Le terrible accident d'avion transportant l'équipe de la Chapecoense pour la finale de la Copa Sudamericana, a fait 71 victimes. Des joueurs mais aussi des membres de la commission technique, des dirigeants, des journalistes sportifs et des membres de l'équipage. À travers quelques portraits, Lucarne Opposée souhaite rendre hommage à l'ensemble des victimes du crash. Pour qu'un an plus tard, leur souvenir ne s'efface pas.

Danilo (gardien)

Danilo était l'une des idoles de la Chapecoense et de ses supporters. Originaire du Paraná, il débute dans des petits clubs de l’État avant de signer à 25 ans à Londrina, club de Série D. Il devient l'un des meilleurs gardiens du championnat paranaense entre 2011 et 2013 et signe en septembre 2013 à Chapecoense. Il prend part à un seul match de Série B, le premier de sa carrière, et la Chapecoense termine deuxième du championnat derrière Palmeiras. Il s'impose rapidement comme titulaire en Série A et attire les convoitises du Corinthians. Le transfert est avorté suite à une mésentente avec les dirigeants du Timão et Danilo reste à la Chape, où il vit les meilleurs instants de sa carrière. « 2014 a été la meilleure année de ma vie, professionnellement et personnellement. Mon fils est né, j'ai affronté de grands clubs du football brésilien et j'ai reçu un soutien incroyable des supporters » confiait Danilo à Globoesporte. Malgré une blessure au pied en 2015, malgré l'arrivée de Marcelo Boeck, l'ancien portier du Sporting Portugal, Danilo reste titulaire et prolonge son contrat jusqu'en 2018, en repoussant l'intérêt de plusieurs équipes. Danilo entretient de bonnes relations avec les autres gardiens du club, comme Nivaldo, 42 ans, qui aurait dû disputer le 300e match de sa carrière pour Chapecoense lors de la dernière journée du Brasileirão avant de prendre sa retraite après dix ans passés au club. Nivaldo a depuis rejoint la commission technique de la Chapecoense.

Danilo est l'une des pièces maîtresses de la Chapecoense et du beau parcours en Sudamericana 2016. En huitième de finale, contre les Argentins d'Independiente, après deux matchs nuls 0-0, Danilo devient le héros de la séance de tirs au but. Il arrête notamment la tentative de Sánchez Miño pour maintenir la Chape en vie à l'Arena Condá. Au total, il arrête quatre tirs au but (tous du côté droit) et permet à la Chapecoense d'accéder aux quarts de finale. Danilo est une nouvelle fois le héros de la demi-finale, contre le vainqueur de la Copa Libertadores 2014, San Lorenzo. À la 94e minute du match retour, il réalise un arrêt exceptionnel du pied et permet à Chapecoense de se qualifier pour le match le plus important de son histoire, contre cette fois-ci le vainqueur de la Copa Libertadores 2016.

Danilo est mort à 31 ans. Une annonce encore plus difficile pour sa famille après une incompréhension de la Croix Rouge. Transporté à l'hôpital, Danilo a été annoncé mort avant qu'il soit annoncé finalement vivant suite à une confusion avec Jackson Follmann, le gardien remplaçant et l'un des rares rescapés du crash. À l'hôpital, Danilo a pu parler avec sa femme, qui retranscrit ses propos pour Fox Sports. « Je t'aime, peu importe ce qui arrive, si je survis ou non, occupe-toi bien de Lorenzo, ne le laisse pas abandonner le football seulement à cause de cette tragédie. Continue à l'emmener au stade et à vibrer, je vous aime tous les deux. » La mère de Danilo, Dona Ilaídes, a été un exemple de courage en prenant dans ses bras le journaliste Guido Nunes qui l'interviewait. « Je peux vous poser une question ? Comment vous, la presse, vous sentez-vous après avoir perdu tant d'amis ? Je peux vous prendre dans mes bras au nom de la presse ? » Elle rend ensuite visite à l'hôpital à Rafael Henzel, seul journaliste encore en vie parmi les 21 présents à bord. « Avant de quitter l'hôpital, j'ai eu une surprise. Dona Ilaídes, la mère de l'éternel Danilo, est venue me soutenir. J'espère que mes commentaires de ses arrêts héroïques entretiendront le souvenir de notre idole. Dona Ilaídes est une battante, une femme exemplaire. » C'est également Dona Ilaídes qui ira chercher pour son fils le trophée de meilleur joueur du Brasileirão selon les fans. L'occasion pour elle de revenir sur l'embrassade avec le journaliste et de délivrer un message d'espoir. « J'avais très envie de le prendre dans mes bras. Tout le monde souffrait, c'était très triste (…) J'aimerais embrasser tous les enfants de Chapecó. Danilo était leur idole. Au nom de la Chapecoense, j'aimerais remercier tout le monde pour le soutien et les hommages. Les gens de Chapecó aimaient les joueurs. Je souhaite que les futurs joueurs soient des guerriers comme eux. »

Cléber Santana (milieu de terrain, capitaine)

Cléber Santana était l'un des rares joueurs du club à toucher un salaire supérieur à la limite imposée par la direction. Car son expérience était essentielle aux succès du club. Nordestino, Cléber Santana débute sa carrière professionnelle en 2001 dans le club de sa ville, Sport Recife. Comme beaucoup de Brésiliens, il part ensuite pour le Japon avant de revenir au pays, à Santos. Il remporte deux fois le championnat paulista (2005 et 2006) et ses bonnes performances lui ouvrent les portes de l'Europe. Il joue d'abord pour l'Atlético Madrid, qui retrouve en fin de saison la Ligue des champions après douze ans d'absence mais Cléber Santana joue peu et est prêté à Majorque. Là, il fait rapidement parler sa technique et son physique. En fin d'année, Majorque offre à domicile le pasillo au Barça, sacré champion d'Espagne la veille suite au faux-pas du Real Madrid. L'année 2009 catalane est exceptionnelle et Eto'o ouvre le score contre son ancien club. Mais Majorque revient dans la partie, égalise puis d'un coup de tête à la 78e minute, Cléber Santana permet à Majorque de l'emporter 2-1 et de gâcher la fête du Barça. Une semaine plus tard, Majorque se déplace au stade Santiago Bernabeu pour affronter le Real Madrid. Higuaín ouvre le score mais Majorque va une nouvelle fois s'imposer. C'est Cléber Santana qui marque le but du 2-1, un but exceptionnel. Râteau entre Raúl et van der Vaart, il accélère et passe devant Lassana Diarra avant d'éliminer Marcelo d'un double contact puis de trouver la lucarne de Casillas. Golaço. Cléber Santana peut s'autoriser quelques pas de samba sous les applaudissements du Bernabéu, ce but vient conclure une saison particulièrement réussie pour le Brésilien.

Cléber Santana retourne ensuite à l'Atlético Madrid puis au São Paulo FC. Il signe en 2012 dans le Santa Catarina, à Avaí. Il s'impose rapidement comme l'un des meilleurs joueurs de l'équipe et marque son premier but pour le club sur coup franc. Il répète l'exploit en finale du championnat catarinense contre le plus grand rival, Figueirense. Une merveille déposée en lucarne, Cléber Santana récidive la semaine suivante lors de la finale retour avec un but sur penalty. Avaí remporte le championnat catarinense 2012 – le dernier à ce jour – et avec 7 buts, celui qui est surnommé Maestro par les supporters s'impose comme le meilleur joueur du championnat. Flamengo s'intéresse à lui pour le Brasileirão et Cléber Santana marque son premier but sous les couleurs du Mengão seulement deux jours après sa présentation. Il retourne ensuite à Avaí terminer son histoire (29 buts en 112 matchs) puis enchaîne d'autres clubs du Santa Catarina : Criciúma et donc Chapecoense. Le numéro 88 (le numéro 8 n'était pas disponible) s'impose rapidement au sein de l'effectif de la Chape et ses qualités de leader naturel lui offrent logiquement le brassard de capitaine. À 35 ans, Cléber Santana concluait une saison 2016 pleine avec 65 matchs disputés et donc cette finale de la Copa Sudamericana à venir. Même si la Chape a remporté officiellement le titre depuis, Cléber Santana ne pourra jamais soulever le trophée.

Bruno Rangel (attaquant)

Avec 81 buts, Bruno Rangel est le meilleur buteur de l'histoire de la Chapecoense. Originaire de l’État de Rio de Janeiro, Bruno Rangel est le benjamin d'une famille composée de onze enfants. Il devient footballeur professionnel à l'âge avancé de 24 ans, il enchaîne plusieurs clubs de Rio et se distingue réellement pour la première fois en 2010. Il termine meilleur buteur de la Série C, le troisième échelon du championnat national, avec Paysandu et remporte l'année suivante avec Joinville le championnat de Série C. Mais c'est en 2013 qu'il crève l'écran sur la scène nationale. Au club depuis peu et âgé de 31 ans, il aide la Chapecoense à accéder pour la première fois à l'élite en marquant 31 buts en 34 matchs de Série B. Il termine meilleur buteur du championnat et devient le recordman de buts pour une édition de la deuxième division brésilienne. Après un bref passage à Al-Arabi (Qatar), il revient à la Chapecoense en 2014. « C'était un rêve de jouer à l'extérieur du pays et je l'ai réalisé. À ce moment, c'était important pour ma famille et moi. Après avoir finalisé ce projet, je retourne dans un endroit que j'ai appris à aimer. Je veux apporter du bonheur à toute la communauté de Chapecó et je veux être de nouveau heureux à la Chapecoense. » Les débuts en Série A sont pourtant difficiles avec seulement un but en 18 matchs. Pourtant, la fin du championnat est prometteuse : un but contre Cruzeiro lors de la 37e journée, un autre contre Goiás lors de la 38e et dernière journée. Le meilleur est encore à venir.

En 2015, Bruno Rangel marque 9 buts en 19 matchs du Brasileirão. Il signe sa meilleure performance lors d'un match contre Fluminense, avec un doublé dont le but de la victoire 2-1 en fin de match. Natif de l’État de Rio de Janeiro, Bruno Rangel marque également contre Vasco et Flamengo. La Chapecoense assure une nouvelle fois son maintien mais l'histoire du club s'écrit désormais également sur la scène continentale. Pour la première fois de son histoire, la Chapecoense participe à une compétition internationale avec la Copa Sudamericana 2015. En huitième de finale, la Chapecoense doit passer par une séance de tirs au but contre Libertad pour se qualifier. Bruno Rangel inscrit le premier tir et la Chape s'impose finalement 5-3. Le prochain tour lui réserve le River Plate de Marcelo Gallardo, vainqueur de la Sudamericana 2014 et de la Libertadores 2015. Au Monumental, Chapecoense subit la loi de River Plate et s'incline 3-1. À l'Arena Condá, la Chape fait douter River. Bruno Rangel marque par deux fois, Tiago Luis touche la barre transversale en fin de match, mais la victoire 2-1 de Chapecoense n'est pas suffisante pour voir les demi-finales. Les joueurs quittent le terrain sous les applaudissements du public et les presses brésilienne et argentine rendent hommage au parcours du club. La Chape apprend.

Le championnat catarinense 2016 ouvre idéalement la saison pour Chapecoense, en particulier pour Bruno Rangel. Avec dix buts, il termine meilleur buteur du championnat. Il claque notamment un triplé contre le rival Avaí, qui lui permet de devenir meilleur buteur de l'histoire du club avec 65 buts, dépassant les 62 buts d'Índio. Bruno Rangel marque également le seul but de son équipe en finale retour, aidant Chapecoense à remporter son cinquième championnat catarinense. Le Brasileirão est également une réussite avec dix buts pour Bruno Rangel, à seulement quatre unités du meilleur buteur Fred. Bruno Rangel marque un doublé dès la deuxième journée, puis un triplé contre Coritiba, devant le premier joueur du club à inscrire un triplé dans le Brasileirão. Il marque le dernier but de sa carrière sur penalty contre le Corinthians, un mois avant sa mort.

En 2016, la Chapecoense affiche désormais ses ambitions sur la scène continentale. De nouveau qualifié pour la Sudamericana, le club doit passer devant le petit club Cuiabá pour voir les huitièmes. À l'aller, la Chapecoense se fait surprendre 1-0. Au retour, à l'Arena Condá, Chapecoense concède une nouvelle fois l'ouverture du score et doit marquer trois fois pour se qualifier. Lucas Gomez égalise à la 67e minute, Bruno Rangel plante deux fois (70e, 82e) et la Chapecoense arrache finalement de justesse sa qualification contre Estudiantes. Lors de la séance de tirs au but, Bruno Rangel transforme le sien sans trembler. Plus discret lors des tours suivants, Bruno Rangel était une nouvelle fois l'arme offensive numéro 1 de la Chapecoense pour la finale à venir. À la fin de la saison, Bruno Rangel avait prévu comme chaque année de revenir chez lui à Campos dos Goytacazes pour célébrer son 35e anniversaire et disputer un match de charité le 18 décembre pour venir en aide aux familles en difficulté à l'approche de Noël. À Campos dos Goytacazes, plus de 50 000 personnes étaient présentes pour assister à l'enterrement d'un de ses enfants, connu pour sa gentillesse et son humilité.

 

Caio Júnior (entraîneur)

Originaire du Paraná, Caio Júnior écrit son histoire comme joueur de football dans le Rio Grande do Sul. Il débute sa carrière professionnelle au Grêmio, où il remporte trois fois consécutivement le championnat gaúcho entre 1985 et 1987. A seulement 20 ans, il termine meilleur buteur du championnat 1985 et s'exile ensuite vers le Portugal. Après sept années passées au Portugal, il revient au Brésil, cette fois-ci chez le rival du Grêmio, l'Internacional, l'espace d'un an, le temps de remporter un nouveau championnat gaúcho (1994). En fin de carrière, il enchaîne de nombreux clubs, notamment le Paraná Clube, chez lui, et où il marquera l'histoire du club en tant qu'entraîneur.

Un an après la fin de sa carrière de joueur, Caio Júnior débute sa carrière d'entraîneur au Paraná Clube, où il a remporté le championnat paranaense 1997. Après un passage de trois ans (2000-2003), il devient l'entraîneur du petit club de Cianorte, toujours dans l'État du Paraná, et créé la surprise en 2005 en battant le Corinthians de Tevez et Mascherano 3-0 en Coupe du Brésil. Il a sous ses ordres le gardien Danilo, également décédé dans l'accident. Caio Júnior effectue son retour au Paraná Clube, permettant à l'équipe de vivre la meilleure saison de son histoire, terminant à la cinquième place du championnat brésilien, synonyme de qualification en Copa Libertadores, la première de l'histoire du club, fondé en 1989. Cette performance lui ouvre les portes des grands clubs, comme Palmeiras puis Flamengo. Après un passage au Japon puis à Al-Gharafa, où il retrouve un certain Juninho, il revient au Brésil et au Botafogo, bonne surprise du Brasileirão 2011. Il signe ensuite à Bahia puis chez le rival Vitória, avec qui il remporte le championnat baiano. C'est son premier titre au Brésil. Son seul également.

En juin 2016, il signe à la Chapecoense pour une très bonne neuvième place dans le Brasileirão, et surtout cette finale de la Sudamericana. Après la demi-finale, il avait déclaré : « Si je mourais aujourd'hui, je mourrais heureux. » Caio Júnior est mort à 51 ans. Il laisse derrière lui une femme et deux enfants, dont Matheus Sarolli, qui aurait dû accompagner son père s'il n'avait pas oublié son passeport...

Anderson Paixão (préparateur physique)

Anderson Paixão est préparateur physique, comme son père, Paulo Paixão, membre du staff brésilien champion du monde en 2002. En 2006, Paulo Paixão prend son fils comme adjoint à l'Internacional, qui remporte le Mondial des clubs face au FC Barcelone. Anderson Paixão prend ensuite son indépendance, notamment au Grêmio, et rejoint Chapecoense en 2011 alors que le club est encore en Série C. Ses performances sont remarquées et il poursuit les traces de son père en intégrant la commission technique de la Seleção après la déroute de la Coupe du monde 2014. Après le remplacement de Dunga par Tite, ce dernier maintient Anderson Paixão comme préparateur physique du Brésil. Anderson Paixão rêvait de Libertadores avec Chapecoense et de Coupe du monde avec la Seleção. Une double casquette qui lui permettait de prendre conscience du respect qu'inspirait Chapecoense pour son parcours en Sudamericana. « Ils me disent que ce n'est pas fini mais que le travail est déjà remarquable. » confiait Anderson Paixão au Diário Catarinense la veille du drame. Son père, vainqueur de la Libertadores 1995 avec Grêmio et de la Coupe des confédérations 2013 avec le Brésil, vit la perte d'un deuxième fils, après Alessandro en 2002. Après l'annonce de la terrible nouvelle, Paulo Paixão s'en remettait à Dieu et appelait les gens à profiter de la vie, chaque jour.

Sandro Pallaoro (président)

Originaire de Pato Branco (PR), comme Rogério Ceni ou Alexandre Pato, Sandro Pallaoro est passionné par le football depuis son plus jeune âge. Il commence à travailler à 14 ans au sein de l'entreprise familiale. Il débute tout en bas de l'échelle avant de migrer en 1994 à Chapecó, qui deviendra sa ville d'adoption et où il sera enterré. Il est alors dirigeant d'une entreprise de distribution de fruits et c'est par ce biais qu'il se rapproche de l'Associação Chapecoense de Futebol. En 2008, il intègre la direction du club mais reste le directeur de la Pallaoro Distribuidora de Frutas où il est élu dirigeant de l'année par l'ACIC le 29 novembre 2015, un an jour pour jour avant le crash de l'avion. Devenu président de la Chapecoense en 2010, il applique les mêmes recettes au sein d'un club en grande difficulté financière depuis 2005. « Quand je suis arrivé, on payait les voyages avec notre propre argent. Les joueurs ne pouvaient pas échanger leur maillot car on avait un seul jeu de maillots. » Pallaoro investit dans la formation et s'applique à ne dépenser seulement l'argent qu'il a à disposition. Le club passe de la Série D en 2009 à la finale de la Copa Sudamericana en 2016 et remporte deux championnats du Santa Catarina (2011 et 2016). « Notre budget est encore bien inférieur aux autres clubs de Série A, mais nous parvenons à nous maintenir parmi l'élite. Nous avons un modèle différent d'administrer le football, avec peu d'argent et sans salaires astronomiques. Beaucoup demandent quel est le miracle de Chapecoense, je le résumerais en quatre mots : organisation, engagement, responsabilité et transparence » confiait Sandro Pallaoro à Unochapecó.

Le club éponge toute ses dettes et gagne en crédibilité à mesure des montées successives. « Nous cherchons à payer dans les temps et nous réussissons à attirer les supporters. La presse comprend l'importance du club pour la ville et la région. La stratégie principale est de dépenser seulement ce que nous avons. On réussit à payer les joueurs sans retard et ainsi, on gagne en crédibilité. Les partenaires ont toujours accompagné le processus avec transparence et nous avons la responsabilité de récompenser le supporter pour l'argent qu'il investit dans le club. » Une gestion exemplaire qui permet d'attirer de nombreux sponsors et qui mène Sandro Pallaoro à la présidence de la SCClubes, l'association des clubs de Santa Catarina. Début 2016, il devient le premier dirigeant d'un club de l'ouest de l’État à prendre la présidence de la SCClubes et rendait hommage aux autres équipes du Santa Catarina, comme Criciúma, Figueirense ou Avaí. Réélu à la présidence de la Chapecoense en 2014, Sandro Pallaoro voyait plus loin lorsque Lê Notícias l'interrogeait sur ses projets pour 2017. « Nous devons aller plus loin que 2017, nous devons penser à 2020, à 2025. Nous n'avons pas tout mis sur papier mais il y a beaucoup à faire. La Chape va grandir sur et en dehors du terrain. Aujourd'hui, le centre d'entraînement ne nous appartient pas, nous avons un partenariat depuis plus de vingt ans. Nous souhaitons acheter un terrain pour avoir notre propre centre d'entraînement avec les bureaux, qui sont aujourd'hui dans un local où sera inauguré le moins prochain une boutique avec des produits du club. Le stade reçoit plus d'investissements avec l'appui du pouvoir public. L'apport au niveau des infrastructures est fondamental, tout comme les investissements pour la formation des jeunes. »

En début d'année 2016, celui qui rêvait de Copa Libertadores avec son club, revenait sur les objectifs de l'année :« notre objectif pour le premier semestre est de remporter le championnat catarinense. Avec un titre, on peut augmenter le prestige de la marque Chapecoense, attirer des sócios, notamment chez les jeunes. Quand un supporter voit son équipe être championne, l'amour pour le club ne peut qu’augmenter. Pour le deuxième semestre, notre objectif est de se maintenir en Série A. Durant la compétition, on verra si quelque chose de mieux est possible, et si c'est le cas, on fera tout pour réussir. » Une philosophie à préserver pour Maninho, nouveau président du club et ancien conseiller de Sandro Pallaoro.

Delfim Peixoto (président de la fédération du Santa Catarina)

Delfim Peixoto était le seul opposant à Marco Polo Del Nero au sein de la CBF (Confédération brésilienne de football). En 2015, menacé par les accusations qui pèsent sur les dirigeants de la CBF, Marco Polo Del Nero préfère s'éloigner temporairement du pouvoir afin de préparer sa défense. Problème, en cas de départ du président, le nouveau président doit être le vice-président le plus âgé de tous les vice-présidents de la CBF. À 74 ans, Delfim Peixoto est le candidat désigné mais il a critiqué durement Marco Polo Del Nero et la corruption au sein de la CBF. Hors de question pour Del Nero de lui laisser la présidence et Del Nero va alors organiser un golpe selon Delfim Peixoto. Del Nero fait appel à José Maria Marin, son prédécesseur à la présidence de la CBF et arrêté en Suisse. Emprisonné, José Maria Marin bénéficie désormais de la détention à domicile et habite sur la Cinquième Avenue à New York, dans le même bâtiment qu'un certain Donald Trump. Afin d'aider Del Nero, José Maria Marin renonce à son poste de vice-président de la CBF et est nommé à sa place Antônio Carlos Nunes, ancien colonel de la police militaire. Âgé de 77 ans, il devient dans la foulée président intérimaire de la CBF, suite au départ pendant quatre mois de Marco Polo Del Nero.

Pourtant, Delfim Peixoto n'est pas le monsieur anti-corruption de la CBF. Il était un fervent défenseur du bilan de José Maria Marin à la tête de la CBF (avant de prendre ses distances avec Marin) et c'est à ce titre qu'il est nommé vice-président de la CBF en 2015. Président de la fédération du Santa Catarina depuis 1985, cet ancien avocat et professeur à l'université a de nombreuses détracteurs au sein de son propre État. Pour beaucoup, il suit de près les clubs du Santa Catarina afin de limiter les ambitions politiques de ses adversaires. Peu aidé par son fils, employé de la fédération catarinense et trempé dans des affaires de trafic de drogues et de port d'armes, Delfim Peixoto continuait en 2016 de critiquer la CBF et Del Nero, à qui il reprochait de ne jamais quitter le Brésil afin d'éviter la prison. Grande gueule, il avait également durement critiqué Scolari, Eurico Miranda ou encore le club de Santos. Delfim Peixoto laisse derrière lui une épouse, trois enfants, huit petits-enfants et une arrière-petite-fille.

Mário Sérgio (consultant sportif)

Des carrières, Mário Sérgio en aura eu au moins trois. D'abord joueur, il devient ensuite entraîneur avant de se tourner vers le micro et les commentaires. Joueur de futsal, Mário Sérgio débute sa carrière au Flamengo, sous les ordres du caractériel Yustrich. Les cheveux longs de Mário Sérgio dérangent tout autant que son individualisme sur le terrain et son caractère en dehors. Les deux hommes entrent rapidement en conflit, une constante pour Mário Sérgio tout au long de sa carrière. Des disputes avec des joueurs, des entraîneurs et surtout des dirigeants comme il l'expliquait à UOL pour sa dernière interview. « Le dirigeant croit toujours tout savoir, qu'il détient la vérité absolue. Si tu le contredis, tu es indiscipliné et il te met à part. Il fait ce qu'il veut de toi. » Ses différentes embrouilles lui font changer très souvent de club. « Les dirigeants et moi se battions toujours. À chaque fois, j'étais écarté de l'équipe et je jouais avec les jeunes. Les joueurs demandaient mon retour dans l'équipe et je revenais. Ça a été une constante dans ma carrière et c'est pour ça que j'ai si souvent changé de club. À une époque où les joueurs changeaient peu de club, j'ai joué pour 14 ou 15 équipes différentes. Les dirigeants en avaient marre de moi, vraiment marre. »

Pourtant, Mário Sérgio est un talent rare. Ses passes aveugles, bien avant Ronaldinho, lui offrent le surnom de « Vesgo ». Il devient une idole à Vitória et signe ensuite au Fluminense, où il remporte dès la première année le Carioca aux côtés de Rivelino, Paulo César et Gil. Après un conflit avec le président Francisco Horta, il s'engage pour Botafogo où l'équipe est surnommée « time do camburão » (l'équipe du fourgon cellulaire, en raison des nombreux joueurs caractériels au sein de l'équipe). Blessures, disputes avec les dirigeants, Mário Sérgio quitte le club et le pays pour l'Argentine, au sein du Rosario Central. Une nouvelle fois, il ne s'entend pas avec la direction et la légende Falcão lui ouvre les portes de l'Internacional. « Je me souviens que je disais que Mário Sérgio se disputait seulement avec les personnes qui lui manquaient de respect et qui ne respectaient pas leur parole. Il a eu un comportement exemplaire. » L'Internacional devient la première et seule équipe à remporter le Brasileirão sans perdre le moindre match et atteint la finale de la Copa Libertadores. Après le départ de Falcão à la Roma, Mário Sérgio devient le joueur principal de l'équipe jusqu'à son départ pour São Paulo. Sur le terrain, Mário Sérgio est très convaincant mais les problèmes sont nombreux. Conflit avec l'entraîneur Rodrigo Poy, drogues et même arme à feu. Après un match, le bus de São Paulo est pris à partie par des supporters adverses. Mário Sérgio sort son pistolet, retire le chargeur et tire en l'air. Malgré son talent, Mário Sérgio est poussé vers la sortie. Après un passage à la Ponte Preta, il signe au Grêmio, qui vient de remporter la Copa Libertadores. Personne ne souhaite sa venue au Grêmio, à l'exception de l'entraîneur Valdir Espinosa qui a besoin de la technique et de la combativité de Mário Sérgio pour affronter Hambourg lors de la Coupe Intercontinentale. L'histoire lui donnera raison avec un nouveau titre pour Grêmio, au terme d'un match exceptionnel de Mário Sérgio.

En 1984, il signe au Palmeiras, qui n'a plus gagné le championnat paulista depuis 1976. Placar titre même : « Mário Sérgio est revenu. Le football aussi. » Palmeiras commence très bien le championnat jusqu'à la suspension de Mário Sérgio pour usage de cocaïne. Malgré la polémique (Mário Sérgio a bu dans une bouteille offerte par un médecin du São Paulo FC), la suspension de six mois est confirmée et Mário Sérgio prend sa retraite en 1987. Élu quatre fois dans l'équipe-type du championnat brésilien, son caractère l'empêche de faire carrière en Seleção. Seulement huit sélections avec l'équipe nationale et aucune participation à la Coupe du monde, malgré une présence parmi les 40 présélectionnés pour la Coupe du monde 1982. Avec plus ou moins de regrets, Mário Sérgio peut désormais se tourner vers une double carrière d'entraîneur et commentateur.

Pour la TV Bandeirantes, il commente la Coupe du monde en 1990 et 1994. Ses qualités d'analyse et son franc-parler sont appréciés alors que sa victime favorite se nomme Dunga. En parallèle, il débute sa carrière d'entraîneur, à Vitória, club qui avait également véritablement lancé sa carrière de joueur. Il entraîne ensuite le Corinthians, où il lance notamment Zé Elias, 16 ans à l'époque. À l'annonce de la mort de Mário Sérgio, Zé Elias a publié une lettre émouvante, où il dit notamment « Seu Mário, mon entraîneur, mon ami, mon père et par-dessus tout mon héros. Il est de ces héros invincibles, de ceux qui te protègent et qui, quand tu es à leurs côtés, rien ne peut t'arriver. »

Comme entraîneur, il reste fidèle à lui-même. Honnête, il ne se gêne pas pour dire directement ce qu'il pense à ses joueurs ou ses dirigeants. Comme il le faisait en tant que joueur, Mário Sérgio enchaîne les clubs à partir de 1998 après avoir mis sa carrière d'entraîneur entre parenthèses pour se concentrer sur celle de commentateur. Il entraîne São Paulo et devient l'unique entraîneur à interdire à Rogério Ceni de tirer les coups francs. Il passe ensuite par l'Atlético-PR, qui remportera le Brasileirão en fin d'année (Mário Sérgio n'est déjà plus l'entraîneur) puis Grêmio en tant que directeur sportif. Avec Figueirense, il atteint la finale de la Coupe du Brésil 2007 puis fait un très bref passage au Botafogo (trois matchs, trois défaites). Entre août 2008 et mars 2009, il entraîne l'Atlético-PR, Figueirense et la Portuguesa. À chaque fois, il est démis de ses fonctions. Sa meilleure performance reste avec l'Internacional, club avec qui il remporte le championnat 1979 en tant que joueur. Il remplace Tite et mène les Colorados à la deuxième place du Brasileirão 2009, synonyme de qualification pour la Copa Libertadores 2010, remportée par le club. La dernière expérience de Mário Sérgio en tant qu'entraîneur s'effectue en 2010 du côté de Ceará. Un mois seulement. Après une victoire, un nul et quatre défaites en six matchs, Mário Sérgio balance en conférence de presse : « on va perdre encore beaucoup de matchs car l'effectif est faible et limité. » Rideau. Mário Sérgio abandonne sa carrière d'entraîneur pour se consacrer à celle de commentateur où il se sent plus à l'aise. Il travaille pour la Fox à partir de 2012. En 2014, alors qu'il se trouve à Belo Horizonte pour commenter la demi-finale Brésil – Allemagne, il est interné à l'hôpital pour de fortes douleurs à la poitrine et rate le match. Le contrat de Mário Sérgio avec la Fox courait jusqu'en 2018.

Deva Pascovicci (journaliste)

Le crash de l'avion a bien évidemment touché le club de Chapecoense mais aussi la famille du journalisme sportif. Vingt journalistes sont morts dans l'accident, des employés de la Globo et de Fox, qui retransmettaient le match et des journalistes locaux, qui travaillaient pour des radios de Chapecó. Parmi eux, Deva Pascovicci, journaliste de la Fox. Devair Paschoalon de son vrai nom, commence sa carrière à seulement 13 ans, comme simple technicien du son. Originaire de São Paulo, il débute à la radio comme commentateur en 1983. Il a alors seulement 18 ans. Pour donner un nouvel élan à sa carrière, il quitte São Paulo et se base à Cuiabá, où il commente le basket. Ses commentaires et sa façon de faire vivre les matchs sont très appréciés et il se rend même à Portland pour commenter le tournoi pré-olympique en 1992. Il rejoint Sportv en 1994 où il commente le football, le volley-ball, la natation et l'athlétisme et surtout le basket-ball. Pour la chaîne, il couvre les Jeux olympiques en 1996, 2000 et 2004 ainsi que les Coupes du monde 1998 et 2002.

Hélas, il ne pourra couvrir la Coupe du monde 2006 puisqu'il apprend qu'il est atteint d'un cancer. Les intestins et un rein sont touchés. Chimiothérapie, opération, Deva Pascovicci passe près de la mort. La récupération est difficile et alors qu'il regarde le quart de finale entre le Brésil et la France, il tombe dans le coma. Il y restera trente jours et ses premiers mots en sortant du coma seront de demander le résultat du match France – Brésil. Il reprend le travail en mars 2007 mais doit à nouveau s'arrêter. Nouveau cancer. Cette fois-ci, ce sont les poumons et le foie qui sont touchés. Mais Deva Pascovicci ne veut pas mourir. Rétabli en 2009, il signe en 2016 pour la Fox Sports afin de couvrir la Copa Sudamericana. Il vibre et fait vibrer des millions de Brésiliens avec le parcours de la Chapecoense, comme lors de l'arrêt miraculeux de Danilo contre San Lorenzo. « Olha o lançamento, a bola chegou, pintou o gol, Danilo! Pegou Danilo! Viva Danilo, foi o Condá! Foi o espírito de Condá que salvou essa aí! Danilo, o espírito de Condá estava com você. Meu Deus! »

Deva Pascovicci rendait ensuite hommage au club : « quelle est riche l'histoire de la Chapecoense ! C'est un exemple de gestion et d'organisation qui doit s'étendre à l'ensemble du football brésilien. » C'est le dernier match commenté par Deva Pascovicci, l'un des plus beaux matchs auxquels il a assisté, pour celui qui avait notamment narré le but du Paulista 2006 marqué par le capitaine de la Chapecoense, Cléber Santana, alors à Santos, ou encore le 100e but en carrière de Rogério Ceni et le doublé d'Emerson pour le Corinthians en finale de la Copa Libertadores 2012. Deva Pascovicci avait 51 ans et était marié à Rosana. Il avait deux enfants, Mariana, sa fille biologique, et Carolina, sa fille adoptive.

Alan Ruschel (défenseur)

Il est l'un des six survivants de la tragédie. À 27 ans, il était prêté par l'Internacional à la Chapecoense après avoir déjà joué pour le club en 2013 alors que la Chapecoense évoluait en Série B. Victime d'une fracture des vertèbres, Alan Ruschel aurait pu rester paraplégique mais l'opération s'est bien passée et il prévoit de rejouer d'ici six mois. Lors de son retour à Nova Hartz, dans le Rio Grande do Sul, Alan Ruschel était évidemment très ému. « Je me sens bien, heureux d'être en vie. C'est un mélange de sentiments, je suis heureux de retrouver les miens, d'être vivant, de pouvoir marcher mais j'ai cette sensation de vide car j'ai perdu tant d'amis. » Alan Ruschel pleurait ensuite en se rappelant les soirées passées avec sa femme en compagnie de Danilo, son épouse et son fils Lorenzo, deux ans seulement.

Alan Ruschel a eu certainement la vie sauvée par son ami, le gardien remplaçant Jackson Follmann. « J'étais aussi au fond et j'ai vu Follmann. Il m'a dit de venir à côté de lui. On se connaît depuis 2007, j'ai quitté ma place et je me suis assis à côté de lui. Il m'a sauvé la vie. » Jackson Follmann a été le premier rescapé à être pris en charge par les secours. Très sérieusement blessé, Jackson Follmann a été opéré deux fois et a dû être amputé d'une partie de la jambe droite. Selon Rui Costa, le directeur du club, Follmann pourrait rejoindre le staff technique. « Je le dis avec beaucoup de fierté, je suis sûr que Follmann va travailler avec nous. Je ne sais pas à quel moment, ni dans quelles circonstances, mais il sera avec nous. Ce n'est pas par compassion mais pour son intelligence. Il nous représente. Mais le plus important aujourd'hui est sa récupération physique et émotionnelle. » Un désir devenu réalité : ambassadeur de la Chape, Follmann, devenu commentateur pour la télévision, a rêvé un temps de représenter le Brésil aux Jeux Paralympiques, il entâme aujourd'hui une carrière chanteur. De son côté, Alan Ruschel se reconstruit. Début août 2017, il fait son retour sur les terrains à l'occasion du Trophée Gamper auquel sa Chape est invitée (lire Barça - Chapecoense : au cœur de l'hommage), de retour ensuite sur le terrain avec le maillot de la Chape, il évolue désormais à Goiás.

Dans son discours, Alan Ruschel n'oubliait pas non plus Neto, troisième et dernier joueur à avoir survécu au crash. « Neto est un amour de personne. C'est un autre miracle de Dieu, comme Jackson, comme Rafael. C'est quelqu'un d'exceptionnel, j'étais déjà ami avec lui avant l'accident, mais désormais, c'est mon frère pour la vie. » Neto est en effet un miraculé. Il doit sa survie à son courage mais aussi à l'abnégation du policier colombien Marlon Lengua. Lors de la nuit du 29 novembre, la montagne, l'absence de luminosité, et la pluie obligent les secours à repousser leurs recherches au lendemain matin. Marlon Lengua reste lui sur les lieux, à la recherche d'un miracle, qui finit par arriver. Huit heures, huit longues heures après le crash, Marlon Lengua trouve Neto, encore en vie. Transporté à l'hôpital, il reste plusieurs jours dans le coma. À son réveil, sans aucun souvenir de l'accident, il demande quel a été le résultat du match. Pour préserver son état encore très fragile, les médecins ne lui annoncent pas tout de suite la terrible nouvelle. Mais Neto ne cesse de demander à sa femme pourquoi ses blessures sont si impressionnantes et les médecins finissent par tout lui dire. De retour à Chapecó, il se confiait au micro de Globo. « Je suis revenu ici pour remercier tous ceux qui ont lutté avec moi, c'est impossible de ne pas parler d'eux. J'ai perdu beaucoup d'amis mais je ne me souviens que de choses positives à propos de ce groupe. Merci à tous pour tout ce que vous avez fait pour moi. Je crois que vite, très vite, je vais pouvoir rejouer. Avec la volonté de Dieu, je foulerai la pelouse de l'Arena Condá avec le maillot de la Chapecoense. » Neto, qui avait reçu la visite du policier Marlon Lengua à l'hôpital en Colombie, attendra longtemps de pouvoir retrouver les terrains. Présent dans le groupe à Barcelone pour le Trophée Gamper, il n'a depuis plus rejoué la moindre rencontre professionnelle.

En plus des trois footballeurs, il y a trois survivants : deux membres de l'équipage bolivien et le journaliste Rafael Henzel, originaire de Chapecó. Lui aussi déterminé à retravailler le plus vite possible et à commenter le premier match de la Chape, en janvier dernier, Rafael Henzel, heureux d'être en vie, se lamentait des circonstances à l'origine du drame. « Ce qui me choque le plus, c'est que les personnes ne sont pas mortes à cause d'une faille technique mais d'un manque de discernement pour une économie futile. C'est révoltant. » C'est en effet un manque de carburant, dont les pilotes étaient conscients, qui a entraîné la chute de l'avion LaMia 2933, faisant 71 victimes...

#ForçaChape

Marcelin Chamoin
Marcelin Chamoin
Passionné par le foot brésilien depuis mes six ans. Mon cœur est rouge et noir, ma raison est jaune et verte.