Cinquième journée de Superliga en mode copier-coller de la précédente. Pendant que River lâche encore des points face à une équipe destinée à jouer sa survie, Boca engrange et continue de se promener. Derrière, seul Banfield lâche à son tour.

Argentine – Superliga 2017/2018 : le guide de la saison

La Locura Argentina : Central ne répond plus

Du côté de Central, le début de saison 2017/2018 ressemble à un tour sur des montagnes russes. En milieu de semaine, en affrontant Boca en Copa Argentina, les Canallas jouaient leur priorité de fin d’année (c’est un peu la mode en Argentine, le championnat ne semble pas intéresser certains jusqu’à ce que leurs autres priorités s’envolent et qu’ils se retrouvent à devoir rattraper du retard pour avoir de nouvelles priorités). D’autant que croiser Boca dans cette compétition n’est pas un match comme les autres pour des Rosarinos qui n’ont jamais digéré une finale 2015 qu’ils se sont faits voler. Ainsi, la victoire décrochée face à l’actuel leader, première défaite de Boca depuis le Superclásico de mai dernier, avait fait du bien au moral des hinchas et pouvait également signifier le retour d’un Rosario Central auteur d’un début de championnat catastrophique. Il n’en fut rien. À San Juan, San Martín et Central se sont longtemps neutralisés, Zampedri s’offrant la première grosse occasion pour les visiteurs, el Ruso Rodríguez sauvant ensuite les siens sur la réplique des sanjuaninos. Puis, l’ancien de la maison a ouvert le score pour les hommes de Paolo Montero au meilleur des moments, juste avant la pause. Tout semblait alors parfaitement se dérouler pour les Canallas. Et tout s’est enrayé. Herrera a raté la balle du 2-0, parfaitement servi par Ferrari, dix minutes plus tard, Parot était exclu, le match allait se retourner en deux minutes, le temps pour Agüero et Barcelo de marquer de la tête sur deux centres venus de la droite de Maximiliano Rodríguez. Central allait ensuite trouver le poteau et voir de nouveau rouge, le pied de Tobio étant bien trop haut. À neuf, les Canallas allaient céder encore et s’incliner 3-1. Paolo Montero pense désormais à mettre sa place en jeu, Paulo Ferrari lui est persuadé que Central paye encore cette finale 2015 à coup d’erreurs d’arbitrage en sa défaveur. Bref, Rosario Central ne va pas bien et semble ne pas savoir pourquoi.

Les bons gros géants : Boca seul au monde

Après avoir cartonné Godoy et Vélez, Boca retrouvait sa Bombonera, qui se prépare pour le choc Argentine – Pérou qui stresse tout un pays, et accueillait une Chacarita que l’on annonçait nouvelle victime expiatoire d’un leader insatiable et intouchable depuis le début du tournoi. Alors, quand Gago interceptait une mauvaise touche du Funebrero, jouait en une touche pour Benedetto qui lui aussi dans le mouvement lançait Cristian Pavón pour le 1-0 dès la troisième minute, on ne donnait encore moins cher du promu. Et pourtant Boca s’est compliqué la vie, bien aidé en cela par l’exclusion aussi stupide qu’évitable d’Edwin Cardona coupable de deux fautes idiotes en moins d’un quart d’heure. Conséquence, Boca a perdu le ballon, sans pour autant être véritablement menacé, les hommes de Walter Coyette ne semblant pas trop savoir qu’en faire, mais suffisamment pour ne pas poser une once de jeu. Pourtant le leader se procurait les meilleures situations, une frappe de Pablo Perez qui manquait le cadre, une frappe de Benedetto qui suivait le même chemin. Rien de bien transcendant, même après l’exclusion de Miguel Mellado en début de second acte. Boca s’en contentera et remporte un cinquième match en autant de sorties et reste bien seul en Argentine.

Car derrière, les autres géants piétinent. À l’image de River qui se déplaçait au Coliseo de Victoria pour y défier le Tigre de Caruso Lombardi. Un peu à l’image du début de match de Boca, on pensait que River allait rapidement être mis dans le bon sens par le penalty obtenu après une faute de Gastón Bojanich sur Ignacio Fernández. L’autre Nacho millonario, Scocco, ouvrait ainsi le score, River semblait mis sur les bons rails. Mais le match n’arrivait pas à se lancer et Tigre allait revenir. Non pas sur le penalty de Stracqualursi bien sorti par Lux et magnifiquement raté au rebond par l’avant-centre du Matador, nouvelle preuve du triste niveau d’un joueur dont on se demande encore comment il a pu jouer en Premier League, mais suite à l’une des rares actions construites du premier acte et parfaitement conclue par Lucas Janson. En seconde période, River allait tenter de forcer le destin, sans être véritablement convaincant dans le jeu mais tentant plus qu’un Tigre qui se réfugiait en défense et laissait le duo Luna – Stracqualursi seul devant pour se débrouiller « au courage. » Les hommes de Gallardo allaient manquer de nombreuses occasions, la plus belle pour Carlos Auzqui seul face à Federico Crivelli. Comme Boca, River n’a pas bien joué, mais il a encore cédé des points. Sans doute ce qui sépare le Millo du champion actuel. River est désormais à quatre points de son meilleur ennemi.

Du côté d’Avellaneda, le week-end est tout aussi différent entre les deux frères ennemis qu’il l’est entre Boca et River. Chez lui, Independiente a régalé, a totalement dominé Vélez, au point de se demander comment il est possible que le Rojo ne se soit imposé que d’un tout petit but, signé de l’excellent Maxi Meza en début de seconde période. De son côté, le Racing a encore déçu, ne proposant rien de bien folichon face à Argentinos bien plus cohérent et consistant dans le jeu (sans être génial non plus) et qui a été justement récompensé en toute fin de match, bien aidé il est vrai par deux mauvaises appréciations de Gómez, le portier de La Academia. Bilan, alors qu’Independiente est 14e, à huit points de Boca, le Racing est 17e, à 10 points. Bien loin des objectifs et des attentes. Leur chance, c’est qu’ils peuvent encore se cacher derrière un bon parcours continental, tous deux se déplaçant au Paraguay en quart de finale de la Sudamericana.

Nos outsiders ont du talent : Lanús est de retour

Pourtant, il est possible de concilier excellent parcours sur la scène continentale et championnat. L’un peut même servir l’autre. Demandez donc au Granate. Après avoir débuté par trois défaites en championnat, Lanús s’était lancé en s’imposant face à un Independiente quelque peu remanié. Depuis, le Granate s’est retrouvé. San Lorenzo retourné en 16 minutes en Libertadores pour une historique place en demies, Newell’s écarté à la Fortaleza et désormais, le Gimnasia assommé. Pour cela, les hommes de Jorge Almirón peuvent compter sur un buteur immortel : José Sand. Il ne fallait que deux minutes pour que Pepe, une fois encore totalement oublié par une défense adverse, à croire que les années ont beau passer, personne n’a mesuré le danger qu’il représentait, ouvre le score et lance sa soirée idéale. Il lui a ensuite fallu deux penalties, un généreux pour une faute peu évidente sur un excellent Matias Rojas, un stupidement concédé par Rinaudo qui levait le bras pour réclament une sortie de but et ne pouvait ainsi empêcher le rebond du centre de Lautaro Acosta sur ce bras tendu…Et ainsi, Lanús menait 3-0 à vingt minutes de la fin, José Sand était devenu centenaire, devenant le troisième meilleur buteur de l’histoire du Granate derrière Luis Arrieta (120) et Gilmar Villagrán (112). Du côté du Gimnasia, les débuts de Mariano Soso ne sont pas ceux escomptés. Si le technicien rosarino convainc par ses idées de jeu, sa cohérence à toute épreuve, les résultats manquent. Et ce manque pourrait rapidement lui coûter cher, le Lobo, touché par une affaire de dopage la semaine précédente, n’a pris que quatre points sur 15.

A puro fútbol

Temperley 0 – 3 Estudiantes : Pour les débuts de Lucas Bernardi sur le banc des Pinchas, Estudiantes n’a pas fait dans le détail. 3-0 dès la fin du premier quart d’heure, la suite n’a été que gestion.

San Lorenzo 0 – 0 Colón : Du côté du Ciclón, on attend encore le nouveau coach, on le cherche encore. On attendra alors un autre match pour s’imposer. 0-0 face au Sabalero, les deux équipes restent invaincues.

Banfield 1 – 2 Arsenal : On avait laissé un Taladro plutôt intéressant, une semaine et deux matchs ratés plus tard, Banfield revient sur terre. Les hommes de Falcioni n’ont guère brillé face à Arsenal et poussé le vice jusqu’à perdre une rencontre où ils menaient à la pause et ont joué à 11 contre 10 pendant une heure suite à un attentat scandaleux de Contreras sur Civelli.

Defensa y Justicia 0 – 0 Huracán : Wanchope n’a pas marqué, alors Marcos Díaz a revêtu sa tunique de super sauveur. Le Globo est revenu en 2015, il prend un bon point face à DyJ.

Unión 2 – 0 Olimpo : Toujours invaincu, Unión attend le début de second acte pour plier l’affaire face à Olimpo. Et ainsi revenir sur River au général à quatre points du leader.

Atlético Tucumán 0 – 0 Belgrano : la tristesse totale. Match à oublier.

Talleres 1 – 0 Patronato : Un golazo de Junior Arias, à la conclusion d’une merveille d’action collective et Talleres s’impose en toute logique. La T est quatrième.

Newell's Old Boys 0 – 0 Godoy Cruz : Revanche d’un match de Copa Argentina. Beaucoup de promesses au coup d’envoi, un bon premier acte et un match qui vire dans l’ennui au fil des minutes. 0-0 logique.

Les buts

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.