Le programme de la quinzième journée était rendu particulièrement alléchant par la confrontation entre les deux équipes les plus régulières de la saison : Boca et Argentinos. Le résultat nul du choc permet aux poursuivants de rêver, River en tête.

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L’affiche du week-end : Un Boca frustrant et frustré lors du duel au sommet

Malgré un ciel radieux au dessus de la Bombonera, cette dernière s’apprêtait à accueillir un duel électrique entre Boca et Argentinos. Sûr de sa force après le triomphe boquense contre Unión, Gustavo Alfaro reconduisait le même onze sur la pelouse à l’exception de Emmanuel Mas remplacé par le Colombien Frank Fabra. Hormis la première place du classement en jeu ce samedi après-midi, l’attention se portait aussi sur les chaudes retrouvailles entre Alexis Mac Allister et son club formateur où joue encore son frère aîné, Francis. Venus avec l’étiquette d’outsider dans l’arène de Boca, Argentinos livrait une entame ambitieuse, en pressant haut leur adversaire. Néanmoins, aucun des deux camps ne parvenait à se créer d’occasions franches. Le premier fait du match arrivait au quart d’heure, quand l’arbitre Andrés Merlos annulait le but contre son camp de Angeleri pour une faute discutable de Wanchope. Les hostilités légales ont finalement été lancées par les joueurs de la Paternal, sur une tentative osée de Fausto Vera aux trente mètres, mais qui passait au-dessus des cages. Sur le six mètres suivant, le danger revenait encore plus fort sur Esteban Andrada : sur une perte de balle coupable de Bebelo Reynoso, le trois-contre-deux mal négocié par Batallini évitait à Boca de concéder l’ouverture du score. Pendant une grosse demi-heure, le Bicho contenait les ardeurs du Xeneize en bloquant parfaitement les ailes investies en masser par Fabra et Toto Salvio. Mais le rideau rouge et blanc finissait par craquer sur une incursion rapide de Mac Allister. Le centre en cloche de ce dernier mettait en grande difficulté Lucas Cháves, qui évitait le lob d’une claquette malheureuse puisque le ballon arrivait finalement sur la tête du renard Wanchope. Initiée par Andrada, c’est l’une des rares actions construites collectivement par Boca qui faisait mouche. Au passage, le nueve de Boca marquait son troisième but sur ses trois dernières sorties à domicile. Dopé par l’ouverture du score et un Carlos Izquierdoz impérial, Boca paraissait parfaitement lancé pour prendre seul la tête du championnat. Le break semblait arriver avec un centre du buteur qui aurait du se transformer en passe décisive si Alexis Mac Allister n’avait pas raté sa reprise, idéalement situé dans la surface. Alors que Boca semblait mieux rentré dans la seconde mi-temps, le Bicho revenait au score avec panache, sur une merveille de déviation acrobatique de Damián Batallini à destination del Tanque Silva dont le piqué trompait la vigilance d’Andrada. Abattu par cette égalisation surprise, Boca déjouait à l’image de Reynoso qui réalisait un match pauvre. Pour redynamiser ses joueurs, Alfaro sortait Bebelo pour Sebastián Villa afin de donner plus de profondeur et de vitesse au jeu xeneize. Le plan du technicien aurait pu marcher après un déboulé tout en puissance de Villa si son centre en retrait avait trouvé les pieds de Ramón Ábila sur sa route à l’heure de jeu. De manière générale, on assistait à un second acte plus fermé où Boca tenait le ballon sans parvenir à créer du danger collectivement, en attendant des éclairs de la part de ses individualités. Dans une fin de match terne, le seul coup d’éclat venait de la part de Villa justement, qui se voyait montrer le chemin des vestiaires par l’arbitre pour un geste d’humeur envers l’arbitre assistant. C’est cette nervosité, voire cette frustration qui dépeint le mieux la fin du match côté Boca. Alors que la partie se terminait sur ce score paritaire, Alfaro et ses joueurs se ruaient sur l’arbitre tandis que les joueurs de la Paternal se congratulaient de ce bon point pris sur le terrain d’un concurrent direct. Au final, Boca aura été impuissant face à l’agressivité d’Argentinos qui l’a laissé faire le jeu. Et faire le jeu n’est pas vraiment le fort de l’équipe d’Alfaro. Ce nul en forme de défaite pour les locaux n’est pourtant pas dramatique, les deux clubs gardant le leadership de la Superliga. Cependant, River reste en embuscade derrière eux, avec deux points de retard mais un match de retard…

Une remontada contre Newell’s relance la saison du Millonario

Dans un Coloso del Parque rempli de Leprosos incandescents, River opérait son retour à la compétition depuis son échec contre Flamengo en finale de Copa Libertadores. C’était aussi l’occasion pour Nacho Scocco, remplaçant au coup d’envoi, de retrouver le club qui l’a lancé dans le monde professionnel. En ce samedi soir, la question était de savoir si les joueurs de Marcelo Gallardo s’étaient remis de la défaite cruelle, car concédée dans les arrêts de jeu. Sûr de la force de son équipe, el Muñeco alignait un 4-1-3-2 offensif et annonçait la couleur sur le terrain d’un Newell’s en difficulté (une victoire sur les quatre derniers matchs). Sur ces bases, le match s’ouvrait sans aucun round d’observation entre les deux formations. Dès la dixième minute, l’ailier rosarino Luis Leal alertait une première fois Armani en profitant d’un manque de concentration d’Angileri, remplaçant de Milton Casco. Allant d’un but à l’autre, le danger se portait quelques minutes après à l’autre bout du terrain : sur un bon décalage de Nacho Fernández à l’entrée de la surface, Exequiel Palacios enroulait une frappe qui faisait frissonner les hinchas de Newell’s. Alors, River commençait à mettre la main sur le match en développant avec patience ses longues phases d’attaques placées faites de redoublements de passe, étouffant les locaux dont seul el Gato Formica semblait surnager. Complètement contre le cours du jeu, Newell’s créait la surprise en ouvrant le score par une tête puissante de Lema. Cinq minutes plus tard, la Lepra enfonçait le clou et Gallardo dans le siège de son banc. Parti dans le dos d’Angileri, Luis Leal profitait d’une ouverture magistrale du latéral Bíttolo pour ajuster Armani sorti à sa rencontre. 2-0, River K-O. Un scénario impensable quelques instants plus tôt tant River dominait. Son salut arrivait par le pied gauche de Nacho : sur un coup-franc excentré à l’angle de la surface, sa frappe tendue dans la lucarne opposée laissait en vie son club qui n’était mené de deux buts seulement pendant 120 secondes. En seconde période, Newell’s reprenait de plus belle en entrant mieux que le Millonario. Afin de redonner à ses joueurs le contrôle du milieu de terrain mais aussi de la qualité dans les derniers mètres, Gallardo lançait Quintero et Scocco. Un coaching qui allait s’avérer largement payant pour le meilleur técnico de l’histoire du club. Peu de temps après, les deux entrants s’illustraient pour l’égalisation : après une passe laser de Juanfer, le une-deux de Scocco puis son centre en retrait permettait à Rafa Borré de conforter son statut de meilleur buteur du championnat. Avec ce retour de River, le match s’approchait du K-O, les deux équipes vouaient tous leurs efforts à l’attaque en sachant que le prochain but définirait le vainqueur du combat. A ce petit jeu, c’est le Millonario qui a tiré son épingle du jeu. Une nouvelle fois décisif à l’avant-dernière passe, Quintero lançait Nacho dans le dos de la défense de Newell’s. Son centre en retrait trouvait parfaitement l’appel en rupture de Scocco dont le plat du pied venait nettoyer la lunette des cages qu’il connait plus que bien. Malgré l’importance de sa réalisation, l’ancien du club préférait laisser ses partenaires célébrer à sa place. Quelques instants après, le score aurait pu s’aggraver sur une nouvelle passe géniale de Juanfer, incontournable en cette fin de match, mais Rafa Borré ne trouvait que le poteau en bout de course. Bousculé par des Rojinegros redoutables d’efficacité dans les deux surfaces, River a dû retourner à ses fondamentaux pour revenir dans ce match mal embarqué. Outre sa domination collective habituelle dans le jeu, ce sont ses individualités qui ont renversé le score à l’image du coup-franc de Nacho ou les entrées déterminantes de Scocco et Quintero. Toujours invaincu à l’extérieur dans ce tournoi, la bande à Gallardo peut encore rêver puisqu’elle est troisième à deux points des leaders et un match en retard. Du côté rosarino, on accuse le coup avec la quatrième défaite en cinq matchs, qui augure mal un déplacement périlleux chez l’Atlético Tucumán.

Adieux décevants pour la dernière de Coudet au Cilindro

Ce duel entre le Racing et Defensa y Justicia était à marquer d’une pierre blanche. D’abord, les deux équipes s’affrontaient pour la première fois depuis leur tête-à-tête en haut du classement de la dernière Superliga. Mais surtout, c’était la dernière fois qu’Eduardo Coudet s’asseyait sur le banc du Cilindro d’Avellaneda. Le marqueur d’une fin de cycle heureux pour l’Academia. Arrivé en 2015, le Chacho aura laissé un souvenir impérissable à la hinchada blanche et bleue, avec notamment un titre de champion d’Argentine décroché en 2019. Néanmoins, le porteño n’aura pas eu le droit à une standing ovation pour son adieu, bien que largement applaudi. Et ce ne sont pas non plus ses joueurs qui lui auront rendu hommage sur la pelouse. Le début de match de la défense du Racing était tout simplement catastrophique : après avoir concédé une grosse occasion dès la première minute, il ne fallait pas moins de trente secondes pour que la deuxième marque l’ouverture du score. Sur un contre rapide qui a remonté tout le terrain en deux passes, l’alignement affligeant des champions en titre laissait Ignacio Aliseda défier Arias avec succès. En difficulté dans le jeu, l’Acade s’en remettait à Dario Cvitanich pour égaliser, en l’absence du capitaine Lisandro López. L’ancien niçois obtenait seul un penalty qu’il s’occupait de transformer. Une fois les buts passés, la partie se caractérisait par un manque de rythme et de maitrise technique des deux côtés. Le Racing n’arrivait pas à construire son jeu malgré de bonnes intentions. Ce qui avait le mérite d’agacer passablement les spectateurs présents à l’estadio Presidente Perón. Alors qu’on s’ennuyait fermement, le match se transformait en partidazo l’espace de deux minutes. À une contre-attaque occasionnant un bel arrêt réflexe de Gabriel Arias, succédait une énorme double-occasion pour l’Acade que ne savaient convertir respectivement Montoya puis Zaracho. Le dernier fait de match arrivait ensuite très tôt dans le second acte quand le coup de casque du latéral de l’Halcón Rafa Delgado trouvait le montant laissant heureux un Arias cette fois impuissant. Plus rien à se mettre sous la dent pour le Racing mis à part une tête trop enlevée de Cvitanich. Trop lent et imprécis, l’Academia a livré un match laborieux face à un Defensa y Justicia courageux mais limité. Avec son entraîneur qui partira pour l’Internacional Porto Alegre en janvier, l’avenir reste flou pour l’Acade. En attendant, les choses ne se présentent pas si mal puisque le Racing est cinquième, toujours en lice dans la course au titre, avec une série d’invincibilité de douze matchs.

Vélez et de Talleres se réveillent quand Lanús s’endort

Leader il y a trois journées, Lanús n’avance plus. Alors qu’ils auraient pu profiter du nul entre le Bicho et le Xeneize, les Granates n’ont pu prendre qu’un petit point sur la cancha de l’Arsenal Sarandí (1-1). Ils auraient même dû s’incliner si l’arbitre avait accordé un but valable au promu. Après quatre matchs sans victoire, la bande à Heinze reprend du poil de la bête en battant facilement Colón au José Amalfitani (3-1). Grâce à des phases brillantes comme sur le but de Leo Fernández, le Fortín remonte à la sixième place. Un point derrière, l’Atlético Tucumán garde un bon rythme et reste sur huit matchs sans défaite après le nul (1-1) dans la nouvelle enceinte d’Estudiantes, l’Estadio Uno. En cette quinzième journée, l’autre match le plus prolifique avec le Newell’s-River s’est déroulé à Mendoza. Pourtant, Godoy Cruz n’a marqué aucun but, en s’inclinant sur une manita infligée par Talleres en forme devant le but : les cordobeses ont marqué huit buts sur leurs deux derniers matchs. L’autre club de Córdoba accueillait le duel des Central contre celui de Rosario, qui s’est soldé par un nouveau match nul (1-1) : Rosario Central reste bien placé, neuvième à six points du leader. À égalité de points, San Lorenzo s’est refait une santé face à la faible formation de Patronato (2-0). Les visiteurs n’ont plus remporté un seul match depuis le mois d’août et pointent plus que jamais parmi les reléguables aux promedios. Encore moins bien classés, Aldosivi et le Lobo n’ont pas non plus soigné leur moyenne en réalisant des matchs nuls respectivement face à Independiente (0-0) et contre Banfield (1-1). À l’issue de ce match, Diego Maradona a encore fait parler de lui : mécontent d’un pénalty imaginaire sifflé par l’arbitre Fernando Espinoza contre son équipe, el Diez a loué à sa façon les compétences de l’homme en noir en le qualifiant de « désastre, menteur et lâche ». Enfin, en clôture de cette journée de Superliga, Unión s’est remis dans le droit chemin en disposant de Huracán de la plus petite des marges : de bonne augure pour les santafesinos avant deux matchs compliqués contre Talleres et Argentinos. La saison longue et compliquée du Globo se poursuit, bien qu’il ne soit pas inquiété aux promedios.

Les buts

Résultats

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Classement

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Fred