Le tube de la dernière Coupe d’Afrique des Nations devient le tube du Maurice Revello. En prenant deux nouveaux points au terme d’une séance de tirs au but, les Comores se rapprochent des demi-finales.

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Les matchs du jour

« Nous sommes en mission, on sera les premiers d’une longue série à porter ce maillot » martèle Yannick Pandor à l’issue de la rencontre. « Nous sommes un pays très modeste. Quand nos parents s’installent en France, dans l’éducation ils rappellent que les Comores sont un pays avec un petit PIB, que s’ils veulent travailler, il faut être respectueux, ne rien lâcher. Ces choses que l’on entend depuis tout petit, on les reproduit sur le terrain » ajoute Patrice Hassani quelques instants plus tard. Au-delà de la simple belle histoire, l’épopée des Comores porte bien d’autres valeurs, s’appuie sur d’autres ressorts qui poussent la sélection à faire vivre des matchs intenses et fous. Face au Japon, les Comoriens ont parfois craint de se faire piéger sur quelques mouvements offensifs parfaitement menés, mais souvent mal conclues. Mais les Coelacanthes ont surtout eu les occasions de virer en tête, le principal problème étant qu’ils sont tombés sur un Ryoya Kimura absolument parfait dans ses buts et doué d’une incroyable capacité à aimanter les ballons lorsque ses défenseurs, qui ont la grande qualité de toujours défendre debout, ne contraient pas toute tentative adverse. Le match était donc globalement dominé par les Comoriens, même si derrière, Aaron Kamardin notamment a fait preuve d’une lecture du jeu assez impressionnante pour s’opposer aux contres japonais. Et comme contre la Colombie, tout s’est donc joué aux tirs au but, moment choisi par Yannick Pandor, déjà auteur d’un sauvetage devant Yugo Masukake, pour briller. Trois tentatives repoussées offrent ainsi le point de bonus et la première place aux Comores. Qui ne sont donc plus qu’à une victoire des demi-finales.

Si l’on pointait la finition dans les rangs comoriens après la rencontre, que dire de l’Algérie ? Les hommes de Noureddine Ould Ali ont largement dominé la rencontre les opposant à une Colombie sans la moindre idée et aux choix tactiques assez surprenant, comme le fait d’isoler le maître à jouer Alexis Manyoma sur une aile (d’abord à droite, ensuite à gauche). Conséquence, pendant que les Cafeteros exposaient leur fébrilité défensive, notamment dans l’axe, que le duo Vélez – Puerta ne trouvait personne à servir au milieu et que Tomás Ángel n’avait que quelques miettes à se mettre sous la dent, l’Algérie ne cessait d’attaquer, avec un Mohamed Belkhir en mode joueur frisson. Le numéro 5 des Fennecs faisait vivre un enfer à Juan José Mina et s’il pêchait parfois dans le dernier choix, provoquant parfois la colère noire de son sélectionneur, il se montrait décisif au retour des vestiaires sur l’ouverture du score de Monsef Bakrar. Le plus dur semblait fait jusqu’au golazo de Vélez sur un service spectaculaire de l’entrant Jorge Cabezas, qui a tout changé devant. La Colombie égalisait contre le cours du jeu, elle assommait l’Algérie. Et allait même pousser jusqu’à retourner un match qui aurait dû lui échapper, lorsque Manyoma, enfin replacé au cœur du jeu, dans l’axe, se retrouvait en renard des surfaces pour reprendre un centre détourné par le portier algérien. Ce but offre une victoire inespérée à la Colombie qui disputera une finale de groupe face au Japon et élimine l’Algérie.

En images

Photos : Jordan Bozonnet, Romain Lambert/Lucarne Opposée

Programme du jour

14 heures : Arabie saoudite – Panamá

17 heures : France – Argentine

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.