L’édition 2019 de la CONCAChampions a débuté et déjà les premiers coups de tonnerre se sont faits entendre. Car au pays des favoris et autres outsiders, la semaine n’a pas été de tout repos.

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Avec le format instauré la saison passée, la CONCAChampions devient un sprint massif réservé à une élite, élite qui va se refermer la saison prochaine en écrémant certains pays grâce à la refonte de la CONCACAF League tout en permettant aux Mexicains et Nord-Américains de disposer de places assurées. Comme un retour de karma, la première semaine de l’édition 2019 a sonné la révolte des « petits ». À commencer par les Costaricains, premières victimes de la réforme à venir en CONCAChampions et qui ont rappelé qu’ils n’étaient pas des faire-valoir (deux victoires face à un favori et un outsider). Preuve finalement qu’un resserrement de l’élite n’est pas la meilleure des idées quand elle commence à tourner à la ligue fermée.

Car à l’exception de Santos Laguna qui a atomisé Marathón (6-2), de Houston, qui s’impose sur un but de l’immortel DaMarcus Beasley au Guatemala (1-0 face à Guasatoya), ou de New York Red Bulls qui s’est tranquillement imposé face aux Dominicains de l’Atlético Pantoja (2-0), les autres annoncés grands ont vacillés, voire sombrés pour certains.

Vacillé, c’est le cas des Rayados qui n’ont pas fait grand-chose pour se mettre à l’abri en vue du match retour. Opposé aux Salvadoriens d’Alianza, Monterrey s’est contenté d’un triste 0-0 et d’un match sans relief où il a parfois subi sans jamais être véritablement en danger. Reste que le 0-0 à l’extérieur est un score qui peut conduire à quelque piège. C’est aussi le cas de l’autre club de la ville, Tigres. L’autre favori de l’épreuve se rendait au Costa Rica pour y défier un Saprissa triple vainqueur de l’épreuve à l’époque où celle-ci n’était pas CONCAChampions. Sans Gignac mais avec une équipe loin d’être une équipe bis, les Tigres de Tuca sont tombés dans un traquenard. Concédant quelques situations, surtout lointaines, manquant de justesse offensivement une fois qu’ils se sont mis en route, les Felinos ont gâché un nombre incalculable d’occasions, surtout au retour des vestiaires, et ont craqué à l’entrée du dernier quart d’heure sur coup de pied arrêté. Ils rentrent donc à la maison sur une défaite 1-0 qui fait quelque peu tâche et si elle n’est pas insurmontable, reste dangereuse.

Et puis il a ceux qui ont sombré. Premier d’entre tous, le finaliste 2018, Toronto. On savait que le TFC allait partir de loin, surtout après le ménage opéré durant l’intersaison, on savait que le C.A.I panaméen pouvait poser quelques soucis, on ne pouvait cependant pas se douter que les Rouges allaient subir un tel naufrage. « Tout était trop lent, nous n’avons jamais trouvé notre organisation », affirmera Greg Vanney en conférence de presse d’après-match. Le fait est que Toronto s’est exposé comme jamais, a perdu trop de ballons et laissé trop d’espaces à une équipe qui se repaissait de contres. Le bilan est lourd, défaite 4-0 si Vanney espère que les conditions (météo notamment) peuvent tout laisser espérer au retour, la mission qui se présente au TFC est d’une difficulté rare.

Autre équipe à sombrer, Toluca. Tout était bien parti en 2019 pour les Diablos Rojos avec deux victoires lors des deux premières journées. Puis tout a cassé. Quatre défaites, un nul, un seul petit but inscrit, Toluca n’avait pas grandes certitudes avant de se déplacer chez le redoutable Sporting Kansas qui n’avait concédé que deux défaites chez lui en 2018. Le peu de confiance s’est donc transformé en crise totale. Toluca n’a pas véritablement existé aux States et pire a sombré, encaissant trois buts, dont une merveille d’Ilie Sánchez, sans en marquer un seul. Et va devoir trouver une solution au retour dans sa Bombonera, non seulement pour enfin faire trembler les filets mais surtout pour aller chercher une improbable remontada. Dernier à sombrer, Atlanta United. Le champion MLS a changé d’entraîneur, change probablement de philosophie sur le long terme, le premier changement et qu’il a exposé des carences rares. Totalement dépassé dans le jeu, à l’image de la leçon prise lors du deuxième but d’Herediano, avec une défense totalement aux abois, le champion MLS peut finalement s’estimer heureux de n’avoir perdu que 3-1 et d’avoir ainsi encore la possibilité de croire à un retournement de situation. Il faudra cependant corriger bien des choses (énormément de choses) pour espérer quoi que ce soit.

Les résumés

Marathón 2-6 Santos Laguna

Alianza 0-0 Rayados

Guastatoya 0-1 Houston Dynamo

Saprissa 1-0 Tigres

Atlético Pantoja 0-2 New York RB

C.A.I 4-0 Toronto

Sporting Kansas 3-0 Toluca

Herediano 3-1 Atlanta United

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.