Il aura fallu attendre les derniers instants de deux demi-finales fermées pour que l’affiche de la finale de la CONCAChampions soit enfin connue. Elle opposera les deux grands favoris de l’épreuve.

Sur le papier, une finale Tigres – América n’avait rien d’une grande surprise tant les deux équipes possèdent les meilleurs effectifs du dernier carré de la compétition. Reste qu’après un 0-0 au match aller, à l’heure où les deux favoris accueillaient leur demi-finale retour, rien n’était joué d’avance.

Le constat était d’autant plus vrai pour les Tigres de Ferretti que si le premier quart d’heure avait laissé espérer à une prise en main rapide de la rencontre, la suite n’allait être que déchet technique, fébrilité, manque d’imagination et surtout absence quasi-totale d’occasions. Certes Aquino aurait pu (dû ?) ouvrir le score sur sa tête plongeante de début de match lorsqu’il se retrouvait seul au second poteau, mais par la suite Damm, virevoltant 10 minutes, avait totalement disparu des radars pour le reste de la partie, Sobis disparaissait également assez rapidement et Gignac se retrouvait forcé de venir loin des cages adverses pour sentir le cuir. Conséquence, les Felinos semontraient totalement impuissants et incapables de fluidité collective et s’en remettaient de temps à autre à un exploit individuel pour espérer faire vibrer un minimum leur Volcán quand les Gallos Blancos, surtout préoccupés par l’obsession de faire défiler le chronomètre (même quand Tigres se retrouvait en infériorité numérique suite à l’exclusion de Dueñas), se montraient quelques fois dangereux par l’esseulé Edgar Benitez. Au final, le match n’était finalement le reflet que de la réalité des deux équipes : deux formations qui n’avancent plus. Mais si Querétaro ne pouvait pas compter sur son buteur providentiel Emanuel Villa, les Tigres avaient leur facteur X, leur star venue au club pour débloquer de telles situations : André-Pierre Gignac. Le français attendait les derniers instants et une demi-occasion pour convertir celle-ci en but, libérant ainsi le Volcán avant de sceller le match quelques instants plus tard et ainsi envoyer ses Felinos vers leur première finale de Ligue des Champions nord-américaine.

Acculés en défense, les Guerreros de Santos Laguna l’auront aussi été le plus clair de la partie à l’Azteca. Face à un América très offensif, il aura fallu le talent d’un Agustín Marchesín, auteur d’une bonne demi-douzaine d’arrêts décisifs maintenant les siens à flot et laissant augurer une heureuse conclusion. Mais dans un match finalement là aussi assez fermé (même si beaucoup plus riche en situations), il aura fallu un coup du sort pour que tout bascule, une faute de main de San Marchesín en prolongation, pour que les Águilas se hissent en finale et puissent ainsi aller y défendre leur titre. Et nous offrir la finale tant attendue. Rendez-vous dans la nuit du 20 au 21 avril prochain.

Photo une : JULIO CESAR AGUILAR FUENTES/AFP/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.