Surprise au Venezuela. José Pékerman a annoncé son départ de la sélection vénézuélienne qu’il dirigeait depuis fin novembre 2021. Un coup d’arrêt pour un projet qui s’annonçait excitant.
Sa nomination avait fait du bruit en même temps qu’elle avait généré bien des espoirs. Quinze mois plus tard, l’aventure de José Pékerman à la tête de la Vinotinto s’arrête déjà. L’information publiée par Olé donne les raisons de ce départ : une fédération qui ne remplit pas ses engagements.
À son arrivée, José Pékerman avait appelé à ses côtés d’autres techniciens argentins, Bocha Batista, Patricio Campos ou Fabricio Coloccini, et avait surtout mis en place un projet vaste qui englobait la formation des jeunes. Parmi les éléments clés de ce projet, certains étaient requis par l’ancien sélectionneur de l’Argentine et de la Colombie : la création d’un Torneo Proyección (championnat des réserves) pour développer le football local et en particulier celui des jeunes ; l’amélioration des installations mises à disposition de la sélection. Rien n’a été accompli. Ajoutez à cela des dettes envers le sélectionneur et certains membres de son staff, mais aussi des problèmes de paiement à des tiers qui ont ainsi empêché la réalisation de voyages, de matchs amicaux... Bref, la coupe était donc pleine pour Pekerman qui a envoyé sa lettre de démission à la fédération. Tels sont les éléments donnés par la presse argentine.
Reste un autre son de cloche, venu du Venezuela et qui trouve quelques appuis en Colombie. L’affaire se concentrerait autour d’un homme : Pascual Lezcano. Sur Blue Radio, Javier Hernández Bonnet, directeur de Gol Caracol a livré cette autre version : « Ils ont fait un audit sur Pascual Lezcano et il manquait 20 000 dollars dans un autre, 15 000 dans un autre et 10 000 dans le suivant, alors ils lui ont demandé de céder le poste de directeur des sélections, tandis qu’ils faisaient l’audit afin d’établir s'il s'agit d'une erreur comptable ou, en réalité, d'un manque. Mais il manquait plus. Voyant cela, Pascual Lezcano a convaincu José Pékerman et d'autres membres et leur a dit qu'il valait mieux pour eux de prendre leur retraite et de partir. Selon des sources, ils avaient déjà reçu un an de salaire d'avance, il n'y a donc pas eu de non-respect par le Venezuela. Ils ont seulement demandé à Lezcano de s'éloigner des équipes nationales, mais pas de partir et de ne pas retirer Pékerman. Ils partent tous, personne ne reste. Même Pascual Lezcano avait mis son frère dans l'équipe d'entraîneurs de Fabricio Coloccini, entraîneur des jeunes de la Vinotinto ».
Javier Hernández Bonnet ajoute ainsi que « certains dirigeants avaient déjà mis en place un suivi des importantes sommes d'argent qu'ils demandaient pour toutes ces regroupements de la sélection alors qu’ils ne savaient pas ce qui se passait avec cet argent car il y avait des pénuries. Ils ont essayé faire des choses très similaires dans la Fédération colombienne de football ». Des propos que confirment Iván Mejía Álvarez, journaliste colombien qui explique que les mêmes manœuvres ont été opérées par Pascual Lezcano.
Autant dire que l'affaire est bien évidemment plus complexe qu'elle n'y parait. Pendant ce temps, Venezuela se retrouve ainsi sans sélectionneur alors qu’il doit affronter Arabie saoudite et Ouzbékistan à la fin du mois. Quant à Pekerman, certaines rumeurs naissent déjà en Équateur.
Photo : YURI CORTEZ/AFP via Getty Images
