Alors que le Brésil vient de décrocher sa neuvième Copa América, nous nous sommes rendus au siège de sa fédération pour y découvrir le musée de la sélection nationale.

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Le siège de la CBF se trouve dans le quartier chic de Barra da Tijuca, à l'Ouest de Rio de Janeiro, à environ vingt kilomètres de Copacabana. Pour y aller, vous pouvez prendre un Uber, comptez environ 60 réais (15 euros), ou prendre le métro jusqu'à Jardim Oceânico puis le BRT (le bus rapide de Rio de Janeiro). À l'arrivée, on découvre un imposant bâtiment, où se trouve les bureaux de la CBF. Seul étage accessible, le rez-de-chaussée, qui abrite le musée de la Seleção. Pour 20 reais par personne, on peut visiter le musée avec un guide lusophone, hispanophone ou anglophone.

C'est donc parti pour une visite en anglais, seule langue qui convient à peu près à l'ensemble du groupe LO. Première partie du musée, un film d'environ cinq minutes dans une petite salle de cinéma où des images de différentes époques de la Seleção s'enchaînent, une passe de Pelé pouvant atterrir dans les pieds de Ronaldinho, qui décale après un passement de jambe Neymar, qui peut marquer sous les cris de joie des supporters, des années 1950 à aujourd'hui. Les images s'enchaînent parfaitement et on a plaisir à redécouvrir des (bouts) d'actions. Tous les grands joueurs sont présents, rappelant la richesse du football brésilien. Après ce petit film, on découvre dans une nouvelle pièce une fresque interactive, allant du premier match de la Seleção à aujourd'hui. Les principaux trophées du Brésil sont rappelés, tout comme les différents faits marquants dans le monde pour chaque époque. L'idée est séduisante, mais la difficulté pour naviguer sur le tableau tactile réduit le plaisir de se balader d'année en année sur la fresque.

On passe ensuite à une pièce intitulée « les origines », où l'on peut découvrir une photo des joueurs participant au premier match à l'extérieur, en Argentine en 1914, ainsi que le menu d'un restaurant où les joueurs se sont arrêtés. Les trophées sont également présents, le premier championnat sud-américain remporté par le Brésil, en 1919, et des trophées offerts pour chaque Coupe du Monde de 1930 à 1958, rappelons que le Brésil est le seul pays à avoir disputé les vingt-et-une Coupes du Monde, de 1930 à 2018. La pièce suivante se nomme « notre peau » et s'intéresse à l'histoire du maillot brésilien. Blanc à l'origine, le maillot est devenu jaune suite au drame du Maracanã. En 1958, après un tirage au sort perdu contre la Suède, les Brésiliens sont obligés de trouver un jeu de maillots bleus pour disputer la finale de la Coupe du Monde. L'écusson de la CBD est décousu du maillot jaune pour être placé sur le maillot bleu, bientôt victorieux. Le maillot de Vavá, auteur ce jour-là d'un doublé, trône aux côtés de celui de Pelé 1970, Raí 1994 ou encore Ronaldo 2002, avec la signature des champions du monde. En dessous de ces reliques, une fresque des différents designs des maillots brésiliens, avec notamment le maillot rouge de 1917. À l'époque, lors du championnat sud-américain en Uruguay, le Chili et l'Uruguay jouaient en blanc, comme le Brésil. La délégation brésilienne avait dû courir dans Montevideo pour dénicher un jeu de maillots, rouges en l’occurrence, afin de disputer ses deux derniers matchs du tournoi.

Nouvelle pièce à découvrir, avec toujours une mise en avant de l'interactivité. Ici, on peut faire défiler des buts de la Seleção, de 1930 au but de Philippe Coutinho contre la Suisse à la Coupe du Monde 2018. Un clip d'environ cinquante secondes se lance, et on peut redécouvrir le but comme si on l'assistait à la radio avec les commentaires de l'époque, le nom de la radio s'affichant au côté du buteur et du match. Sur l'allée centrale, plusieurs écrans permettent de tout connaître de la Seleção. Tous les matchs sont répertoriés, avec pour chaque match officiel, la fiche du match. Titulaires, remplaçants, adversaires, buteurs d'un match de Coupe du Monde ou Copa América, toutes les informations sont disponibles, ainsi que des photos et vidéos du match. La carte permet aussi d'avoir accès aux fiches de tous les internationaux brésiliens, avec le nombre de sélections et de buts (ou de buts encaissés pour les gardiens). Une véritable mine d'informations qu'on aimerait explorer à l'infini, prenant plaisir à se perdre dans les différentes catégories... si la navigation entre les menus ou pour accéder à une information ne s'avérait pas si difficile. L'idée est géniale, mais on est vite frustrés par la quasi-impossibilité de cliquer sur la bonne information.

Heureusement, la salle suivante ne demande aucune manipulation de notre part. Et pour cause, on entre dans la « galaxie des trophées ». Ici, on ne touche qu'avec des yeux émerveillés. Presque tous les trophées du Brésil sont présents, du plus anonyme aux miniatures de la Copa América. L'occasion de voir qu'un banal match amical pouvait être synonyme d'un imposant trophée. La pièce est saisissante, mais pas autant que la suivante. Pourtant, le nombre de trophées exposés ici est bien moindre. Seulement cinq. Les cinq Coupes du Monde remportées par le Brésil. 1958. 1962. 1970. 1994. 2002. Une pièce avec les cinq Coupes du Monde, chacune protégées par une vitrine. Sur le mur entourant la salle, tous les buts marqués par le Brésil lors des finales remportées sont diffusés, de Vavá à Ronaldo en passant évidemment par le Roi Pelé. Le point fort du musée tant l'objectif de toutes les nations est d'accéder sur le toit du monde, chose que le Brésil est parvenu à faire à cinq reprises.

La pièce suivante le rappelle, avec un mur lumineux représentant les cinq trophées, avec à côté de chaque trophée, les noms des vingt-deux ou vingt-trois champions du monde. Autour, comme les étoiles d'une galaxie, les noms de tous les internationaux brésiliens apparaissent, représentant ainsi plus d'un siècle d'histoire. En-dessous, quelques trophées, encore. De l'autre côté du couloir, vingt-sept vitrines rappelant celles utilisées pour les trophées de la Coupe du Monde. Ici, ce sont des ballons qui sont fièrement exposés, des ballons récupérés dans les peladas de chacun des États du Brésil. Vingt-sept États donc, avec pour chaque vitrine, des objets ou dessins à l'intérieur qui rappellent la particularité de l’État concerné. Car le Brésil est un pays-continent avec une diversité de cultures et donc de footballs.

La fin du musée approche, avec des jeux interactifs, une nouvelle fois pas encore au point. Après un quiz aux trois niveaux de difficulté douteux, une carte permet de voir le bilan de la Seleção face à n'importe quel pays du monde. Malgré tous nos efforts, nous n'avons pas réussi à afficher le bilan brésilien face à la France par exemple. Heureusement que le guide nous avait dit que seules trois nations avaient un bilan positif face au Brésil : les Pays-Bas, la Hongrie et la Norvège, ce dernier pays étant le seul à n'avoir jamais perdu contre la Seleção (en quatre matchs). La fin du musée se termine sur un rappel des Jeux Olympiques 2016 avec le maillot de Neymar exposé et dédicacé par ses coéquipiers. Numéro 10 et capitaine, Neymar avait permis à la Seleção de remporter les Jeux Olympiques, seul trophée qui manquait au palmarès brésilien, s'il y avait besoin de rappeler que le Brésil est un géant du football.

Marcelin Chamoin
Marcelin Chamoin
Passionné par le foot brésilien depuis mes six ans. Mon cœur est rouge et noir, ma raison est jaune et verte.