Le cinquième meilleur buteur de l’histoire de la Libertadores s’est éteint lundi à l’âge de soixante-seize ans. Il reste comme le principal artisan de la double couronne mondiale de Nacional en 1971 et 1980.
Formé au Racing, il arrive au Nacional, en 1965, à vingt ans, et participe activement aux plus belles années du club avec, avant de connaître le titre, les finales perdues en 1967 et 1969. International uruguayen, il participe à la Coupe du Monde 1970 durant laquelle il joue plus reculé et atteint les demi-finales contre le Brésil. Enfin, en 1971, il connaît la gloire continentale puis mondiale en remportant la Libertadores contre Estudiantes, double vainqueur en titre et donc vainqueur en 1969 contre Nacional en finale. Morales est alors le compagnon idéal en attaque de Luis Artime en pointe et de Luis Cubilla, son collègue de sélection, sur le côté droit, dans le 4-3-3 typique qui ont fait le succès des clubs uruguayens de l’époque. Dans la foulée, Nacional bat le Panathinaikos (l’Ajax ayant refusé de jouer) et devient champion du monde des clubs (Morales est expulsé à l’aller).
En 1972, Nacional perd contre Universitario dans la deuxième phase de groupes et Morales s’en va en Autriche l’année suivante pour rejoindre l’Austria Vienne, à une époque où de nombreux joueurs du Nacional de 1971 partent en Europe auprès de club « exotiques » pour les uruguayens comme Lyon (Ildo Maneiro), Lille (Juan Martin Mujica) ou encore Grenade (Julio Montero Castillo). Les succès continuent avec le club autrichien puisque Morales en moins de cinq ans est double champion d’Autriche et deux fois vainqueur de la Coupe d’Autriche. Il emmène aussi l’équipe en finale de la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe 1977/78, étant notamment auteur d’un but en demi-finale contre le Dynamo Moscou. Mais l’équipe chute lourdement à Paris en finale contre Anderlecht (4-0) et Morales prend le chemin du retour. Il a joué deux cent quatorze matchs pour soixante-treize buts en Europe. Il a déjà des contacts avec Peñarol mais le président de Nacional envoie un taxi le chercher directement à l’aéroport, il signe de nouveau dans le club de ses premiers exploits. L’année 1980 est celle de ses plus grandes réussites à trente-cinq ans avec un sixième titre de champion d’Uruguay mais surtout une deuxième Libertadores conquise contre l’Inter de Porto Alegre. Morales marque quatre buts dans ce tournoi. Dans la foulée, le joueur participe avec l’Uruguay a la victoire lors du Mundialito, avec notamment un but de Morales contre l’Italie sur penalty (une histoire qui vous est racontée dans la LOmag n°10). L’Intercontinentale se joue un mois plus tard en février et pour la première fois sur un match unique au Japon. Nacional, toujours emmené par Morales, y bat Nottingham Forest (1-0).
Au total, Morales a marqué onze buts en vingt-quatre sélections avec la Celeste, et trente avec Nacional en Copa Libertadores, faisant de lui le cinquième meilleur buteur de l’histoire de la compétition, malgré ses cinq ans passés en Autriche. C’est le seul parmi les cinq premiers à n’avoir jamais été meilleur buteur d’une édition mais buteur régulier de toutes les éditions auxquelles il a participé, montrant sa régularité sur la pointe gauche de l’attaque. Dans ce classement, c’est le premier joueur de Nacional, pour longtemps encore malheureusement, témoignage d’un temps qui s’est évanoui.