Et l'Allemagne triomphe encore

Si habituellement l’Allemagne écrase l’Europe du football, la quatrième victoire consécutive du grand favori n’aura pas été acquise avec la manière. Reste que la réalité est toujours aussi implacable.

Malmenée en phase de poule, passée de justesse en quart puis en demie en sortant l’hôte de la compétition, l’Allemagne retrouvait la Norvège en finale pour espérer prendre sa revanche sur la défaite en groupe.

Devant plus de 40000 spectateurs, les Allemandes frappaient les premières : trois minutes de jeu et la tête de Kessler forçait Ingrid Hjlmseth à repousser la balle sur la barre. Dans la foulée, Marozsán et Lotzen se procuraient également deux belles opportunités. L’orage passé, la Norvège reprenait ses esprits, obtenant un penalty après une faute de Okoyino da Mbabi sur Cathrine Dekkerhus. Rønning s'avançait, mais Angerer sortait le ballon d’une superbe parade de la jambe. Premier tournant du match. Au retour des vestiaires, l’implacable Allemagne frappait de nouveau. Anja Mittag, entrée à la pause, coupait un centre d’Okoyino da Mbabi et ouvrait le score. L’Allemagne semblait avoir assommé les norvégiennes. Le coup de massue final arrivait à l’heure de jeu. Nouveau penalty pour la Norvège consécutif à une faute de Saskia Bartusiak sur Caroline Graham Hansen. Gulbrandsen se présentait cette fois face à Angerer mais la portière allemande s’imposait de nouveau. La Norvège tentait encore et encore mais rien n’y faisait : l’Allemagne reste maître de l’Europe.

Le bilan

Avec ce quatrième titre consécutif, l’Allemagne pourrait apparaître comme intouchable. Mais avec seulement six buts en six matchs, les championnes n’auront pas forcément marqué les esprits. Au mieux auront-elles su faire parler leur expérience aux moments importants (l’Italie, la Suède et la Norvège en témoigneront). Pendant ce temps, plusieurs outsiders ambitieux se seront cassés les dents. Il y aura d’abord eu les Anglaises, arrivées pleines d’ambition et partie après une phase de poule catastrophique qui impose une remise en cause. Puis il y aura eu la France. Facile en phase de poule, une nouvelle fois les Bleues auront failli au moment où elles pouvaient franchir un cap. A chaque grande occasion, l’équipe de France féminine version Bini n’aura donc jamais su trouver les ressources nécessaires pour permettre au football féminin d’entrer dans une nouvelle ère. Plusieurs changements pourraient intervenir dans les semaines à venir alors que ce groupe semble proche de sa fin de cycle. Au milieu de cela, on retiendra la belle surprise danoise et la bonne santé générale du football féminin nordique. Enfin, on se souviendra aussi des belles prestations espagnoles, qui pourraient laisser présager un futur bien plus radieux.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.