Pour cause d’élection présidentielles le 27 octobre, les onzième et douzième journées de championnat se sont déroulées à des dates très rapprochées en Argentine. Résumé de ces deux nouveaux épisodes de Superliga qui ont vu le Granate s’emparer de la pole position, et ainsi rejoindre le Bicho.

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Journée 11

L’affiche : un Boca sans idées chute à Lanús

La série noire ne semble pas vouloir s’arrêter pour Boca. La défaite à domicile contre le Racing, l’énième échec contre le River de Gallardo en compétition internationale dont découle le départ prochain de son entraineur, Gustavo Alfaro, semblaient déjà faire beaucoup pour les hinchas xeneizes. Pourtant, est venue s’ajouter à cette liste, une nouvelle défaite en championnat à Lanús et la perte de la première place de Superliga. À l’inverse, tout roule pour les Granates, sortant d’une éclatante victoire sur Talleres, qui accueillaient pour l’occasion leurs anciens joueurs, Esteban Andrada et Iván Marcone. Les coéquipiers de ces derniers entamaient alors la partie de façon encourageante, menés par un Toto Salvio intenable sur son aile droite. Une bonne entame vite contrecarrée par la sixième réalisation du meilleur buteur de Superliga, José Sand, au bout de neuf minutes de jeu. Dans la foulée, le passeur décisif, Marcelino Moreno, dont la prestation immense est à souligner, voyait sa frappe lointaine fracasser la barre transversale des cages de Boca. Ayant évité de peu le K-O, le Xeneize reprenait vite du poil de la bête en faisant briller, par deux fois en moins d’une minute, Agustin Rossi (ex-Boca) sur des tentatives de la tête de Lisandro López puis de Salvio. Malgré une légère domination des locaux, Boca venait égaliser sur une merveille de coup-franc brossé de Zárate à l’entrée de la surface à la demi-heure de jeu. Sans inspiration ni imagination, les coéquipiers de Carlitos Tévez en étaient réduits à tenter leur chance de loin sans vraiment inquiéter Rossi. Plus incisif et précis, Lanús démarrait sa seconde mi-temps de la meilleure manière : suite à un beau décalage de Moreno, Pasquini arrivait de sa base arrière pour délivrer un centre entre Andrada et sa défense, que reprenait Auzqui dans le but vide. Une nouvelle fois mené, Boca n’y arrivait toujours pas. Malgré une dernière tentative d’Alexis Mac Allister sur coup-franc, tout espoir de retour était annihilé par l’expulsion de Carlos Izquierdoz à dix minutes du coup de sifflet final. Victorieux, Lanús profitait de cette belle performance pour ravir à Boca sa seconde place, tandis que ce dernier n’avance plus depuis deux matchs.

L’exploit du Lobo de Diego contre Newell’s, le Bicho seul leader

La performance du week-end a été réalisée du côté de Rosario, plus précisément au Coloso del Parque. Diego Maradona et ses Lobos, bons derniers, s’y déplaçaient pour affronter Newell’s, auteur d’un début de saison prometteur. À l’immense surprise générale, le Gimnasia a écrasé son adversaire du jour (4-0) sans jamais dominer, ni contrôler le jeu. De retour dans son ancien club, el Diez peut souffler pour un temps, ses joueurs ont montré tout de même de belles choses à quelques jours du Clásico platense, contre Estudiantes. Du côté de Nuñez, cette onzième journée donnait lieu à un duel de finalistes continentaux : River Plate face à Colón, dont les finales respectives de Libertadores et Sudamericana se tiendront le 23 et le 9 novembre. Sans surprise, c’est le Millonario, dans son jardin, qui est sorti vainqueur (2-1) d’un match qu’il a longtemps dominé de la tête et des épaules avant de se faire peur dans le dernier quart d’heure. Colón, englué dans le milieu de tableau, continue d’attendre péniblement son plus grand match de ces dernières années face à Independiente del Valle. Le faux-pas boquense a permis aux joueurs d’Argentinos Juniors de monter sur la première place du podium, forts de leur victoire à domicile contre Talleres (1-0). Les cordobeses n’en finissent plus de couler et redescendent à la douzième place. Comme lors de l’édition de Superliga précédente, l’affiche entre le Racing et Banfield a accouché d’un score nul et vierge à Avellaneda, reléguant l’Acade à quatre points du nouveau leader, et Banfield en vingt-et-unième position. De la même façon, la réception d’Huracán par Vélez n’a pas relevé du grand spectacle (0-0) : les hommes d’Heinze restent bloqués à hauteur du Racing quand le Globo stagne dans le ventre mou du championnat. Une semaine après son nul spectaculaire contre River, l’Arsenal Sarandí a récidivé contre Central Córdoba (2-2), et semble caler à mi-parcours. Non-loin derrière, l’Atlético Tucumán continue sur sa lancée en infligeant une nouvelle défaite à Patronato, à la peine au classement (20e). À quelques jours du sommet de La Plata contre le Gimnasia, Gabi Milito et Estudiantes se sont mis dans les meilleurs dispositions en disposant aisément de Rosario Central (3-0). En méforme depuis le début de la saison, Defensa y Justicia est venu s’imposer avec la manière sur le terrain de San Lorenzo (1-3), qui n’a vraisemblablement pas su se relever de sa déconvenue face à Huracán la semaine passée. Sans Sebastián Beccacece, fraichement démis de ses fonctions, Independiente confirme ses difficultés à voyager en n’obtenant que le nul contre Unión, qui occupe la quatorzième place, un point devant le Rojo. Enfin, dans un duel de bas de tableau, Godoy Cruz a obtenu sa seconde victoire de la saison contre Aldosivi (3-2) à Mendoza : les deux formations se classent respectivement dernière et vingt-deuxième au classement.

Journée 12

L’affiche : Estudiantes remporte le Clásico de La Plata

La 180e affiche d’un des plus grands derbies d’Argentine, voyait naitre un face-à-face de técnicos inédit : Diego Armando Maradona face à Gabriel Milito. Respectivement aux rennes du Gimnasia et d’Estudiantes, les deux anciens internationaux vivaient respectivement leur premier et second Clásico platense. Et le duel a finalement tourné en faveur du plus expérimenté d’entre eux. Dans un Estadio del Bosque embrasé, les deux clubs de La Plata arrivaient plein de certitudes : si Estudiantes restait sur deux victoires en Superliga, le Lobo venait de réaliser une exhibition inattendue face à Newell’s. En dépit d’une meilleure entame de leur part, les joueurs d’Estudiantes ont eu deux frayeurs dès le quart d’heure de jeu, notamment sur une tête plongeante de Contín qui a frôlé le montant de Mariano Andújar. Avant la mi-temps, le match aurait pu basculer si Nestor Pitana avait (logiquement) sanctionné le vétéran Gata Fernández d’un carton rouge pour son coup de coude dans le visage de Lucas Licht, l’arrière gauche du Lobo. Seulement averti par l’arbitre international, ce geste lui valait les foudres de Diego qui n’a pas hésité à lui dire ce qu’il pensait de lui sur le chemin des vestiaires. Après la pause, la partie aurait pu tourner à l’avantage des coéquipiers de Victor Ayala si Nicolás Contín n’avait pas raté l’ouverture du score, en ratant complètement sa frappe, esseulé au point de penalty. Dominateur durant la totalité du Clásico, le Gimnasia avait laissé passer sa chance. Car quelques secondes ensuite, l’avant-centre Mateo Retegui ne tremblait pas et délivrait les siens d’une belle frappe enroulée à l’entrée de la surface qui a laissé Martín Arias et Diego pantois. Un avantage qu’allait conserver Estudiantes jusqu’au bout, sauvé par son portier sur une tête malencontreuse de son propre défenseur, Facundo Sánchez. Avec de belles intentions mais sans jamais parvenir à faire la différence, le Gimnasia s’incline chez lui contre son éternel rival. Estudiantes, qui aura été dominé dans le jeu, empoche les trois points et la domination de La Plata pour l’année à venir. Cela fait quatorze matchs que les Lobos ne gagnent plus contre le club de Juan Sebastián Verón. Pis encore, le Gimnasia a perdu tous ses matchs à domicile depuis le début de la saison, et se rapproche dangereusement de la Nacional B. L’effet Maradona a bien du mal à prendre.

Argentinos cale et Lanús en profitent

L’autre affiche de la douzième journée se jouait sous le ciel bleu de Buenos Aires, à la Bombonera. Boca recevait le promu et prometteur Arsenal Sarandí, qui avait tenu tête à River Plate deux semaines plus tôt. Sans mal, le Xeneize a étrillé son adversaire (5-1), bien lancé par un ciseau acrobatique de l’idole Carlitos Tévez. En parlant des hommes de Marcelo Gallardo, ceux-ci étaient en déplacement à Aldosivi, bien mal embarqué dans ce championnat. Sans surprise, le Millonario a fait le minimum en s’imposant d’un but (2-1) grâce à Nicolás de la Cruz et Rafa Borré, encore lui. Puntero, le Bicho ne peut plus se cacher. Se devant d’assumer ce nouveau statut, Argentinos a lâché ses premiers points depuis un mois sur la pelouse de Defensa y Justicia en réalisant un match nul sans but. À égalité en haut du classement, Lanús confirme qu’elle est l’équipe du moment en Argentine, en repartant d’Huracán avec la victoire (1-0). Le Granate n’a plus perdu depuis le mois d’août en championnat. Derrière le quatuor de tête, Vélez et le Racing vivent des parcours similaires : après deux succès, les hommes de Gabi Heinze et du Chacho Coudet ont chacun pris seulement deux points sur les deux dernières journées. Bien qu’ils aient buté sur Central Córdoba (0-0) et Patronato (1-1), ils restent tout de même en embuscade à la cinquième place. Autre équipe en forme en ce moment avec quatre succès consécutifs, l’Atlético Tucúman a entamé les réserves de confiance de Colón juste avant sa finale de Copa Sudamericana. Les tucumanos viseront une cinquième victoire lors de la prochaine journée durant laquelle le Decano affrontera l'autre équipe de Santa Fe, Unión. Cette dernière a enchainé un deuxième match nul en deux matchs sur le terrain de Banfield (3-3). De son côté, Talleres a enfin sorti la tête de l’eau en disposant de Newell’s sur la plus petite des marges : après quatre revers consécutifs, les cordobeses enfoncent les rosarinos, visiblement encore touchés par leur débâcle contre le Gimnasia. Cela faisait bien longtemps que le stade Libertadores de América n’avait plus vu gagner son Rojo chéri. Ce fut le cas durant cette douzième journée, en infligeant au voisin de Boedo, San Lorenzo, une nouvelle défaite (1-2) : la quatrième d'affilée pour le Ciclón. Pour finir, le match le plus prolifique du week-end a vu Rosario Central mettre une fessée à Godoy Cruz sur le score de cinq buts à deux.

Classement

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Andoni Ospital
Andoni Ospital
Sur la voie du bonheur, tous les chemins mènent à El Calafate.