Désormais, ils ne se quittent plus. Opposés en phase de poules de Ligue des Champions Africaine en 2016 et 2017, Ahlaouis et Wydadis se disputeront le sacre continental cette année. Les Cairotes ont précipité le naufrage de l’Etoile du Sahel (6-2) tandis que le Wydad est venu à bout de l’USM Alger (3-1) au terme d’un final stressant et riche en émotions.

Wydad Casablanca-USM Alger (3-1) : Le WAC, six ans après

Sorti vainqueur (3-1, 0-0 à l’aller) d’un âpre bras de fer avec l’USM Alger, le Wydad Casablanca a entériné samedi ses retrouvailles avec la finale de C1 Africaine pour la première fois depuis 2011. Fermée lors de son premier acte, la demi-finale retour a atteint des sommets de dramaturgie au retour des vestiaires. Les rouges de Casa s’étaient arrachés pour atteindre le repos avec un petit but d’avance (1-0) marqué au forceps par El Karti, marquant la supériorité de leur détermination (principal atout des locaux lors des 45 premières minutes) sur la stratégie de l’USMA, plus joueuse mais qui n’a pas assez appuyé ses opportunités, que ce soit sur coup de pied arrêté ou attaque placée.

On attendait une seconde période avec des algérois un cran au-dessus offensivement, c’est ce qui s’est produit et le WAC se recroquevillant sur son camp a frisé la correctionnelle. Mais quand on monte d’un cran, on laisse des espaces, et les ailiers wydadis n’ont pas perdu de temps pour s’y engouffrer. Ounajem s’est envolé sur son aile, stoppé irrégulièrement par l’arrière usmiste Abdellaoui, et sur le coup-franc qui suit Bencharki a jailli pour le but du 2-0.

But du break ? Et non. Réduit à 10 dans la foulée, le Wydad a subi la révolte des « Rouges et Noir » d’Alger, mais a vu l’échéance retardée sur le but refusé de l’attaquant algérien Darfalou. Sur cette action, le meneur de jeu de l’USMA Amir Sayoud (excellent par ailleurs) s’est entêté à faire la différence tout seul alors que le dribble qui crée un décalage dans les lignes adverses était déjà fait.

Qu’à cela ne tienne, l’USMA a insisté et le but du 2-1 d’Abdellaoui est survenu à la 67ème sur une action conclue en trois temps. Le Wydad était encore aux portes du paradis avec ce score, mais promis à basculer dans le précipice de l’élimination en cas d’égalisation. Ce qui a donné une dernière demi-heure irrespirable, des arrêts de jeu incandescents, trois corners consécutifs qui ont fini d’asphyxier l’équipe de Houcine Ammouta, mais ils ont tenu et sur le contre qui suit Bencharki a inscrit le but du KO d’une frappe puissante barre rentrante. Finale et retour à domicile de nouveau pour le WAC, à 180 minutes du bonheur.

Al Ahly-ES Sahel (6-2) : Les Ahlaouis coulent l’ESS corps et biens

Inexplicable, honteuse, humiliante pour l’histoire d’un club qui a bâti sa gloire sur ses succès en coupe d’Afrique : il n’y aura certainement pas de mot assez fort pour qualifier la prestation lamentable de l’Etoile du Sahel en Egypte dimanche, aux confins de l’amateurisme sur tous les plans. Les Tunisiens ont purement et simplement oublié leur football, les rudiments du placement sur un terrain, l’agressivité, et ont été mangés tous crus par Al Ahly qui ne s’est pas fait prier pour appuyer là où ça fait mal, dans le sillage de Zakaria et Maaloul, déchaînés, et d’un Walid Azzaro précis et concentré dans la finition. Ajoutez à cela une énième boulette de Mathlouthi, des défenseurs aux abois, un milieu qui joue à l’envers, et vous obtenez une raclée historique (6-2) qui nécessitera pour l’Etoile à consentir de longs efforts de reconstruction pour espérer s’en relever. Vraisemblablement sans Hubert Velud.

Les dents d’Al Ahly se sont aiguisées sur la chair d’un adversaire en déliquescence. Walid Azzaro a retrouvé la confiance, et il n’y a même pas eu besoin d’un Ajayi au sommet de son art pour forcer la décision. L’escouade rouge du Caire a désormais les yeux rivés sur la finale, avec la neuvième C1 en ligne de mire.

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee