Il aura fallu attendre neuf journées pour que le leader Boca tombe enfin. Aux portes d’égaler un record vieux de plus de 25 ans, le leader trébuche, perd encore un homme clé et voit la meute des poursuivants se rapprocher dangeureusement.

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La Locura Argentina : la der de Cocca

Un Clásico de Avellaneda coincé entre deux rendez-vous continentaux, un rival de toujours qui venait de reprendre quelque peu vie en faisant tomber le leader que l’on pensait invincible, le court déplacement au Cilindro s’annonçait problématique pour le Rojo d’Ariel Holan. La difficulté s’est ainsi transformée en héroïsme. Car tout a fonctionné pour Independiente dans ce Clásico quand du côté de ceux de Diego Cocca, tout a été manqué. La tête au retour de la Sudamericana, Independiente se rendait donc dans l’antre de son pire ennemi avec une formation alternative qui a laissé son adversaire sa casser les dents et accumuler les mauvais choix. La pression était sur le Racing, le premier acte n’a finalement tourné qu’au combat, dans la plus pure tradition des Clásicos, combat largement alimenté par le duo Arévalo Ríos – el Pulpo González d’un côté, par Nico Domingo et Fernando Amorebieta de l’autre. Pendant une bonne demi-heure, il n’y aura ainsi eu aucun enchainement de passes. Jusqu’au moment choisi par Leandro Fernández pour sortir de son chapeau. L’attaquant du Rojo poussait Vittor à la faute et envoyait une mine du gauche qui branchait la climatisation dans les tribunes du Cilindro. Independiente menait alors au score. D’autant que son Academia paraissait sans la moindre idée pour pouvoir espérer revenir au score. À peine le temps de digérer le coup, les cieux semblaient pourtant vouloir venir en aide aux hommes de Cocca, Rodrigo Moreira voyait rouge pour Independiente, les locaux allaient alors pouvoir jouer pendant près d’une heure en supériorité numérique, à quelques instants de la pause, Leandro Fernández offrait quelques frissons au peuple albiceleste en mettant Musso à contribution. Le scenario du second acte était écrit à l’avance : le Racing allait tenter de revenir, sans pour autant avoir les idées claires sur la manière de procéder, Independiente se repliait et guettait le contre. Diego Cocca lançait alors Lisandro López, à défaut d’idées, le Racing tentait le tout pour le tout, attaquant de tous les côtés par Ibargüen et Soto à gauche, Solari par la droite, Licha, Lautaro Martínez et Enrique Triverio dans l’axe. La pépite du Racing allait s’offrir la meilleure occasion du second acte, sa frappe terminant sur le poteau gauche d’un Rehak battu, les situations allaient s’accumuler sur les buts du Rojo mais souvent par maladresse, les offensifs du Racing n’allaient jamais parvenir à faire trembler les filets. Independiente et son équipe bis s’imposent au CIlindro, plongent le Racing dans la crise et provoquent le départ de Diego Cocca, forcé de constater que son retour aura été un énorme échec.

Les bons gros géants : Boca tombe, la meute se rapproche

Pourtant, juste avant de quitter Avellaneda, Cocca avait réussi un sacré coup en allant faire gagner son Racing à la Bombonera. La Academia s’était en effet parfaitement acquitté de son rôle de machine à court-circuiter les plans de Boca et s’était évidemment appuyée sur sa pépite Lautaro pour mettre fin à l’impressionnante série de victoire des Xeneizes en championnat, privant les hommes de Barros Schelotto d’égaler le record du rival River Plate, record de neuf victoires consécutives réussies lors de l’Apertura 1991. Boca avait sans doute payé les conséquences de la trêve internationale qui avait vu plusieurs de ses joueurs faire un aller-retour vers l’Europe ou l’Asie (Frank Fabra et Wilmar Barrios étaient en Corée du Sud et en Chine, Nahitán Nández en Europe comme Cristian Pavón et Darío Benedetto).

Restait donc à rebondir à Rosario face à un Central guère en réussite. Premier souci pour les Xeneizes, la perte de Benedetto (ligaments croisés) qui pourrait priver le goleador de Boca d’une Coupe du Monde qui lui tendait les mains (à la plus grande joie d’Icardi auteur d’un post aussi remarqué que discutable sur les réseaux sociaux). Deuxième souci, la blessure de Bou alors annoncé comme 9 pour le déplacement à Rosario. Un 9, le peuple de l’Arroyito en aime un, un vrai, Marco Rubén, qui s’est rappelé aux souvenirs de tous en plantant son deuxième but du tournoi, son premier depuis fin octobre, dès la quatrième minute. Boca recevait un deuxième coup sur la tête lorsque Paolo Goltz voyait rouge. Si les Xeneizes s’étaient procurés quelques situations, ils allaient surtout beaucoup subir en seconde période, sauvés de la noyade par un excellent Rossi dans les buts. Malgré un poteau trouvé par Cardona en fin de partie, rien n’y faisait, Boca subissait sa deuxième défaite de rang, celle qui permettait à ses poursuivants de recoller. Pour miser sur Boca champion, suivez l'avis Betfirst Belgique

Parmi eux, un autre géant, San Lorenzo. Le Ciclón a parfaitement saisi les deux opportunités offertes par Boca pour se rapprocher en signant deux succès, en déplacement à San Juan et à la maison face à Argentinos. Bilan, les hommes de Biaggio sont revenus à trois points du leader, emmenant dans leurs pas une meute d’ambitieux : Unión, qui compte le même nombre de points, Huracán et Colón (dernier invaincu d’Argentine), une petite unité derrière. N’en manque finalement qu’un, River Plate. Au Monumental, le Millo a coulé confirmant ainsi sa mauvaise passe du moment et surtout semblant indiquer que jamais le cycle Marcelo Gallardo n’avait été aussi proche de son terme. El Muñeco semble sans solutions face à son groupe dans lequel les questions sont multiples : du choix du gardien toujours pas réglé aux errements défensifs en passant par le fait que plusieurs joueurs appelés à être des cadres ne sont pas au niveau, ce River ne peut avancer et a payé au prix fort ses multiples chantiers face à un Newell’s loin d’être une terreur mais qui sait apprécier les cadeaux qu’il reçoit. Conséquence, River a signé sa quatrième défaite en cinq matchs et jouera sa fin d’année sur une finale de Copa Argentina sous haute tension face à un Atlético Tucumán candidat idéal pour lui jouer un mauvais tour.

A puro fútbol

Banfield 0 – 1 Defensa y Justicia : la mauvaise affaire de la semaine pour le Taladro qui subit la loi d’un Halcón désormais lancé et aux portes du top 10.

Belgrano 2 – 0 Gimnasia La Plata : après le départ raté à la Bombonera, Pablo Lavallén respire. Ses Piratas signent deux victoires et un nul en trois matchs, ils sont de retour dans le top 10. Côté GELP, les jours de Soso semblent comptés.

Estudiantes 1 – 0 Atlético Tucumán : un but de Cejas en toute fin de partie et Estudiantes se replace au classement.

Arsenal 0 – 1 Talleres : Précieux succès de la T face à un Arsenal à la dérive. Talleres reste au contact du top 5.

Vélez Sársfield 3 – 0 Olimpo : Après quatre défaites consécutives et aucun but inscrit, Vélez s’en remet à ses papys pour revivre. Cubero, 38 ans et Bergessio, 33 ans, font trembler les filets, le Fortín met Olimpo, premier relégable, à 10 points 

Temperley 1 – 0 San Martín : Dans la course à la survie, Temperley glane un précieux succès qui lui permet de revenir sur les talons d’Olimpo et surtout de Patronato, premier non relégable.

Les buts

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.