La A-League fait face à une très grande crise financière liée à la pandémie du COVID-19. Une aubaine pour les sponsors majeurs qui ont stoppé tout investissement dans la compétition phare du football en Australie.

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Durant toute la période de mars à juin, James Johnson, le nouveau Président directeur-général (CEO) de la Fédération australienne de football (FFA) a subi les retraits successifs de sponsors les plus importants et historiques comme Hyundai ou le diffuseur, Fox Sports qui a revu complètement son contrat avec la ligue australienne. Au total, pas moins de 86 millions de dollar australien de pertes sèches pour la fédération australienne ou cinquante pour cent de revenue en moins. 

Dorénavant, les résultats de ces pertes se font ressentir pour les clubs et surtout pour les joueurs. En prévision de la prochaine saison, qui se déroulera de janvier ou février 2021 à juillet 2021, les contrats doivent être revus à la baisse. Conséquence, un salary cap en nette diminution et une perte pour les clubs avoisinants les trente pour cent. Cette baisse viendrait provoquer une chute de la richesse des clubs et ces derniers devront se retrouver avec les mêmes fonds que lors de la saison 2009-2010 quand ils recevaient un salary cap de 2,250 millions de dollar australien. Les diverses sources australiennes se concordent à dire que le salary cap sera de 2,1 millions de dollar australien contre 3,2 millions cette saison.

Aujourd’hui, ce sont les joueurs qui tirent la sonnette d’alarme. Après tous les sacrifices faits pour terminer la saison (réduction de 17% de leur salaire, multiples quatorzaines obligatoires loin de leur famille), on va leur demander encore plus d’efforts financiers pour ceux qui souhaiteront rester et qui touchent le plus. Sous couvert d’anonymat, les joueurs ont prévenus que beaucoup prendront le chemin des championnats étrangers comme le rapporte Optus Sport. On a déjà quelques départs importants comme Mitchell Duke et Dimitri Petratos qui se sont envolés en Arabie saoudite, Adam Le Fondre qui est tout proche de s’engager l’Inde comme Joel Chianese, voire les jeunes promesses qui prennent le chemin de l’Europe comme Liberato Cacace et Riley McGree qui est également lié à un départ. Le Sydney Morning Herald parle même que les propriétaires pourraient choisir quel joueur doit baisser son salaire ou partir. Tout ceci pose un problème majeur à la ligue qui doit se vendre pour trouver un nouveau diffuseur pour 2022, lancer sa propre plateforme de diffusion ou renégocier un contrat avec Fox Sports qui ne se montre pas très enthousiasme à continuer l’aventure comme le rapporte The Age

Le souci, c’est que le salary cap, bride déjà les clubs, ce qui ne donne pas une compétitivité certaine au championnat dans les compétitions continentales. Comme celui-ci sera revu largement à la baisse, les joueurs internationaux reculeront davantage avant de s’engager en A-League. À titre d’exemple, il faut mieux jouer au Bangladesh, aux Philippines ou en Thaïlande qu’en Australie d’un point de vue financier pour les joueurs extra-européens. Ces championnats peuvent aisément payer les plus gros salaires des meilleurs joueurs australiens. 

La situation devient très complexe. Il n’y a pas encore de ligne claire quant au chemin à suivre. Les clubs veulent revoir les contrats, les joueurs concernés s’opposent et la fédération doit trancher. 

Antoine Blanchet-Quérin
Antoine Blanchet-Quérin
Spécialiste du football australien, néozélandais et océanien pour Lucarne Opposée.