Ce mardi se déroulait le tirage au sort des groupes du deuxième tour éliminatoire de la zone Afrique pour la Coupe du Monde 2022. Analyse du tirage.
Quarante équipes, dix groupes, dix vainqueurs qui se qualifieront pour les barrages pour décrocher l’une des cinq places africaines au Qatar en 2022, le tirage au sort du deuxième tour qualificatif pour la prochaine Coupe du Monde a livré son verdict ce mardi au Caire.Il ne sera pas question de naviguer sur une plateforme de roulette en ligne, car ils seront quatre à composer chacun des dix groupes desquels émergeront dix vainqueurs qualifiés pour le dernier tour. Toute perte de points sera donc plus que préjudiciable. Début des hostilités fin mars prochain.
L’Algérie, sur la lancée de son titre continental de 2019, de son entame parfaite en qualifications de la CAN 2021, et de sa victoire de prestige face à la Colombie à Lille, aborde ces éliminatoires dans la peau du favori d’un Groupe A dans ses cordes : le Burkina Faso, outsider sur le papier du fait de sa onzième place africaine au classement FIFA, est en réalité en difficulté depuis deux ans, avec une CAN 2019 suivie à la télévision et un départ poussif dans la campagne de 2021. Les Étalons devront faire le plein face aux deux autres larrons du groupe, le Niger (dont le seul résultat significatif de ces dernières années est un match nul face à l’Égypte à domicile) et Djibouti (abonné habituel aux rapides éliminations au tour préliminaire ou aux zéros pointés en phase de groupes) et espérer un exploit face à l’équipe de Djamel Belmadi.
Tirage au sort à priori abordable également pour la Tunisie. Le quatrième de la CAN disputée en Egypte au printemps dernier a été placé dans le Groupe B, en compagnie d’une Zambie bien loin du lustre de l’exploit de la CAN 2012, et récemment étrillée 5-0 par l’Algérie en Novembre dernier. Les Aigles de Carthage vont avoir de nouvelles retrouvailles plus sereines avec la Guinée Équatoriale, là où ils s’étaient fait voler leur place dans le dernier carré continental en 2015. La dernière rencontre entre les deux sélections, le 19 Novembre 2019 avait tourné à l’avantage des Tunisiens (0-1). Le rival le plus sérieux des hommes de Mondher Kebaïer pourrait bien être la Mauritanie : les Mourabitounes étaient passés tout près d’infliger à la bande à Khazri une élimination précoce de la CAN 2019 (0-0 dans un stressant dernier match de poules) et sont en constants progrès, comme en atteste leurs excellents débuts en qualifs pour 2021 : 0-0 au Maroc, victoire 2-0 face à la Centrafrique.
Dans le Groupe C, le tirage n’a semble-t-il pas été trop difficile pour le Nigeria. Le troisième de la dernière CAN va devoir sortir d’un groupe composé d’un Cap-Vert qui apparait bien loin du quart de finaliste de la CAN 2013, de la Centrafrique qui avait accroché notamment la Côte d’Ivoire à Bangui et surtout d’un Liberia chez qui il est toujours compliqué d’aller gratter des points (et contre qui les Super Eagles avait partagé les points lors de la campagne de qualification à la CAN 2013). En revanche, le Groupe D sera terrible puisqu’il sortira de la course à la Coupe du Monde un géant du continent. Tout devrait se jouer entre Cameroun et Côte d’Ivoire même si derrière, le Mozambique, qui s’est payé la Zambie à deux reprises en éliminatoires de la dernière CAN, manquant la qualification d’un rien, pourrait profiter des points perdus par les deux géants. Derrière, le Malawi semble en retrait, même si les Flammes n’avaient pas perdu chez eux lors de la campagne d’éliminatoires pour la dernière CAN, accrochant Maroc et… Cameroun.
Dans le Groupe E, l’on s’attend à une lutte à trois entre Mali, Ouganda et Kenya, lutte dans laquelle les Aigles maliens semblent un poil au-dessus. Attention tout de même car Ouganda et Kenya étaient du dernier rendez-vous de la CAN, les Cranes se hissant en huitièmes.
L’Égypte va devoir s’employer pour s’extirper du Groupe F. Mohamed Salah et ses coéquipiers seront confrontés à la fois à un Gabon revanchard, qui a tenu tête à la RDC il y a deux mois (0-0 à Kinshasa) et à la Libye entraînée par l’expérimenté Faouzi Benzarti, qui compte quelques talents offensifs dans ses rangs et fera très mal pour peu qu’elle trouve la clé pour renforcer une arrière-garde encore trop friable. En net retrait ces dernières années, l’Angola complète le groupe.
Du côté du Groupe G, le Ghana et l’Afrique du sud font figure de favoris habituels. Mais rien n’est vraiment écrit. D’une part car les Black Stars marquent quelque peu le pas après une CAN pas forcément très convaincante, d’autre part car l’Afrique du Sud, malgré le fait d’avoir scalpé l’Égypte en huitièmes de la CAN a surtout montré deux visages alors (poussif en phase de groupes, solide et intéressante en huitièmes), mais aussi car le Zimbabwe avance à grands pas, montrant de belles choses dans leur groupe à la CAN, et pourrait déjouer quelques pronostics. L’affaire semble en revanche plus à la portée du Sénégal, dont le groupe H, qu’il compose avec Congo, Namibie, et Togo n’apparaît clairement pas insurmontable.
Le Maroc aura la tâche un peu plus ardue pour dominer un Groupe I composé d’une solide Guinée emmenée par Naby Keita, qui a montré récemment qu’elle sait voyager en allant accrocher le Mali à Bamako (2-2), une Guinée-Bissau qui espère surfer sur la dynamique de sa qualification historique à la CAN 2019, et le Soudan, jadis intraitable à domicile en phases éliminatoires, et qui voudra redevenir la forteresse qu’il n’était plus sur ces dernières années (trois défaites en trois matchs at home lors des qualifs de la dernière CAN).
Reste enfin le groupe J qui s’annonce l’un des plus serrés avec quatre équipes assez proches, toutes présentes à la dernière CAN dont il est difficile de sortir un clair favori. Car si la RDC semble légèrement devant, les deux quarts de finaliste de la CAN que sont Bénin et Madagascar entendent bien confirmer leurs progrès, alors que la Tanzanie de Samatta sera tout aussi redoutable.
Farouk Abdou et Nicolas Cougot



