Les quatre équipes accueillant le match aller en quarts de finale de Ligue des Champions Africaine se sont imposées par deux buts d’écart. À une semaine de la seconde manche, le TP Mazembe, les Mamelodi Sundowns, l’Espérance de Tunis et l’Étoile du Sahel sont confrontés à un défi considérable pour éviter une hégémonie égypto-marocaine dans le dernier carré.

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Zamalek 3-1 Espérance de Tunis

Deux semaines après avoir perdu la Supercoupe d’Afrique contre le Zamalek, le tenant de la C1, l’Espérance de Tunis, s’est incliné en Égypte contre le même adversaire, sur le même score. Le voyage retour en Tunisie a dû amener les Sang et Or à ruminer les occasions manquées en début de match, l’entame ratée des hommes de Carteron a offert à l’EST plusieurs espaces et décalages débouchant sur plusieurs opportunités, mais une seule a été convertie pour l’ouverture du score. Malheureux sur deux occasions franches dans les cinq premières minutes, l’ailier libyen Hamdou el Houni a parfaitement servi l’algérien Benguit pour l’ouverture du score.

La suite ? Elle a été fortement défavorable à l’Espérance, sur trois paramètres : la faiblesse de la défense, que ce soit la charnière centrale ou dans les couloirs, avec des erreurs et de la naïveté rédhibitoire pour ce niveau mais récurrentes pour un secteur que le champion de Tunisie peine depuis longtemps à renouveler ; les réactions à chaud (qui ont sorti certains joueurs du match) contre l’arbitre, pour protester contre une faute sur le second but zamalkaoui menant à l’expulsion de Ben Romdhane, alors que c’était un autre de ses coéquipiers qui avait bousculé l’arbitre ; et l’apport du duo marocain du Zamalek Ounajem-Bencharki : un but stratosphérique du premier, un but et un penalty obtenu pour le second. En Supercoupe, le Zamalek avait exploité les largesses du milieu de terrain adverse, là ce sont les absences en défense qui ont été bien converties. Un casse-tête de plus pour l’EST, qui va devoir à la fois faire oublier à son secteur offensif son manque de réalisme et renforcer les deux compartiments derrière. Marquer deux buts et faire en sorte que les deux ex-feux follets du Wydad Casablanca restent muets, une tâche ardue pour Mouine Chaabani et ses ouailles.

Raja Casablanca 2-0 TP Mazembe

Jusqu’où ira le Raja dans sa course effrénée derrière tous les tableaux (Botola, Coupe Arabe, C1 Africaine) ? Malgré un manque de fraîcheur évident et un bon nombre de blessures, les Verts de Casablanca ont une nouvelle fois fait preuve d’un sacré fighting spirit dans un Stade Mohammed V en fusion en étouffant le TP Mazembe, dépassé à deux reprises dans le jeu aérien par son ancien attaquant Ben Malango et le défenseur central Badr Banoun. Deux buts d’avance et un clean sheet qui donnent à l’équipe de Sellami un avantage non négligeable avant le difficile match retour dans le fief du TPM à Lubumbashi.

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Al Ahly 2-0 Sundowns

L’affront du 5-0 encaissé en Afrique du Sud en avril dernier n’est pas encore lavé pour Al Ahly, mais cette victoire face à Masandawana permet à l’octuple champion d’Afrique d’envisager le match retour un peu plus sereinement, ce succès venant bonifier la bonne fin de phase de poules des Ahlaouis. Pas assez incisifs dans leurs temps forts, les hommes de Pitso Mosimane ont été surpassés par le retour en forme de deux cadres du cru 2017 d’Al Ahly, ralentis par les blessures et les méformes et aujourd’hui revenus à leur meilleur niveau : les deux fusées du couloir gauche Junior Ajayi et Ali Maaloul. Le Nigérian qui a multiplié les percées et le Tunisien auteur d’un doublé ont été les artisans d’une victoire que les Sundowns vont devoir gommer autrement qu’en perdant trois minutes à tirer un corner comme ils l’ont fait en championnat la semaine dernière (quatre tireurs différents, deux cartons jaunes) pour une séquence de perte de temps qui a fait le tour du monde.

Wydad Casablanca 2-0 Étoile du Sahel

Un peu plus de 24 heures après la défaite espérantiste en Égypte, la déconvenue étoilée à Casablanca (dans un stade tout autant en fusion que la veille) fait planer la menace d’un zéro pointé pour le football tunisien, avec pour la première fois depuis 2009 une possible absence totale de représentant dans le dernier carré d’une compétition africaine de club (C1 et C3). Face à son ancien entraîneur d’il y a deux semaines (Juan Carlos Garrido) embauché dans la foulée par le WAC, l’Étoile du Sahel a payé une fragilité défensive dans l’agressivité et sur coup de pied arrêté. Ces derniers ont été le fait d’une déferlante wydadie dans les couloirs sous l’impulsion d’El Hadded et Aouk auteurs d’une excellente prestation. Porteurs du tempo tonique d’une équipe qui a usé son adversaire sur un rythme effréné tout le long de la rencontre, les ailiers marocains se sont particulièrement distingués. Le 4-3-2-1 de l’ESS n’a jamais trouvé la bonne carburation et n’a que rarement inquiété l’arrière-garde des locaux. Pas mal d’options existent au milieu et en attaque côté sahélien, il faudra à la fois faire le bon choix au match retour et trouver une solution pour protéger la défense des tonitruants et percutants joueurs de couloir du WAC.

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee