Le sprint final est lancé en Ligue des Champions avec le début des quarts de finale de la compétition. Des quarts de finale en grande partie encore ouverts sauf pour Al Ahly, victime d’un crash que personne n’avait vu venir.

banlomag

CS Constantine 2-3 Espérance de Tunis

Requinquée par sa victoire en Supercoupe de Tunisie synonyme de consolation après la déconvenue contre le Raja, l’Espérance de Tunis a pris une option sur la qualification en allant s’imposer à Constantine (2-3) contre le CSC de Denis Lavagne. Pourtant les Vert et Noir n’ont pas manqué d’enthousiasme et d’intentions, à l’image de cette belle phase de pression en seconde mi-temps qui leur a permis de passer de 0-2 à 2-2 notamment grâce à la connexion Belkhir-Djabout sur le premier but, inspiration géniale en aile de pigeon de l’un et finition précise de l’autre. Mais si l’enthousiasme était algérien, le métier et l’expérience ont été espérantistes, une expérience qui permet de faire mal à chaque fois qu’une incursion dans le camp adverse est suffisamment sérieuse pour en ramener quelque chose. Ce qui donne un pénalty pour Belaïli suite à une erreur d’inattention de la défense constantinoise qui laisse filer Khenissi, et deux buts sur coup de pied arrêté à des moments cruciaux (reprise de la seconde mi-temps et juste après que les algériens soient revenus au score) qui ont décidé de l’issue de la rencontre. Les Sang et Or n’ont plus qu’à finir le boulot à Tunis.

Mamelodi Sundowns 5-0 Al Ahly

Quatre buts encaissés, c’était déjà arrivé à Al Ahly, au début des années 2000 contre les angolais de Petro Atlético ou en 2010 dans une confrontation égypto-égyptienne contre Ismaily, mais cinq buts encaissés en compétition africaine, ça ne s’était jamais produit pour ce géant du continent. Cela situe l’ampleur du désastre subi en Afrique du sud hier (5-0) face à des Sundowns déchaînés, qui ont déferlé par vagues sur le camp ahlaoui et profité d’absences défensives typiques d’une équipe désormais destinée à souffrir à l’extérieur, à l’image de leurs autres rencontres africaines hors de leurs bases cette saison. Ironie du sort, alors qu’Al Ahly avait mis la main au portefeuille pour un recrutement offensif haut de gamme, c’est le jeune sud-africain Malhambi, retourné au pays après avoir échoué à s’imposer au Caire, qui a parachevé le succès des brésiliens hier. Mine de rien, les hommes de Mosimane, bien placés mais trop courts pour intégrer le dernier carré depuis 2016, ont construit une vraie régularité dans les performances et s’affirment désormais en tant que formation qui ne veut plus se contenter d’accessits. Pour ce qui est de Martin Lasarte, qui s’est excusé au nom de l’équipe auprès des fans, il est possible que l’aventure égyptienne s’arrête plus tôt que prévu, le consultant de Be In Sports Wael Gomaa (ancien défenseur multi-titré des Rouges) affirmant même que « [ses] jours sont comptés à la tête de l’équipe ». Avec ou sans le coach uruguayen, la mission s’annonce de toute manière quasi-impossible.

Simba 0-0 TP MAzembe

Par Pierre-Marie Gosselin

Une fois de plus, le stade national de Dar-Es-Salaam a fait le plein de supporters drapés de rouge pour une superbe affiche face au légendaire voisin du Sud du Congo. Ce n’est pas une première entre les deux équipes, mais des liens se sont créés avec le TP Mazembe suite au passage réussis de Samatta et de Ulimwengu à Lubumbashi. Cependant il n’y a pas de place pour les sentiments bien au contraire. À leur arrivée sur le sol tanzanien, les Corbeaux ont rapidement pris soin de partager les conditions d’accueil (bus, accès au terrain d’entrainement). L’AS Vita s’était plaint après la défaite, Mazembe a pris soin de l’anticiper. Car le public tanzanien y croit dur comme fer, les Lions sont sur une série de onze victoires pour seulement une défaite, en Algérie contre la JS Saoura. Ils ont en plus réalisé le carton plein à domicile jusqu’à présent en Ligue des champions. (Nkana, JS Saoura, Al Alhy et AS Vita).

Le match commence fort avec de nombreuses opportunités pour les visiteurs, mais Mputu ne cadre pas ses frappes. Simba n’est pas en reste et John Bocco est aussi proche de pouvoir conclure. À la demi-heure de jeu, le surprenant Kagere trouve le poteau sur une belle bicyclette au point de pénalty. Surprenant Kagere, car le Rwandais en est déjà cinq but en Ligue des champions, il vit une seconde jeunesse en Tanzanie après avoir été mis à la porte de Gor Mahia (car considéré comme trop vieux). Après avoir tour à tour été proches d’encaisser un but, les deux équipes commencent à temporiser à l’approche de la mi-temps. Le rythme est retombé au grand dam du public qui attend encore l’étincelle qui le fera s’embraser.

Au retour des vestiaires, Simba essaie de remettre du rythme mais Bocco trouve le petit filet d’abord, puis le revenant Sylvain Gbohouo ensuite. Le gardien ivoirien tremblera quelques minutes plus tard quand Kagere obtient un pénalty en centrant sur la main d’un défenseur. Il ne fera que trembler, car Bocco envoie le ballon largement au-dessus de la barre. Et si Simba avait laissé passer sa chance ? À nouveau le rythme retombe, comme si ce 0-0 n’était pas si mal. Le coach belge Patrick Aussems joue son va-tout en faisant rentrer celui qui était la star du début de saison : Emmanuel Okwi. L’Ougandais aura une chance de marquer sur un coup-franc en toute fin de match, mais sa frappe passera au-dessus. La balle de match sera finalement pour les Congolais qui trouvent le poteau dans les arrêts de jeu sur un tir de Muleka bien servi par Likonza. Les Corbeaux ne sont passés qu’à quelques centimètres du hold-up. Les deux équipes devront à nouveau batailler pendant quatre-vingt-dix minutes (ou plus) à Lumbubashi. Rien n’est fait, Simba a préservé ses chances, même si le TPM sera naturellement favori dans une semaine.

Horoya 0-0 WAC

Par Nicolas Cougot

Pour son deuxième quart de finale consécutif, le Horoya retrouvait une équipe croisée la saison dernière, le Wydad Casablanca et espérait surtout un dénouement différent de l’affrontement d’alors (match nul à Conakry, défaite au Maroc), d’autant que les Rouge et Blanc de Matam voulaient franchir un palier supplémentaire après l’élimination à ce stade l’an passé face au futur finaliste.

On aurait pu ainsi s’attendre à voir un Horoya entreprenant d’entrée de partie, il n’en fut rien. La faute à de nombreuses imprécisions de part et d’autre qui aura finalement entraîné un premier acte pauvre en situations capables d’embraser le stade du 28 septembre. L’entrée de Patrick Razak va offrir du dynamisme aux offensives de l’équipe de Matam en seconde période. Les Rouge et Blanc se procurent alors enfin des situations, auraient pu obtenir un penalty à l’heure de jeu M. Otogo-Castane indiquant le point de penalty sur une main d’un Wydadi avant de se raviser après avoir consulté son assistant au grand dam des locaux qui avaient déjà pesté en première période suite à une faute non sifflée sur Ocansey Mandela. Ils se procureront encore quelques situations, notamment une tête non cadrée de Haba et une belle possibilité pour Razak, sans finalement parvenir à réellement menacer Tagnaouti. Privé de quatre joueurs pour le déplacement en Guinée, Faouzi Benzarti peut ainsi respirer avec ce bon match nul obtenu. Ne reste désormais plus qu’à faire le job au retour au Maroc même si, avec ce 0-0, tout reste possible.

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee