Ç’aurait dû être le premier grand rendez-vous de l’année en championnat, le choc entre Colo-Colo et la Católica a tourné au drame après sa suspension à la 72e minute.
Il reste dix-huit minutes à jouer entre Colo-Colo et Universidad Católica. Sur le terrain, le Cacique vacille. Sans idée, il est totalement dominé par des Cruzados plus efficaces, plus sûrs de leur force. Malheureusement, on ne pourra retenir le sportif bien longtemps. Car à ce moment précis, alors que le match a déjà été émaillé d’incidents en tribunes, comme cette banderole « Los Pacos los mataron » (les flics les ont tués), comme ces projectiles lancés sur le terrain (notamment le téléphone sur Dituro, portier de la Católica), le drame s’est produit. Une multitude de pétards lancés sur le terrain qui ont tous explosé dans le camp des Cruzados. Et qui ont surtout explosé autour de Nico Blandi, avant-centre de Colo-Colo. Le match a alors été immédiatement stoppé, il a tout naturellement pas repris.
Les terribles images de ce qu'il vient de se passer au Monumental. On va espérer que Nico Blandi n'a rien de grave....c'est terrible https://t.co/PbpKVRHrpc
— Lucarne Opposée (@LucarneOpposee) February 16, 2020
Du côté du joueur, après le choc des images, il semble que l’on s’en tire pour l’instant avec quelques troubles auditifs (sans que leur nature soit véritablement précisée) et quelques coupures aux jambes. Du côté des tribunes et des dirigeants, il semble surtout que les liens sont désormais rompus. En conférence de presse, Harold Mayne-Nicholls s’est livré à une dure autocritique, pointant les manquements de la part du club en matière de contrôles à l’entrée, Blanco y Negro a déjà annoncé sa volonté de bannir de stade à vie les responsables de ces débordements.
Restait à attendre le communiqué de la Garra Blanca, au sein de laquelle les débordements ont surgi. Il montre la radicalisation des positions :
« Les carabiniers chiliens ont assassiné deux de nos frères il y a quelques semaines, l’un d’eux lors du match face à Palestino, fauché de manière lâche par un camion anti-émeute, le deuxième d’une balle dans la tête. Peu de joueurs ont manifesté leur soutien ou ont réagi suite à ces faits et il n’y a pas eu de minute de silence de la part du club et de la SA. Le jugement d’el Neco (NDLR : le surnom de Jorge Mora, l’hincha renversé par la police) a été une blague, ils ont décidé de faire jouer les matchs sans supporters adverses, ont augmenté le prix des billets. Ils s’attendaient à ce que cette hinchada la ferme et subisse ? Votre réponse et vos mesures de sécurité ont été de réprimer davantage notre peuple, de réquisitionner plus de policiers, de fermer les accès, de gazer les gens. Vous croyiez vraiment qu’il soit normal qu’ils nous tuent ? Certains sont plus préoccupés par le matériel et le sportif, nous avons des idéaux et une conscience, même si certains journalistes ne le croient pas. Depuis toujours, ils ont tenté de dissoudre la Garra Blanca sans jamais y parvenir, qu’ils le veulent ou non, nous existerons encore et défendrons toujours les nôtres. Nous ne voulons pas de policiers dans nos stades, nous ne voulons pas de votre répression, nous ne voulons pas qu’ils harcèlent nos compagnons, nous ne voulons pas de leurs assassins, nous ne voulons pas de cette fausse normalité, nous ne voulons pas de leur classisme. Nous ne voulons pas du « Plan Estadio Seguro », nous ne voulons plus de droits d’entrée injustifiés, nous ne voulons plus de Blanco y Negro, nous ne voulons plus d’assassins au gouvernement.
Nous présentons nos excuses à Nicolás Blandi, l’intention de la hinchada n’a jamais été d’attaquer le moindre joueur. Notre manifestation n’a aucun lien avec le résultat, nous avons connu bien pire.
Sans justice, il n’y a pas de normalité, si leur idée est de poursuivre la répression envers les nôtres et notre hinchada, nous continueront à être actifs et à combattre. Cela ne fait que commencer.
Sans policiers, sans militaires ».
Pas certain que le meilleur soit à venir…



