Alors que Boca a résisté à San Lorenzo dans le choc de la journée, la meute de poursuivants s’organise et les écarts se resserrent dans la lutte pour les tickets continentaux.

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La locura argentina : la chaleur d’un Clásico

Dire qu’on l’attendait était un doux euphémisme. Le Nuevo Gasómetro était plein et bouillant pour l’incontestable choc de la journée argentine, le duel entre San Lorenzo, deuxième, et Boca Juniors leader. L’occasion rêvée pour le Ciclón de grignoter son retard sur les Xeneizes. Rien ne pouvait mieux commencer pour le peuple cuervo. Troisième minute, corner de Gabriel Gudiño repoussé plein axe, Rubén Botta surgit et voit sa reprise déviée par Jara terminer au fond des filets. La possibilité d’une chute du leader envahit alors les travées surchauffées du Nuevo Gasómetro. D’autant que Boca perdait ensuite Pablo Pérez sur blessure et on pouvait alors penser que cet enchaînement d’événements contraire était un signe. Il n’en était pas un. Car dans la foulée, Boca allait égaliser. Cardona lançait Jara sur le côté droit qui déposait un amour de centre sur la tête de Carlitos Tevez. San Lorenzo éprouvait toutes les peines du monde à trouver Belluschi, mais lorsqu’il y parvenait était dangereux comme sur cette superbe tête de Blandi parfaitement sortie par Rossi. Le match était équilibré malgré tout, il allait tourner juste avant la pause lorsque Facundo Quignón réussissait le tour de force d’enchaîner deux tacles par derrière sur Tevez en cinq minutes et était logiquement exclu. San Lorenzo allait devoir jouer toute une mi-temps en infériorité, les plans d’el Pampa Biaggio s’en retrouvaient mis à mal. Boca s’installait alors dans le camp adverse en seconde période et multipliait les occasions : Carlos Tevez à l’entrée de la surface, Nahitan Nández sur corner qui trouvait le montant, San Lorenzo frôlait le KO mais tenait. Avant de se voir contraint de sauver le nul. À l’entrée des dix dernières minutes, un violent choc entre Rojas et Barrios voyait Silvio Trucco sortir un carton rouge (deuxième avertissement) au joueur du Ciclón. Décision sévère qui réduisait San Lorenzo à neuf pour la deuxième fois en une semaine. La polémique allait ainsi animer les débats comme celle du penalty non accordé aux Xeneizes dans les derniers instants. Le final était bouillant, Paulo Díaz passait à un contrôle raté près d’offrir la victoire à San Lorenzo mais au terme d’un vrai bon Clásico, San Lorenzo et Boca restent dos à dos, l’écart demeure.

Les bons gros géants : la belle semaine

Du côté des autres géants du football argentin, la semaine a été des plus positive, le bilan comptable cumulé étant de trois victoires, sept buts inscrits, aucun encaissé. En pleine reconstruction, River accueillait Olimpo sur son exécrable terrain du Monumental. Et le Millo a d’abord fortement inquiété, étouffé par le pressing haut des visiteurs, avant enfin de commencer à se montrer dangereux, notamment après une percée de Montiel qui semblait indiquer le chemin aux siens. Nacho Scocco se montrait alors dangereux mais les minutes défilaient et River ne marquait pas. Sauvée par Armani en début de second acte, la bande à Gallardo se mettait ensuite à presser, avec un Pity Martínez de tous les bons coups et un Scocco intenable. Le buteur millonario nettoyait la lucarne de Carranza peu avant l’heure de jeu et libérait tout un peuple. El Muñeco pouvait alors lancer Quintero et Pratto, River était plus serein et déroulait. Pratto manquait de peu d’ouvrir son compteur but, parfaitement servi plein axe par Scocco, puis au terme d’une action en une touche et un service signé Quintero. Ne restait alors qu’à Scocco de clore la soirée d’une merveille de slalom, une course folle sur 25 mètres et six adversaires éliminés. River s’est rassuré, même si l’équilibre demeure encore bien précaire.

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Le Racing s’est également rassuré, porté par un homme, son joyau : Lautaro Martínez. Battue à Santa Fe, défaite ayant entraîné le courroux du Chacho Coudet, La Academia s’est réveillée, portée par son buteur et futur joueur de l’Inter. Lautaro s’est offert un triplé, son premier, a provoqué le penalty transformé par Licha, le tout sous les yeux de Sampa qui va se retrouver « contraint » d’appeler la grande promesse en sélection. Dans ses pas, le Racing a dominé de la tête et des épaules un Huracán dépassé, s’est rassuré dans le jeu, le duo Saravia – Zaracho ayant montré de belles choses sur son côté et a retrouvé Ricky Centurión. Bref, tout va mieux chez les albicelestes d’Avellaneda. Tout va bien aussi pour le voisin Independiente. En déplacement à Santa Fe, le Rojo s’est sorti du piège Colón qui lui a posé bien des soucis par sa capacité à venir « agresser » haut et bondir à l’attaque. Malheureusement pour lui, le Sabalero n’est pas parvenu à confirmer ses bonnes intentions et sa domination globale au score et s’est fait punir de ses maladresses en seconde période sur un penalty de Leandro Fernández. Cette victoire est d’autant plus précieuse pour les hommes d’Holan, qu’elle leur permet de revenir à trois points de San Lorenzo.

A puro fútbol

Argentinos Juniors 2 – 1 Defensa y Justicia : destins croisés entre Bicho et Halcón. Troisème victoire consécutive pour l’un, troisième défaite de rang pour l’autre et voilà comment Argentinos prend place dans le groupe des qualifiés pour la Sudamericana et reste à deux points d’une place en Libertadores.

Estudiantes 4 – 2 Newell's Old Boys : Sous les yeux d’Alejandro Sabella, Estudiantes s’est offert une belle soirée. Emmenés par d’excellents Juan Otero et Lucas Rodríguez, les Pinchas ont croqué un fragile Newell’s. Estudiantes est lui aussi à deux points de la Libertadores.

Patronato 0 – 0 Godoy Cruz : Le nul semblait leur convenir, alors le 0-0 est logique. On s’est ennuyé à Paraná malgré quelques polémiques (Luca Sosa aurait mérité un rouge) et l’immonde maillot rose et violacé de Patronato.

Belgrano 0 – 0 Lanús : Sept matchs sans victoire pour le Granate (et huit en ajoutant la valise reçue à Mendoza en milieu de semaine lors de son match en retard). Six matchs sans défaite pour les Piratas. Sans les buts de Pepe Sand, la grinta du capitaine Maxi Velázquez et la solidité de Braghieri en défense centrale, sans Nico Aguirra pour faire le taf au milieu et sans créateur, Lanús n’a plus rien du finaliste de la dernière Libertadores. Et s’il sauve un point face à un Belgrano qui sait fermer la boutique, il continue de glisser

Banfield 0 – 0 Atlético Tucumán : La tête à la libertadores, Banfield aurait pu, aurait dû, vaincre un Decano assez décevant. Mais faute de concrétiser sa domination globale sur la rencontre au tableau d’affichage, doit se contenter d’un nul sans saveur.

Rosario Central 1 – 0 Unión : Précieux succès acquis d’entrée de partie pour les Canallas qui faute de génie, ont sorti le bleu de chauffe pour le conserver en infériorité pendant une mi-temps.

Arsenal 0 – 0 Gimnasia La Plata : À une semaine du clásico face à Estudiantes, le Gimnasia n’a pas montré grand-chose face à un Arsenal qui n’est semble-t-il pas capable de montrer quoi que ce soit. 0-0 logique, au bout de l’ennui.

Temperley 0 – 1 Talleres Córdoba : Quatrième victoire en cinq matchs pour les hommes de Kudelka qui plongent un Gasolero toujours profondément ancré en zone de relégation.

Chacarita Juniors 2 – 0 Vélez Sársfield : Retour amer pour Mauro Zárate. Vélez a tenté de poser son feu, sa touche Heinze, mais est tombé sur une Chaca courageuse et bosseuse qui a su exploiter ses situations. Et Vélez est tombé.

San Martín San Juan 0 – 0 Tigre : Beaucoup d’intensité, notamment en première période, mais beaucoup de lacunes des deux côtés. San Martín aurait mérité mieux en seconde période mais est tombé sur un Crivelli infranchissable.

Les buts

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.