L’ancien président du Boca et de la République d’Argentine revient dans le football. Il prend la direction de la Fondation FIFA. Une décision qui ne laisse pas insensible en Argentine.

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L’ancien président de la République d’Argentine, Mauricio Macri a été nommé président exécutif de la Fondation FIFA. C’est par ces lignes que l’entité du football mondial débute son communiqué qui annonce le retour du sulfureux ancien président de Boca dans le football. Président du club xeneize entre 1995 et 2007, il avait bâti son pouvoir et sa popularité sur des titres mais aussi de bien belles affaires troubles. Il devient en 2015 le premier président de la République à avoir dirigé le football local avec qui il ne coupait pas les ponts (recevant par exemple régulièrement Daniel Angelici président de Boca à la Casa Rosada) et depuis la fin de son mandat l’an passé, il se murmurait qu’il reviendrait rapidement dans le foot. C’est désormais chose faite, il sera à la tête d’une fondation présentée comme indépendante de la FIFA et dont le but est de « contribuer à la promotion d’un changement social positif ». Il aura ainsi sous ses ordres un ancien champion du monde français, Youri Djorkaeff. Mauricio Macri n’a évidemment pas attendu pour remercier son ami Gianni Infantino de l’avoir nommé à ce poste.

Triangulations et trafic de joueurs : les recettes du pouvoir argentin

Une nomination qui font grincer quelques dents en Argentine, à commencer par les présidents D’Onofrio  et Tinelli qui n’ont pas tardé à réagir. Le président de River déclarant ainsi « il est malheureux que l’ancien président, qui nous a laissé une dette quasi impayable, plus de 50% de pauvreté…ennemi des sociétés civiles dans le football, responsable des quatre dernières années de gestion du football argentin, a été nommé à la tête de la Fondation de la FIFA » quand celui de San Lorenzo s’est montré bien plus violent. Il y a une dizaine de jour, Mauricio Macri avait été impliqué dans une affaire de détournement de fonds publics. Nommée à la tête de l’AySA (Agua y Saneamientos Argentinos), concessionnaire des services publics d’eau potable et de traitement des eaux, en décembre dernier, Malena Galmarini a en effet déposé une plainte, révélant que sous le gouvernement Macri, son entreprise, qui accuse un déficit de 14M de pesos, payait 3.2M de pesos à Boca pour inviter des journalistes à la Bombonera. Une plainte qui venait s’ajouter aux déclaration publiques de Jorge Ameal qui avait répété que les chiffres présentés par la direction du club à qui il succède, sont faux, indiquant que « Boca a vendu pour 55M et nous n’en avons trouvé que 5 dans les comptes ». Un audit a été lancé par la nouvelle direction. De quoi mettre en perspective les propos de Gianni Infantino pour saluer la nomination de Macri : « Mauricio a le profil idéal pour mener à bien ce projet, qui ambitionne de mettre le football au service de la société ».

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.