Alors que le championnat entre dans son sprint final, Boca a repris ses aises en tête du classement. Au point que seul River semble capable de l’arrêter.

Toujours confortablement assis sur son fauteuil de leader, Boca voulait rebondir face à Newell’s, histoire d’oublier un Superclásico perdu à la maison. Histoire de mettre un surplus de pression (déjà que), Juan Román Riquelme s’était quelque peu avancé avant le match annonçant qu’une victoire face à la Lepra serait synonyme de titre. Dépassé face à River dans l’entrejeu, Guillermo Barros Schelotto, qui devait faire sans Bentancur parti à la Coupe du Monde et sans Centurión blessé, avait donc choisi de muscler son milieu en incorporant Wilmar Barrio et Leonardo Jara et de modifier sa défense, Tobio et Silva prenant les places respectives de Vergini et Fabra. Newell’s laissant le ballon aux Xeneizes pour mieux les contrôler, Boca manquait de fluidité et de connexion entre ses lignes pour se montrer dangereux, Cristian Pavón ni Pablo Pérez ne parvenant à générer du danger (ce dernier jouant enganche). C’est ainsi que Barrios allait revêtir le costume du patron du milieu, Darío Benedetto celui de sauveur. Incapable de perturber collectivement l’arrière garde de la Lepra, Boca s’en remettait à une percée individuelle de son avant-centre qui faisait trembler les filets de Newell’s après avoir laissé sur place Sebastián Domínguez. L’avantage en poche, Boca allait alors tranquillement contrôler le Newell’s d’Osella, Barrios contrôlant Formica, Scocco se retrouvant sans ballons. Boca s’impose ainsi en toute logique et reprend sa marche en avant, mettant ainsi la pression sur ses adversaires en plus d’écart un concurrent direct, Newell’s se retrouvant de fait à sept points.

L’affaire est d’autant meilleure que derrière, tout le monde s’est écroulé. Au Nuevo Gasómetro, San Lorenzo s’est fait surprendre par l’antépénultième du championnat, Aldosivi. Les visiteurs surprenaient tout le monde en se montrant offensifs d’entrée de partie, cherchant à aller prendre des points. L’affaire ne durait qu’un temps, celui qu’il fallait au Ciclón d’Aguirre pour se mettre en marche. Nico Blandi et Tino Costa allumaient les premières mèches, l’ancien de l’ETG allait se procurer la meilleure occasion du premier acte sur un service de l’ancien Montpelliérain. Mais à la pause, les locaux n’avaient pas forcément rassuré dans le jeu et dans l’intensité, il y avait des parfums de piège à Bajo Flores. Au retour des vestiaires, la sensation allait s’accentuer. A peine revenu sur le terrain, Aldosivi se créait une première opportunité par Medina avant que ce dernier ne centre pour Yeri une minute plus tard pour un nouveau frisson. San Lorenzo ne parvenait pas à mettre du rythme, il allait le payer sur un corner. Alegre ouvrait le score pour des visiteurs récompensés de leur ambition. Aguirre tentait alors de redonner de l’allant offensif aux siens, le petit Barrios entrait mais rien n’y faisait, les visiteurs avaient refermé le piège et se procuraient même une belle occasion de doubler la mise en fin de partie. San Lorenzo se retrouve ainsi à six points du leader avant d’aller défier un Racing qui a également craqué.

Il y a quelques semaines, nous avions évoqué l’effet positif du départ de Paolo Montero de Colón. Cet effet a également été positif pour Rosario Central. Après avoir écrasé le clásico, les Canallas ont atomisé une pauvre Academia qui va probablement devoir revoir ses ambitions à la baisse. La faute à un Rosario Central totalement revigoré par Montero et qui a retrouvé une solidité, un équilibre et une force collective récompensée par des statistiques folles, 9 victoires, 1 nul et deux défaites depuis l’arrivée de l’Uruguayen. Alors, le Racing a subi la loi de l’ex, lorsque Teo Gutiérrez ouvrait le score en milieu de premier acte, a réussi à retrouve quelque espoir lorsque Licha López égalisait au retour des vestiaires avant d’exploser en vol, plombé par une défense trop étanche. Burgos, Camacho (encore un ancien) et Maximiliano Lovera pliaient l’affaire dans la dernière demi-heure, scellant un succès qui place le Racing à dix points du leader mais surtout désormais sous la menace d’une sortie du top 10, Central revenant à deux longueurs, Lanús, qui retrouve son jeu, pointant à trois et Defensa y Justicia, l’un des tubes de ce début d’année, pouvant revenir à deux à la faveur d’un match de retard à disputer face à l’autre club d’Avellaneda, Independiente, passé désormais devant le Racing après son court succès du week-end face à Huracán (et se rapprochant ainsi du podium).

driussi

Newell’s écarté, San Lorenzo tombé, le Racing hors course, Boca n’a désormais plus qu’un seul rival dans ses rêves de titre : River Plate. Car pendant qu’Estudiantes a cédé à Bahía Blanca face à Olimpo (avec notamment une énorme première période riche en occasions), que Colón a connu sa première défaite en 2017 face à un Temperley qui en profite pour remonter quelque peu dans sa lutte pour la sortie de la zone rouge, que Banfield a chuté face à l’Atlético Tucumán, River a confirmé qu’il était le seul et probablement dernier candidat capable de priver Boca du titre. A l’heure de se déplacer à La Plata pour y affronter le Gimnasia, River connaissait cette statistique importante : à quatre reprises qu’il s’est imposé à la Bombonera, il a terminé champion. Pour la confirmer, il fallait donc s’imposer et rester au contact. S’appuyant sur son jeu, sa pression haute, sa détermination sans commune mesure, les hommes de Gallardo ont livré un nouveau récital. Dès la quatrième minute, Driussi ouvrait le score, histoire de reprendre sa longueur d’avance sur Benedetto au classement des buteurs (là aussi le duel RiverBoca animera la fin de championnat). Alors que le Lobo parvenait à réagir, appuyant le plus souvent côté droit et arrosant l’arrière garde millonaria de centres, River allait alors attendre patiemment, plier sans jamais rompre (et pourtant, les Brahian Alemán, Erik Ramírez et autres Nico Mazzola ont eu quelques belles occasions) et gérer son match attendant le second acte pour accélérer et plier l’affaire. Tout commençait par une merveille signée el Pity Martínez, définitivement redevenu le casseur de rein qu’il était à l’époque de sa révélation à Huracán, et se terminait par une percée d’Auzqui, une remise parfaite d’Alario et un but du 3-0 signé de l’ancien d’Estudiantes. Les hommes de Gallardo s’imposent ainsi et restent à quatre points de Boca. Une victoire lors du match en retard face à l’Atlético Tucumán et River sera le dernier à pouvoir lutter contre Boca pour le titre.

Les buts

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.