Dans le sillage d’un Licha López en mission, la Academia remporte la Superliga et ajoute un dix-huitième titre de première division à sa collection.

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Faire au moins aussi bien que Defensa y Justicia, voilà l’équation que devait résoudre la bande d’un Chacho Coudet qui lorgne sur son premier titre en tant que technicien. En déplacement et opposé à Tigre (qui se bat pour éviter la relégation) la Acade est logiquement favorite malgré l’absence de sa magnifique hinchada restée à Avellaneda qui tout de même poussait son équipe dans un banderazo bouillant et qui comptait bien user de tous les moyens pour aider son équipe, allant jusqu’à invoquer l’esprit d’un supporter se trouvant six pieds sous terre. Dans son schéma habituel en 4-1-3-2, avec cinq joueurs à vocation offensive, Racing se montre dangereux d’entrée de match. Mais ni le coup franc de Pol Fernández, ni la double occasion de Dario Cvitanich (qui se demande encore comme il a pu manquer l’immanquable) ne parviennent à détendre l’atmosphère d’une rencontre clef. Le formidable capitaine s’essaye à son tour, mais rien ni fait, sa grosse frappe trouve la main ferme de Gonzalo Marinelli sur son chemin. C’est avec un score nul et vierge que ces deux équipes crispées rejoignent les vestiaires. Car dans le même temps Defensa compte profiter de la réception d’Unión pour revenir à portée de fusil du leader. Faut-il encore être en mesure de décrocher une victoire face au Tatengue pour s’offrir (et nous offrir) une finale de feu lors de la dernière journée. El Halcón prend, comme toujours, les commandes du match, mais Uvita Fernández, pourtant bien servi par Ciro Rius, se montre trop maladroit tout comme le jeune Nacho Aliseda (qui sera remplacé dès la demi-heure de jeu par un Sebastián Beccacece à la recherche de fluidité offensive). L’opposition proposée par les Santafesinos, qui cherchent à se qualifier pour la prochaine Copa Sudamericana, conduit les deux équipes à rentrer au vestiaire sur ce 0-0 qui n’arrange pas les affaires du Defe qui veut s’imposer à tout prix.

Retour à Victoria où ce deuxième acte reprend tambours battants. Si les joueurs de Pipo Gorosito montre un beau visage, c’est bien Racing qui fait un pose une main sur le trophée. Peu avant l’heure de jeu Augusto Solari profite d’une situation rocambolesque pour donner l’avantage aux siens. Ce but gag restera dans l’histoire de la Aca. Néstor Moiraghi dégage d’un tacle glissé un ballon que convoité Matías Zaracho, faute de pouvoir frapper au but celui-ci se contente de contrer le cuir qui part en chandelle. Un ballon anodin de prime abord mais le portier de Tigre n’est sans doute pas de notre avis. Alors que le ballon a choisi de plonger sous la barre, Marinelli se contente de détourner le précieux ballon sur sa transversale et laisse l’opportuniste Solari (sans doute hors-jeu) conclure seul face au but vide. Avec ce but le match change de physionomie. Racing laisse la possession à Tigre et se contente de contrer. Mais Lisandro López répond magnifiquement à la tentative de Walter Montillo en lobant d’un plat du pied le portier del Matador. Malheureusement pour Licha son occasion terminera sur la barre, refusant de finir sa course au fond des filets. Les occasions dangereuses s'enchaînent alors de part et d’autre, il y a comme du KO dans l’air, surtout qu’au même moment le score n’évolue pas du côté de Varela. Les hommes de BKCC ont décidé de prendre tous les risques, se ruent à l’attaque sans se soucier des conséquences. Sauf qu’après avoir été proche de concéder un penalty (heureusement pour eux, Diego Abal, arbitre chauve et méché ne siffle rien), Augusto Lotti vient doucher les ardeurs del Halcón en reprenant un ballon mal repoussé par Ezequiel Unsain. Son but, dans les dernières secondes du temps réglementaire raisonne à Avellaneda comme dans toute l’Argentine. Cette ouverture du score du Tatengue arrive aux oreilles du staff puis aux joueurs de Racing. Au moment d’entrer dans le temps additionnel, le banc commence à chanter à prendre la mesure de ce qu’il est en train de se passer. Sur le terrain les joueurs perdent en concentration, tous sauf le capitaine Licha López qui tente de rester lucide et calme ses partenaires. Il sait que tant que les deux rencontres rien est joué. Bien lui en a pris. Car à la quatre-vingt-quatorzième minute Tigre va égaliser sur un coup franc direct tiré par Lucas Rodríguez et qui profite de la faute de main de Gabriel Arias pour égaliser. Un partout à Dellagiovanna pendant que Defensa est mené 1-0 sur sa pelouse par Unión tandis que l’arbitre annonce huit minutes de temps supplémentaire. Il ne reste désormais qu’une poignée de secondes à jouer mais Defensa, bien qu’abattu, jette ses dernières forces vers le but adverse et se voit refusé un but pour un hors-jeu bien réel. Arrive ensuite un coup franc de Matías Rojas qui permet à tout un stade de croire au miracle. Mais c’est trop tard, Defensa termine sa saison à domicile sur un match nul et offre un titre mérité à Racing. Les hinchas de Florencio Varela ont conscience du travail fourni par leur équipe et bien que condamné à finir au mieux deuxième (Boca Juniors peut encore s’emparer de cette place) fête cette saison en tous points historique pour le club. Soulagé du devoir accompli, joueurs et staff de Racing exultent au coup de sifflet final. Ils célèbrent, cinq ans plus tard, un nouveau titre de champion d’Argentine, le dix-huitième. Plus tard hinchas et joueurs se sont retrouvés pour faire la fête jusqu’au petit matin et savourer encore un peu plus la performance de Licha, Dario, Matías, Pol, CheloChacho ainsi que le formidable travail del Principe Milito. Et pour notre plus grand plaisir Racing et Defensa s’affrontent dimanche à 23h30 pour clore cette édition 2018-2019 de la Superliga

Ils font tout pour ne pas descendre !

Pourtant condamné à la relégation San Martín de Tucumán ramène le point du match nul de La Plata et montre que l’écart de niveau entre les équipes du dernier quart du classement général est ténu. Gonzalo Rodríguez répondant au but de Jonathan Schunke en seconde période. Deux buts similaires : un ballon qui traîne dans la surface suite à une défense trop passive sur coup de pieds arrêtés et qui permet aux buteurs du soir de s’offrir un peu de piquant dans un match qui en manqué. Seul fait marquant du match, l’entrée sur le terrain de Pablo Lugüercio à dix minutes du terme de la rencontre pour ses adieux, lui qui a décidé, à trente-sept ans de raccrocher les crampons. Autre équipe en grand danger, Belgrano qui se devait de prendre des points contre Lanús. Mais l’illusion aura duré moins de cinq minutes. Le temps à Pepe Sand de profiter de l’erreur défensive de Marcelo Herrera et d’inscrire son septième but en neuf matchs. Au retour des vestiaires les Piratas pensent faire un gros coup en égalisant par Cristian Techera mais Marcelino Moreno et Bebe Acosta vont permettre au Granate de s’imposer 3 - 1 et de se replacer dans le bon wagon pour une place qualificative en Sudamericana. Pour les Córdobes l’espoir est mince, ils doivent se défaire de Godoy dimanche tout en espérant les défaites de ces trois principaux concurrents et qui possèdent un meilleur promedio. Tigre qui concède un match nul face au champion d’Argentine va devoir réaliser un nouvel exploit en s’imposant contre River Plate au Monumental. Si une victoire sera compliquée, elle ne sera pas impossible. Car Tigre est une équipe en grande forme, sa onzième place au classement en atteste et Nestor Gorosito va certainement bénéficier du turnover de Marcelo Gallardo qui à la tête à la réception d’Alianza Lima mercredi dans un match capital en Copa Libertadores. À égalité de points dans la lutte pour le maintien on retrouve San Martín de San Juan qui se contente d’un 0-0 à Santa Fe contre Cólon. Les Sanjuninos devront faire mieux pour la dernière journée de championnat face à Talleres de Córdoba. Pour l’heure hors de la zone rouge, Patronato n’est pas pour autant à l’abri d’une descente. La faute à une défaite 2-1 à Mendoza contre Godoy Cruz. Pourtant revenu à hauteur del Tomba sur le but de Faustino Detler, el Patrón s’incline sur une jolie frappe de Miguel Merentiel. Patronato conserve une légère avance et garde son destin entre ses mains. Une victoire contre Argentinos et l’aventure se poursuivra en Superliga. À noter que ces quatre équipes joueront leur match à 20h15 (heure française) ce dimanche pour nous offrir un final plein d’émotion.

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Ailleurs

Boca Juniors - Banfield : 2 - 0

Une victoire des Xeneizes face à Hernán Crespo. Après un bon premier quart d’heure du Taladro, Ramón Ábila, en contre, ouvre le score sur un splendide hors-jeu qui n’échappera à personne mise à part au corps arbitral. Sur l’action du but Renato Civelli est fautif, la passe vers Wanchope lui passe entre les jambes alors qu’il avait le temps d’intervenir pour dégager son camp. En danger dans le jeu long Banfield s’expose. Et malgré un coup franc de Jesús Dátolo qui frappe l’équerre d’Esteban Andrada, le Taladro fini par craquer une seconde fois avant l’heure de jeu sur un nouveau contre. Carlitos Tévez lance parfaitement Cristian Pavón dans la profondeur qui se joue de Claudio Bravo avant d’inscrire un joli but. Kichán réalise un retour à la compétition parfait avec un but et une passe décisive dans une victoire de Boca. Les Bosteros peuvent encore aller s’emparer de la deuxième place du classement s’ils s’imposent, sous les yeux de leurs hinchas, à Mar del Plata contre Aldosivi et si Defensa ne fait pas mieux qu’un match nul contre Racing.

Talleres - River Plate : 0 - 2

Pour son dernier match de la saison au Kempes (où se jouera la finale de la toute nouvelle Copa Superliga), sous une pluie battante et après un beau recibimiento, Talleres n’a pu résister à River et à Nacho Fernández. Un doublé pour le joueur formé à Gimnasia de La Plata. Un premier ballon glissé dans la lucarne après un remarquable travail de Lucas Pratto et un golazo sur un coup franc plein de malice qui permet aux hommes de Marcelo Gallardo de se qualifier pour le tour préliminaire de la Copa Libertadores 2020. Dernier match pour ces deux équipes contre Tigre à Nuñez pour los Millos et à San Martín de San Juan pour la T qui espère se qualifier pour la prochaine Sudamericana.

Atlético Tucumán - Aldosivi : 1 - 0

Un match engagé qui tourne à l’avantage des tucumanos. Le seul but du match et l’œuvre de Leandro Díaz juste avant la mi-temps. Une victoire logique del Decano qui finira sa saison face au Globo avec un ticket Sudamericana en poche. Aldosivi va devoir se défaire Boca pour espérer un sort similaire.

Independiente - Vélez : 2 - 1

Un début de match manqué pour le Rojo qui concède l’ouverture du score. Le contrôle raté de Juan Sánchez Miño offre permet à Leandro Fernández, bien lancé par Agustín Bouzat, de venir tromper Martín Campaña. Ce but a le mérite de réveiller Independiente sans parvenir à égaliser avant la pause malgré une magnifique tête de Silvio Romero qui oblige Lucas Hoyos à un arrêt de grande classe. L’égalisation intervient à la cinquante-sixième minute lorsque ce même Romero se joue de la défense pour fusiller le portier du Fortín. Les joueurs du Gabriel Heinze commencent à laisser beaucoup d’espace à un Rojo qui pousse pour prendre trois points précieux. Le salut arrivera en fin de match quand Pablo Pérez, l’ex-boquense, profite d’un ballon que la transversale avait décidé de renvoyer vers Emanuel Brítez qui centre pour Pérez. Ce but permet aux joueurs d’Ariel Holán d’envisager une qualification en Copa Suadamericana même si un déplacement à Rosario pour y défier les Canallas de Diego Cocca n’est pas le chemin le plus facile. À la faveur de résultats favorables, Vélez a lui déjà validé son ticket et profitera de la réception de Lanús pour fêter Heinze pour tenter de l’inciter à prolonger son bail du côté de Liniers.

Newell’s - Huracán : 3 - 1

La Lepra enfonce Huracán dans une crise qu’Antonio Mohamed ne semble pas pouvoir endiguer. Pourtant le Globo a eu la possession et les occasions pour s’imposer. Mais quand une équipe doute même les gestes les plus simples deviennent complexe. Un penalty de la légende Maxi Rodríguez qui offre le deuxième but à Alexis Rodríguez et un dernier but de Luis Leal. Andrés Chávez avait, plus tôt, réduit l’addition. Longtemps à la lutte pour le titre et pour une place en Libertadores, Huracán n’en finit plus de dégringoler. La faute à une série de dix matchs consécutifs sans victoire.

San Lorenzo - Gimnasia : 1 - 1

Largement dominé et inoffensif, le Lobo va pourtant mordre le premier. Jan Hurtado, pépite vénézuélienne, à l’origine de la récupération, permet aux Triperos de s’offrir un contre. Parfaitement servi par Horacio Tijanovich, Hurtado ouvre le score sur la seule frappe cadrée de Gimnasia du match. Proche d’une défaite, San Lorenzo va s’en remettre à son jeune latéral droit de vingt ans pour arracher le match nul. Un tir du pied gauche, dévié, qui ne laisse aucune chance au gardien. Les deux équipes ont hâte que cette Superliga se termine tant ils n’ont rien montré d'intéressant.

Argentinos - Rosario Central : 0 - 2

Première victoire depuis le sept décembre dernier, elle est signée Diego Cocca, nouvel entraîneur de Rosario Central. Une reprise du gauche de Leonardo Gil servi par Alfonso Parot avant que le premier n’offre le but au second sur corner. Une victoire logique qui montre que les Canallas vont mieux. Les deux équipes devront se contenter de jouer les arbitres à l’occasion de la dernière journée. Argentinos pour le maintien contre Patronato, Central pour la Sudamericana contre Independiente.

Les buts

Classement

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Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca