart des amoureux du football argentin, à l’exception des habitants de Rosario. À l’origine, Boca – River, c’est une lutte de quartier, les deux clubs étant originaires du quartier de La Boca (avant que River ne migre vers le district de Núñez en 1925). Il devient ensuite tour à tour symbole de la lutte des classes appliquée au football entre le club des migrants italiens (les Xeneizes de Boca, Xeneizes signifiant génois – de Gênes en Italie) et le club des classes riches (Les Millonarios de River – surnom provenant de la campagne de recrutement dépensière des années trente) et marque, après plus d’un siècle d’affrontement entre les deux clubs les plus titrés du pays, l’histoire du football Argentin. Au point d’être aujourd’hui considéré comme le plus grand derby du monde par les médias internationaux. Celui qu’il n’est plus utile de présenter.

Le premier : Boca Juniors 1 – 2 River, 24 août 1913

Le premier Superclásico s’est disputé en 1908 et fut remporté par Boca (victoire 3-1), mais ne revêt qu’une valeur de match amical. Le premier Superclásico officiel de l’histoire se tient en 1913 et est légendaire, marqué par des débordements, des histoires d’arbitre. Pour en lire son histoire, on vous invite à lire Aux origines du Superclásico.

Le dernier : River Plate 1 – 0 Boca Juniors

Dans un match très ennuyeux et globalement dominé par River, le Millo s’est imposé 1-0 grâce à un pénalty à la 93e. À la suite ce but, les esprits se sont échauffés et Palavecino, Merentiel, Equi Fernández ainsi que Valentini ont été expulsés.

Le contexte

Le Superclásico a lieu à la Bombonera entre les deux matchs face à Palmeiras pour Boca. Mal engagé dans son groupe, Boca est en grande difficulté sur le plan local puisque les Xeneizes affichent un bilan plus que négatif (deux victoires, un nul, trois défaites). River lui, peine à convaincre à l’extérieur et n’a gagné qu’un seul des quatorze derniers matchs disputés loin de Nuñez.

Éléments statistiques

Boca et River se sont rencontrés dans toutes les compétitions du continent et le bilan statistique de l’ensemble de ces confrontations est extrêmement serré. En deux cent cinquante-neuf affrontements toutes compétitions confondues, Boca mène de six victoires (quatre-vingt-onze à quatre-vingt-cinq) pour quatre-vingt-trois nuls.

La graine

À l’image de Rosario, Santa Fe est l’une des rares cités du pays dans laquelle la popularité de ses deux principaux clubs surpasse celle de Boca et River. Ainsi, le clásico santafesino est l’un des plus chauds du pays, l’un de ceux qui coupent véritablement une ville en deux. Fondé en 1905 (lire L’histoire d’un nom (7) : Club Atlético Colón), Colón précède ainsi l’arrivée d’Unión de deux ans, le Tatengue naissant en 1907, prenant les couleurs du légendaire Alumni Athletic Club des frères Brown. En gagnant rapidement ses premiers trophées, il acquiert ainsi une popularité grandissante et s’offre un véritable coup d’éclat en 1929 lorsque les joueurs de Santa Fe atomisent les Anglais de Chelsea 5-0. C’est avec la création de la Liga Santafesina de Fútbol en 1931 qu’Unión se fait véritablement un nom, remportant neuf des douze premières éditions quand le Sabalero attend 1943 pour décrocher son premier succès. Avec elle et l’arrivée de ces deux équipes au sein de l’AFA, la rivalité ne fait que s’accroître, basée sur le subtil mélange de résultats sportifs et de suprématie locale.

Le premier : Colón 5-1 Unión, 1913

Le premier clásico officiel, entendre reconnu par l’AFA remonte à 1948, année de l’affiliation du Sabalero qui rejoignait ainsi son voisin local en Campeonato de Segunda División, division que ce dernier avait découvert huit ans plus tôt, devenant la première équipe de Santa Fe à s’être affiliée à l’AFA. Celui-ci est remporté par Colón (1-0) pour le compte de la onzième journée. Mais le tout premier clásico santafesino de l’histoire remonte à la création de la première Liga Santafesina, celle de l’époque amateur, en 1913. Ce jour-là, Colón s’était aussi imposé sur le score de 5-1. Le premier de l’ère professionnelle, en 1931, est l’objet d’une première grande polémique provoquée par un penalty accordé à Unión. Cette décision génère la furia des Sabaleros, la partie est alors suspendue, Colón se voit notifier une défaite sur tapis vert et des points de suspension avant que finalement la décision soit prise de rejouer la rencontre. Le 23 août 1931, le match est de nouveau remporté par Colón à l’Estadio 15 de Abril.

Le dernier : Unión 1 – 1 Colón

Dans un match plutôt équilibré, les deux rivaux se sont séparés sur un match nul, comme ce fût déjà le cas lors des deux clásicos de 2022.

Le contexte

Les deux clubs santafesinos sont engagés dans une lutte extrêmement difficile pour la survie en première division. De ce fait, ce match revêt une importance cruciale qui pourrait plonger son rival dans les abysses.

Éléments statistiques

Encore un clásico au bilan statistique des plus serrés : en cent quarante-deux affrontements toutes compétitions confondues, l’écart n’est que de cinq victoires, en faveur d’Unión (quarante-huit à quarante-trois), les deux formations s’étant séparées sur un partage des points à cinquante-et-une reprises.

La graine

Lorsque nous l’avions rencontré, Alberto Raimundi nous avait donné sa version de l’histoire du clásico platense (lire Alberto Raimundi : La Plata, c’est le Gimnasia). L’histoire de ce duel, c’est l’histoire d’un père et d’un fils fâchés. Créé en 1897, le Gimnasia se met au football au début du XXe siècle et donne naissance à son futur grand rival, Estudiantes en 1905 après une scission au sein de ses membres. À cette scission sportive s’ajoute une scission sociale. Le Gimnasia déménage et devient le club des ouvriers quand Estudiantes, représentant la classe étudiante, ses premiers hinchas (qui lui donnent leur surnom, Pincharratas, les disséqueurs de rats), et donc plus aisée, devient celui des classes hautes.

Le premier : Gimnasia 1 – 0 Estudiantes, 27 août 1916

Le premier affrontement entre père et fils a lieu un peu plus de dix ans après la cause de la scission. Les deux formations s’affrontent alors en championnat, à l’époque amateur, devant un public record pour l’époque malgré les deux pesos demandés à l’entrée, ce qui fait alors polémique. Le Gimnasia s’impose ce jour-là sur un but inscrit contre son camp par Ludovico Pastor.

Le dernier : Gimnasia 2 – 1 Estudiantes

Le duel de mars dernier est définitivement entré dans l’histoire. En inscrivant le but de la victoire sur penalty à la 86e minute, Cristián Tarragona a permis au Gimnasia de remporte son premier succès dans un clásico depuis février 2010, soit une série de vingt-deux matchs ! À noter tout de même que cela fait désormais quatre ans qu’Estudiantes n’a plus gagné de clásico.

Le contexte

Très mal embarqué dans la course au maintien, Gimnasia résiste autant qu’il peut. Estudiantes est tout aussi mal en point, même si les Pinchas n’ont pas vraiment à se préoccuper d’une éventuelle descente.

Éléments statistiques

Estudiantes et Gimnasia se sont affrontés cent quatre-vingt-cinq fois toutes compétitions confondues. Estudiantes dispose d’une confortable avance, soixante-six victoires contre cinquante-et-une pour Gimnasia.

La graine

S’il existe un autre duel de la ville entre Belgrano et Instituto (lire Belgrano - Instituto, une amitié devenue rivalité), celle entre Belgrano et Talleres est de loin la plus importante. Car dans la famille des vrais grands clásicos celui de Córdoba est sans aucune contestation dans le top 3. D’une part car la ville aux origines espagnoles est la deuxième plus grande du pays, d’autre part et surtout parce que la rivalité entre Talleres et Belgrano est la troisième plus ancienne du pays. Car si le clásicos rosarino est le plus vieux, une petite année après le Superclásico, Talleres et Belgrano s’affrontaient pour la première fois. Nous étions alors en 1914. Créé en mars 1905, le Club Atlético Belgrano, qui doit son nom au Général Manuel Belgrano, l’homme qui créa entre autres le drapeau de la nation argentine qui a donné les couleurs au club. L’Atlético Talleres Central Córdoba arrive dans le paysage local en 1913, il prendra son nom définitif, Club Atlético Talleres quatre ans plus tard. Il est le club des ouvriers du chemin de fer. La rivalité naît lorsque la T rejoint la Liga Cordobesa en 1914. Depuis, les deux formations se sont croisées quatre-cent-une fois, faisant du clásico cordobés le plus joué de l’histoire du football argentin.

Le premier : Belgrano 1 – 0 Talleres, 17 mai 1914

Il est 15 heures ce 17 mai lorsque l’arbitre Nicolás Fortunato donne le coup d’envoi du premier duel de l’histoire entre Talleres et Belgrano. Il ne faut attendre que quelques minutes pour que José Lascano, l’un des fondateurs du club pirata, ouvre le score en faveur du CAB. Et pour bien planter l’histoire du clásico, il ne pouvait y avoir qu’une polémique : les joueurs du futur Talleres sont alors furieux que le but soit accordé, criant au hors-jeu de Lascano. Sourd aux invectives des joueurs protestataires, l’arbitre ordonne alors la reprise du match. Mais les joueurs de Central Córdoba sortent du terrain, refusant de reprendre le jeu. Le match est alors arrêté, il n’a pas duré un quart d’heure. Central Córdoba demande un temps alors sa désaffiliation, la graine est plantée.

Le dernier : Belgrano 1 – 1 Talleres

Pour le grand retour du clásico cordobés en première division après presque cinq ans, et après deux victoires en amical de Talleres, Belgrano et Talleres se séparent sur un résultat nul 1-1. 

Le contexte

Les deux clubs sont plutôt bien embarqués dans cette Copa de la Liga même si Talleres accuse le coup après les départs non remplacés lors du mercato. La T ne retrouve pas son niveau affiché lors du premier semestre tandis que Belgrano, marqué par l’énorme perte de Vegetti, a aussi du mal même s’il perd peu, restant sur quatre nuls en cinq sorties.

Éléments statistiques

Troisième plus vieux clásicos d’Argentine, le Cordobés est donc celui le plus disputé mais surtout celui aux statistiques les plus incroyables. Car après quatre-cent-un affrontements, les deux clubs sont à égalité parfaite, cent trente-trois victoires chacun, cent trente-quatre rencontres s’étant terminée sur un nul. Plus serré, en Argentine, ça n’existe pas.

Les « presque » clásicos

Derrière ces véritables clásicos du football argentin, la rivalité entre Banfield et Lanús a émergé récemment même si elle repose tout de même sur une proximité géographique. Dans les années soixante et soixante-dix, Taladro et Granate entretenaient presque des relations amicales, aucune rivalité réelle n’étant à noter, les véritables rivaux historiques de chacun étant respectivement le duo Los Andes – Temperley pour le premier, Talleres de Remedios de Escalada pour le second. Mais avec la disparition de ses premières rivalités, la relative indifférence de l’un envers l’autre vole en éclat pour faire voir le jour à un nouveau clásico, le clásico del Sur, au cours des années quatre-vingt-dix.

C’est également le cas pour Argentinos et Platense. La rivalité existe mais AAAJ n’a historiquement aucun rival digne de nommer un véritable clásico centenaire. La rivalité entre les deux équipes est donc récente, datant dans années quatre-vingts. Curieusement, l’AFA préfère désormais ce duel dans un week-end de clásicos à un Tigre - Platense, pourtant centenaire.

Les orphelins

Il existe également des clásicos que nous ne sommes pas près de revoir, sauf peut-être lors d’une Copa Argentina. C’est le cas du clásico tucumano opposant l’Atlético à son rival local San Martín, l’un des clásicos les plus importants du pays, mais qui ne pourra revoir le jour que si le Santo remonte. Il en va de même pour le clásico del Oeste entre Ferro et Vélez, le clásico del Barrio Oeste Central Córdoba et Güemes, le clásico del Viaducto entre Arsenal et El Porvenir.

Pour d’autre, il n’y a enfin soit pas de rival permettant de disputer un vrai clásico, comme pour Defensa y Justicia, qui entretient des rivalités bien marquées avec Quilmes et AD Berazategui mais pas au point de livrer de tels duels ou pour Barracas, qui entretient une rivalité Sporting Barracas. Reste enfin ceux qui ne sont pas près d’en retrouver un : le clásico godoicruceño qui met aux prises Godoy Cruz et Andes Talleres et le clásico juninense, qui oppose Sarmiento à Mariano Moreno, les deux rivaux des clubs de Primera évoluant désormais en Ligue régionale.

 

Avec Nicolas Cougot

Vincent Dupont
Vincent Dupont
Éperdument amoureux d'une région où fútbol est synonyme de religion, sur les rives du Rio de la Plata j'assouvis ma passion.