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CDM Clubs 2021

Coupe du Monde des Clubs 2021 : une longue tradition mondiale

Nicolas Cougot Nicolas Cougot
Coupe du Monde des clubs 2021
3 février 2022
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Testée en 2000, installée en 2005, la Coupe du Monde des Clubs débute ce jeudi. Et si elle ne passionne pas les foules en Europe malgré une domination totale de ses représentants, elle reste pour les autres équipes du globe une formidable vitrine mondiale. Et surtout, s’inscrit dans une longue tradition.

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Une longue histoire

Souvent méprisée en Europe, la Coupe du Monde des Clubs est pourtant l’héritage de plus de cinq décennies d’affrontements. Où légendes des deux continents se sont croisées. Les graines du football plantées sur le nouveau monde par les européens, avec son développement et son assimilation par les locaux (lire L'origine d'une passion), l’idée de s’opposer aux pères naît rapidement et génère bien des envies des deux côtés de l’océan. Seul manque alors un cadre, une véritable organisation de part et d’autre pour sortir des tournées amicales de la première moitié de siècle, seuls moments de lutte entre continents. C’est ainsi qu’il faut attendre le début des années cinquante pour qu’enfin l’idée devienne réalité.

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À l’époque, alors que l’Europe commence à s’offrir des compétitions continentales avec notamment la Coupe Latine, l’Amérique du Sud n’a pas encore sa Libertadores. Au Brésil, la Copa Rio pioche chez les champions de différents championnats européens et leur offre des duels face à des brésiliens, des uruguayens et des paraguayens (l’OGC Nice participe à la première en 1951). 

L’année suivante, au Venezuela, la Pequeña Copa del Mundo de Clubes invite européens et sud-américains à s’affronter (lire 12 juillet 1952 : le Venezuela invente la Coupe du Monde des Clubs). Le Real Madrid croisera par exemple Millonarios et River Plate. Les deux épreuves ne durent qu’un temps. Alors que la Pequeña Copa del Mundo de Clubes touche à sa fin, le Tournoi de Paris voit le jour en France. Tenant un rythme annuel pendant une décennie, il devient plus épisodique par la suite mais se perpétuera jusqu’aux années 2010. S’il n’est en rien estampillé Coupe du Monde des Clubs, ce tournoi fait tout de même office de précurseur, aide à développer la graine qu’est l’idée d’un affrontement mondial entre géants des deux continents.

Débuts entre géants

L’Europe ayant déjà sa Coupe, il faut donc attendre la première Copa Libertadores pour que l’idée d’une Coupe du Monde à l’échelle des clubs prenne enfin sens. Henri Delaunay, qui est notamment l’un des artisans de la création de la grande Coupe du Monde et de l’EURO, en est alors l’instigateur. Une fois l’accord trouvé avec la CONMEBOL, la machine est lancée, les champions européens et sud-américains, considérés à l’époque comme les meilleurs au monde, vont pouvoir s’affronter en match aller - retour. Le 3 juillet 1960, Montevideo, qui avait accueilli la première finale de Coupe du Monde 30 ans plus tôt, accueille ainsi le premier match d’une Coupe Intercontinentale entre Peñarol et le grand Real. Les premières années sont celles des premiers géants, devenus légendes. Le Real Madrid de Di Stefano et Puskás, le Peñarol de Spencer, le Santos de Pelé sont les premiers vainqueurs (lire Santos - Benfica : quand Pelé porte Santos sur le toit du monde). La compétition s’installe rapidement, malgré la difficulté des voyages à travers l’océan, le titre de Champion du Monde attise bien des convoitises.

Violence et difficultés économiques

Malheureusement, la conséquence est que les choses vont dégénérer. La deuxième moitié des années soixante marque un tournant. Il y a dans un premier temps la violence qui s’installe sur les terrains sud-américains, Roberto Perfumo le résumant parfaitement d’une simple phrase « le match durait trois minutes, ensuite ce n’était que combat, coups et protestations », elle finit par se répandre. Il y avait déjà eu la « Bataille de Santiago » entre Chiliens et Italiens en 1962, la Coupe du Monde 1966, qui voit les Brésiliens sortis sous les coups adressés à leurs meilleurs joueurs, Pelé étant la cible principale, et les joueurs argentins traités « d’animaux » par le sélectionneur anglais de l’époque, enfonce le clou (lire 23 juillet 1966 : le vol pour la couronne, quand Europe et AmSud se divisent). Les Sud-Américains vont profiter de la Coupe Intercontinentale pour se venger. L’année suivante, le Racing s’impose face au Celtic lors d’un match de barrage organisé au Centenario de Montevideo (lire Quand le Racing apporte le football total en Argentine), un match qui reste aussi dans les mémoires sous le nom de « Bataille de Montevideo » par ses six expulsions, l’intervention de la police pendant la rencontre et les coups qui s’en suivent. Un cap supplémentaire est franchi lorsque le Milan AC de Neston Combin arrive à Buenos Aires deux ans plus tard pour y jouer Estudiantes.

À l’époque, les Pinchas de Zubeldía dominent le continent par leur vice et leur pragmatisme, Matt Busby, qui les a croisés l’année précédente avec Manchester United avait déjà réclamé leur exclusion. Battus 3-0 à l’aller, les Argentins réservent un traitement honteux aux Italiens. Les coups donnés dans le tunnel au café chaud jeté sur les Milanais par les supporters lors de l’entrée de joueurs, les agressions de Poletti sur Rivera ou du KO reçu par Peirino Prati ne sont qu’un début. Car pendant ce temps, le traitement reçu par Nestor Combin, l’Argentin naturalisé Français et passé au rang de traitre par les locaux, est d’une violence inouïe. Déjà frappé par Poletti, Combin s’écroule ensuite, nez brisé par Ramón Aguirre Suárez. L’arbitre, d’une complaisance rare, ne bronche pas et demande même à l’attaquant milanais de reprendre le jeu. Ce dernier s’évanouit sur le terrain. Il est alors arrêté par la police militaire avant d’être relâché. Le scandale est immense. En Italie, les médias parlent de chasse à l’homme, rappellent que les Anglais avaient raison au sujet des Argentins. En Argentine, les sanctions tombent (Poletti par exemple est exclu à vie, Eduardo Luján Manera goûte même à la prison). Mais le cap est franchi, le retour en arrière impossible, les éditions suivantes se poursuivent dans la violence. L’année suivante, Estudiantes détruit (au sens premier du terme), Feyenoord, puis l’Ajax refuse de jouer Nacional en 1971, envoyant le Panathinaïkos à sa place qui termine avec une jambe fracturée pour Yiannis Tomaras. Les coéquipiers de Johann Cruijff décident de participer à l’édition 1972 qui leur offre Independiente et subissent encore de multiples agressions à l’aller disputé à Buenos Aires. Les Néerlandais décident alors de ne plus participer. La Juve prend la place en 1973, l’édition 1974 est refusée par le Bayern qui refuse de rencontrer Independiente et envoie l’Atlético de Madrid à sa place.

Face à ce ras-le-bol européen, la résistance s’organise. L’Équipe tente de mettre en place une Coupe du Monde ouverte, intégrant champions de la CONCACAF et champions Africains lors d’un tournoi unique disputé à Paris. Refus des clubs européens. L’édition 1975 est annulée faute de participant issu de l’UEFA, le Bayern revient en 1976, explique les raisons de son absence de 1974 par le peu d’intérêt économique d’une telle épreuve, les éditions suivantes voient le champion d’Europe refuser d’y prendre part. La fin semble proche.

Renaissance puis expansion

Pour sauver l’Intercontinentale, il faut une aide extérieure aux fédérations. Elle vient d’un partenaire. Le groupe japonais Toyota décide alors de s’investir dans cette compétition, la prend sous sa coupe avec pour contrepartie de la voir se dérouler chaque année sur un match au Japon et l’obligation donnée aux champions européens et sud-américains d’y participer (les deux équipes reçoivent alors une prime attractive). L’Intercontinentale est sauvée. Nacional remporte la première édition de la nouvelle version face à Nottingham Forest, lance la domination sud-américaine des années quatre-vingts, l’épreuve devient un vrai rendez-vous pour les deux continents. Au point qu’elle fait naitre l’envie aux autres champions d’y participer. L’Intercontinentale touche à son terme mais cette fois, pour la bonne cause.

Exclus depuis le début, champions de la CONCACAF, de la CAF et de l’AFC attendent toujours d’avoir leur chance, les quelques tentatives des années soixante/soixante-dix pour les incorporer ayant jusqu’ici toutes essuyées des refus. La FIFA prendra alors les choses en main. En 2000, le projet d’une Coupe du Monde élargie à l’ensemble des continents voit le jour, soutenu par le fait qu’alors chaque confédération dispose d’une véritable compétition continentale majeure parfaitement établie. Organisée au Brésil, cette compétition parallèle à l’Intercontinentale est un premier test. Malheureusement pour la FIFA, son partenaire marketing tombe, l’édition 2001 est annulée, les suivantes ne se disputeront pas. Mais le test a finalement ouvert la voie de l’expansion.

En 2005, l’idée de fusionner ce Championnat du Monde des Clubs avec l’Intercontinentale devient réalité. La Coupe du Monde des clubs voit le jour avec un nouveau trophée et l’ensemble des continents représentés. Elle s’est depuis installée dans le paysage footballistique, prenant une ampleur pour les autres confédérations qu’elle peine à trouver en Europe, faute d’une exposition similaire à celle qu’a pu connaître un temps l’Intercontinentale plusieurs décennies plus tôt, victime d’un manque d’intérêt pour les grands médias et un manque d’attractivité financière pour les nouveaux géants européens, mais aussi victime enfin d’un format qui ne fait plus l’unanimité. Au point que de nouvelles réformes sont désormais envisagées. En 2015, l’Afrique et l’Asie poussent pour une réforme, pour que le format change, en proposant de répartir les six participants en deux groupes de trois, un comprenant le représentant européen, l’autre le représentant sud-américain. Longtemps toute réforme est refusée par la FIFA alors que ce format aurait pourtant l’avantage d’offrir le même nombre de matchs à tous les engagés, de ramener un semblant d’équité. Mais les choses bougent. En 2022, un nouveau format sera mis en place. Si l'on n'en connait pas encore véritablement les contours, on sait déjà que le nombre de participants sera augmenté. L'Europe enverra huit équipes, l'Amérique du Sud en enverra six, l'Amérique du Nord et l'Afrique trois, l'Asie aura 2,5 spots, l'Océanie 0,5. Pas encore l'égalité parfaite, mais déjà une avancée.

Bilan statistique : quand Bosman et la finance tuent l’AmSud

Tout imparfaite qu’elle est – pourrait-il en être autrement d’une compétition qui n’a que quatorze ans – la Coupe du Monde des Clubs vient pourtant s’inscrire dans une histoire bien plus grande, assurant un héritage vieux de plus d’un siècle, d’abord restreint à l’Europe et l’Amérique du Sud, depuis ouvert sur le monde. À l’heure du bilan statistique, l’Europe domine aujourd’hui outrageusement le reste du monde même si ce bilan doit être divisé en deux périodes bien distinctes articulées autour d’une date charnière : le 15 décembre 1995.

ajaxgremio95Photo : TOSHIFUMI KITAMURA/AFP via Getty Images

Ce jour-là, l’arrêt Bosman change à jamais le football désormais mondial. Comme le souligne Raffaele Poli dans Le Monde « La conjonction de deux facteurs, juridique et économique, amène une concentration de talents et des inégalités de plus en plus fortes ». L’argent des droits TV qui va permettre ainsi aux meilleurs clubs européens de piller sans relâche les autres équipes du continent mais aussi celles d’Amérique du Sud de leurs meilleurs éléments. L’arrêt Bosman catalyse le processus de mondialisation du football, creuse les fossés. Le palmarès de l’Intercontinentale qui deviendra ensuite Coupe du Monde des Clubs, n’y échappe pas. Alors que l’Ajax, symbolique dernier vainqueur pré-Bosman et ses neufs Hollandais face au Grêmio de Scolari et ses neufs Brésiliens, met fin à trois années de domination sud-américaine, la suite n’est qu’une longue succession de défaites pour les équipes du nouveau monde. Qu’importe la nouvelle formule faisant entrer en lice Océaniens, Asiatiques et Africains, plus rien ne peut stopper la domination européenne. Ils ne sont que quatre à réussir à sauver l’honneur sud-américain : Boca Juniors (qui s’offre le luxe d’un doublé), l'Internacional, São Paulo et le Corinthians de Tite, dernier vainqueur hors Europe (on met de côté l’édition 2000 qui n’était finalement qu’un test). Pendant ce temps, neuf européens décrochent les dix-huit autres titres distribués. Le football a évolué, l’Intercontinentale avec. Le 20-5 pour l’Europe sur les vingt-six dernières années illustre ce changement quand les trente-cinq premières années précédentes, malgré les polémiques et les formats (aller – retour ou match unique) s’étaient conclues sur un score plus serré de vingt à quatorze pour les sud-américains. Pire, depuis 2012, l’Europe s’est toujours imposée, soit huit victoires de rang.

À l’assaut des Blues

L’heure est donc venue pour le monde entier d’essayer de priver le géant européen d’un nouveau titre. L’édition 2021 (car il s’agit bien de l’édition 2021) a une forte consonnance arabe, le monde arabe envoyant trois représentants, alors que l’Océanie envoie un jeune débutant et que les Amériques proposent des habitués aux dents longues. Tour d’horizon.

piraeAS Pirae, la découverte

Pour les plus férus du football tahitien, l’AS Pirae évoque forcément Marama Vahirua. C’est ici que l’ancien Nantais a terminé sa formation mais aussi en partie sa carrière, revenant faire une pige de trois saisons au club en 2013. Sur le terrain, la présence du club tahitien, le troisième représentant océanien à ne pas être néo-zélandais après Hekari United en 2010 et Hienghène Sport en 2019, tient du miracle. Privé de compétition phare des clubs en raison de la COVID-19, l’OFC avant d’abord pensé à faire comme en 2020, offrir le spot à l’habituel de l’étape, Auckland City. Mais comme en 2020, le club néo-zélandais, encore confronté aux restrictions liées à la pandémie, a dû se retirer. C’est ainsi que l’OFC s’est tournée vers les Tahitiens. Un cadeau, une forme de reconnaissance aussi pour tout le football local qu’entend bien défendre le club du nord-ouest de Tahiti. Ne pensez donc pas que les hommes de Naea Bennett sont venus pour faire de la figuration, le coach de l’AS Pirae a déjà prévenu : « Nous sommes extrêmement fiers d’être les premiers représentants tahitiens à participer à la Coupe du Monde des clubs et nous avons la responsabilité d’y être performants ».

aljaziraAl Jazira, l’autre City

L’Europe connait la version bleu ciel de l’empire footballistique du Sheikh Mansour, l’Asie quant à elle a déjà croisé la version rouge, celle du projet « football total » émirati nommé Al Jazira. Depuis l’arrivée du Sheikh à la tête du club au début des années 2000, les Araignées ont remporté six titres nationaux (trois championnats, trois coupes), ont bousculé le Real Madrid de Cristiano Ronaldo en demi-finale de l’édition 2017 (défaite sur le fil 2-1 après avoir mené pendant près d’un quart d’heure, Mbark Boussoufa voyant son but du 2-0 refusé au VAR en début de deuxième mi-temps), et ainsi validé ce projet. Al Jazira est en effet sous pavillon néerlandais depuis près de sept ans, Marcel Keizer étant le quatrième coach néerlandais du club depuis 2015. Un coach qui récupère ses internationaux au dernier moment Ali Kasheif, Mohammed Al Attas, Abdullah Ramadan, Zayed Al Ameri et Ahmed Al Attas ayant été en sélection durant trois semaines, ainsi que ses blessés, enfin de retour, Ali Mabkhout et Khalifa Al Hammadi. Mabkhout, l’homme aux quatorze buts en phase de qualification de la zone Asie, meilleur buteur, et aux 181 buts et 72 passes décisives en 263 matchs avec le club, sera évidemment l’une des principales forces offensives. On surveillera également l’indispensable Thulani Serero au milieu, le club hôte devant ainsi d’abord se défaite du petit poucet de l’épreuve pour ensuite aller défier Al Hilal au deuxième tour.

alahlyAl Ahly, le géant décimé

Le monstre construit par Pitso Mosimane a remporté sa dixième Ligue des Champions de la CAF et se présente sur la ligne de départ fort d’une série totalement folle d’une seule défaite depuis mai dernier, tenant son invincibilité durant trente-huit matchs. Cette défaite est intervenue il y a quelques jours alors que le club doit faire face à de nombreuses absences, l’Égypte étant désormais aux portes de la finale de la CAN 2021. Le problème des Ahlaouis est d’ailleurs à situer sur ce plan : Mohamed El-Shennawy, Ayman Ashraf, Mohamed Abdelmoneim, Hamdi Fathi, Amr El-Sulya, et Mohamed Sherif sont à la CAN. Aucun signal ne semble au vert pour les hommes d’un Mosimane écarté du banc pour l’ouverture de la compétition après avoir été testé positif à la COVID-19. Car à ces absences s’ajoutent les blessures de Percy Tau, Akram Tawfik, Salah Mohsen et Badr Benoun. Si le diamant sud-africain est tout de même du déplacement, alors que son indisponibilité avait été évaluée à quatre semaines, c’est donc un Al Ahly fortement diminué qui se présente aux Émirats. Difficile dans ce contexte de rééditer le résultat obtenu par les anciennes générations du club lors des éditions 2006 et 2012 de la compétition qui les avait vus passer le premier tour et croiser le fer avec le représentant CONMEBOL en demi-finale (chef de file des deux générations, Mohamed Aboutrika avait vu les cairotes s’incliner contre l’International en 2006 et Corinthians en 2012) ou de l’édition 2020 avec une demi-finale disputée face au Bayern. D’autant que depuis 2013, le vainqueur de la C1 africaine voit son chemin vers les demi-finales systématiquement barré dès l’entrée en lice, lors de cette édition, le Raja Casablanca finaliste disputait la compétition en tant que champion du pays organisateur, le champion d’Afrique d’alors, Al Ahly, étant éliminé d’entrée.

alhilalAl Hilal, sous pression

Vainqueur de Pohang en finale de l'Asian Champions League, Al Hilal a confirmé son statut de géant d’Asie, lui qui avait été injustement éliminé l’année précédente. Le géant saoudien revient pour sa deuxième participation à la Coupe du Monde des clubs après 2019 avec l’espoir d’aller croiser le fer avec le champion d’Europe. Quatrième en 2019, Al-Za'eem peut-il espérer mieux cette année ? Sur le papier, et malgré la perte de sa légende Bafétimbi Gomis, parti retrouver Galatasaray dans les dernières heures du mercato européen, Leonardo Jardim dispose d’un groupe toujours aussi solide au potentiel offensif toujours aussi redoutable. Pour palier le départ de la panthère française, le géant s’est offert Odion Ighalo, meilleur buteur du championnat saoudien avec Al Shabab avec douze buts en dix-neuf sorties, qui vient donc compléter une armada composée d’André Carrillo, Moussa Marega, Salem Al-Dawsari ou encore Matheus Pereira, ancien du Sporting ou de West Brom. Reste que dans les faits, Al Hilal n’arrive pas forcément dans les meilleures dispositions. Deux mois après avoir soulevé l’ACL, le géant saoudien piétine en championnat. Après n’avoir pris que deux petits points lors de ses quatre matchs post-titre continental, la nouvelle dynamique de trois victoires a été stoppée à une semaine de la Coupe du Monde des clubs par un nul face à un candidat à la relégation. La pression est donc immense sur les épaules de Leonardo Jardim qui doit absolument hisser son club jusqu’à la demi-finale face à Chelsea, et pourquoi pas parvenir à le bousculer.

rayadosRayados, faire mieux que le voisin

La Coupe du Monde des clubs reste un moment particulier pour tout représentant mexicain. Elle est l’occasion de s’offrir une visibilité mondiale, montrer sa valeur au monde, obsession de la Liga MX et ses représentants. Cette obsession est d’autant plus forte quand on se nomme Monterrey. Pour sa cinquième participation à l’épreuve et deux ans après avoir décroché la troisième place et surtout fortement bousculé Liverpool en demi-finale, les Rayados reprennent le flambeau laissé par l’encombrant voisin de la ville, Tigres, sensation de l’édition 2020 avec une finale perdue d’un rien face au Bayern et un scalp brésilien en demi-finale.  

Pour parvenir à faire au moins aussi bien que le rival local, les Rayados peuvent compter sur un collectif d’une grande richesse, débordant d’internationaux, même si le début du Clausura n’est pas non plus exceptionnel (deux nuls et une victoire). La bande à Javier Aguirre s’appuie sur l’excellent Esteban Andrada dans les buts, l’expérience d’un César Montes derrière qui du haut de ses vingt-quatre ans pèse déjà plus de deux cent cinquante matchs de Liga MX avec les Rayados (même s’il sera absent pour l’entrée en lice des siens, positif à la COVID-19), des pistons très offensifs que sont les internationaux chiliens et colombien Sebastián Vegas et Stefan Medina, un milieu extrêmement joueur, symbolisé par des Luis Romo ou encore Maxi Meza, et des machines à buts que peut être un Rogelio Funes Mori. Mais donc surtout une densité d’effectif assez folle : on peut ainsi citer la connexion des anciens de River que Matías Kranevitter continue d’entretenir, le formidable dynamiteur colombien Duván Vergara dans le couloir gauche, l’immortel Joel Campbell à droite et du choix, des alternatives offertes par la présence d’Érick Aguirre, Jesús Gallardo ou encore Vincent Janssen. Une certitude, les Rayados ne veulent pas revivre l’élimination prématurée de 2011 et 2013 et entendent bien aller chercher mieux que la troisième place, qu’ils ont décroché lors des deux autres éditions auxquelles ils ont participé. Pour au moins faire en sorte que le bruit des Tigres s’éloigne enfin.

palmeirasPalmeiras, redorer le blason

Le meilleur moyen de faire oublier la honte que fut l'élimination dès l'entrée en lice lors de la dernière édition, était d’entrer dans l’histoire pour des choses bien plus positives. C’est exactement ce qu’a fait Palmeiras en conservant son titre en Copa Libertadores, exploit qui n’avait été réalisé qu’une seul fois au XXIe siècle, huit fois dans toute l’histoire de l’épreuve. Place désormais au pardon en Coupe du Monde des clubs, pour essayer de rappeler que la défaite face à Tigres n’était qu’un accident.   

La recette du Verdão reste la même, les hommes aussi. Abel Ferreira a construit une machine à faire déjouer, à épuiser. Palmeiras n’est pas une équipe qui va offrir des séquences folles d’un football total. Le groupe d’Abel Ferreira est pragmatique, discipliné, équilibré et surtout, d’une redoutable efficacité. Cela fait désormais deux ans que le continent l’a appris à ses dépens, se cassant les dents sur une défense d’une solidité folle, symbolisée par le duo Gustavo Gómez – Luan dans l’axe qui protège un Weverton parmi les meilleurs portiers de la CONMEBOL, des latéraux taillés pour le contre Marcos Rocha, un cœur du jeu dense conduit par le duo Gustavo Scarpa – Raphael Veiga et un secteur offensif redoutable alliance de vivacité symbolisée par Rony et d’expérience, comme celle de Dudu. Le Verdão est toujours aussi pénible à jouer et qui a débuté son année 2022 comme il avait terminé 2021, n’ayant même encaissé qu’un seul but lors de ses quatre sorties de janvier dans le paulista. Autant dire qu’il est déjà prêt à faire déjouer tout le monde et prendre sa revanche sur 2020.

Auteur
Nicolas Cougot
Author: Nicolas CougotWebsite: http://lucarne-opposee.fr
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.
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