Pendant que Panamá confirme qu’il faudra compter sur lui, que le Canada poursuit sa marche en avant, les États-Unis renouent avec une tradition.

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La campagne 2018 l’avait fait oublier, mais il est une tradition que le Mexique semble « aimer » à respecter lorsqu’il se rend aux États-Unis en éliminatoires : s’incliner 2-0. Après 2001, 2005, 2008 et 2013, le « dos a cero », systématiquement brandi par les supporters américains a donc fait son retour cette nuit à Cincinnati. La faute à un Mexique qui continue d’exposer les mêmes carences et à une Team USA patiente et sachant accélérer quand il le faut. Le premier acte a souligné les grandes difficultés du Tri face aux transitions adverses. Comme d’habitude, il suffit de se projeter, notamment sur les côtés, pour faire vaciller l’escouade de Martino. Weah plantait les premières banderilles, même si finalement, les meilleures occasions étaient mexicaines, Edson Álvarez, l’intenable Chucky Lozano et Tecatito Corona mettant à contribution Steffen ou, pour Tecatito, se montrant maladroit. Mais l’embellie mexicaine n’a duré qu’une mi-temps. Après la pause, el Tri est resté aux vestiaires et Team USA en a profité. Weah d’un côté, McKennie de l’autre n’ont cessé d’exposer les lacunes mexicaines dans les couloirs, le reste de la défense se montrant d’une naïveté déconcertante, étant souvent aspirée par le ballon et laissant des espaces de partout. Le début de second acte a été totalement américain, Ochoa a retardé une échéance qui, au fil des minutes, semblait inéluctable. Asphyxié par le quatuor McKennie, Adams, Musah, Weah, le Tri a paru sans capacité de réagir, à l’image de son sélectionneur de plus en plus critiqué. L’inéluctable, ce fut donc ce centre de Weah coupé par Pulisic, ce billard remporté par McKennie, et ce dos a cero toujours plus inquiétant pour le Tri. Car si le Mexique ne devrait pas trop trembler pour figurer dans le top 4, une fois encore dès que l’opposition devient plus forte, il vacille. En concluant une année 2021 qui l’aura vu perdre à trois reprises face au rival du nord, dont deux en finale…

Le danger reste tout de même réel pour le Mexique. Pas de glisser hors du top 4, mais de voir son hégémonie sur la zone plus que remise en question. Car le prochain rendez-vous du Tri s’annonce des plus tendus : le Canada. Les Rouges ont fait le travail face au Costa Rica, ne laissant les Ticos ne cadrer qu’un tir et s’imposant d’un tout petit but, œuvre de Jonathan David peu avant l’heure de jeu, quelques minutes après que l’excellent Tajon Buchanan a touché le poteau. Les hommes de John Herdman sont désormais les seuls invaincus de la zone, pointent à une longueur du Mexique qu’ils accueillent mardi et ont déjà relégué le cinquième à sept points. Ils sont talonnés par Panamá qui réussit le coup de la soirée au Honduras.

Pour ses débuts à la tête des Catrachos, Hernán Darío Gómez espérait s’imposer à l’Estadio Olímpico de San Pedro Sula pour sortir les siens de la dernière place et surtout se relancer avant la phase retour. Il n’en fut rien même si le coup est passé près. Les visiteurs tentaient de prendre le contrôle au milieu, menaçaient quelque peu Luis López mais la partie était d’abord équilibrée et semblait basculer à la demi-heure quand Alberth Elis, parfaitement lancé par Omar Elvir, résistait au retour d’Éric Davis et trompait Luis Mejía. Le plus dur semblait fait et la mission du Honduras était ensuite d’empêcher les Canaleros de poser leur jeu et frapper en contre. Mission accomplie à l’heure de jeu, Brayan Moya profitait d’une énorme boulette de Cristian Martínez pour tromper Mejía. 2-0, l’affaire devait être réglée. Thomas Christiansen changeait alors ses plans et ses hommes. Cecilio Waterman, José Fajardo et César Yanis entraient en piste à la place de Rolando Blackburn, Cristian Martínez et Freddy Góndola et retournait le match. À l’entrée des dix dernières minutes, sur une déviation de la tête de Fajardo, Maynor Figueroa se trouait, attendant la sortie de son gardien, et Waterman réduisait l’écart. Quatre minutes plus tard, Browne, entré à la pause, trouvait Yanis qui égalisait, profitant d’un alignement défensif hondurien totalement raté. La folle remontada se terminait sur une frappe de Davis cinq minutes plus tard que le portier catracho allait chercher au fond des filets. En huit folles minutes, Panamá a donc retourné le match et reste à la quatrième place, à trois points des leaders avant d’accueillir un Salvador accroché par la Jamaïque au Rommel Fernández mardi prochain. De son côté, le Honduras du Bolillo peut regretter ses énormes erreurs qui lui ont probablement coûté ses derniers rêves mondiaux. Le déplacement au Costa Rica s’annonce comme l’ultime chance de maintenir un espoir.

Résultats

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Photo : 2021 Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.