On connait désormais les affiches des quarts de finale de la Gold Cup 2023. Si Haïti, Guadeloupe et Martinique peuvent nourrir bien des regrets, certains prétendants n’ont pas montré grand-chose.
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Groupe A : sans surprise
On avait prévenu, même si les tenants du titre, les États-Unis, qui venaient de décrocher sans trembler la Nations League abordaient cette Gold Cup avec une équipe plus que fortement remaniée, et si le premier match face à la Jamaïque, duel au sommet du groupe a laissé planer quelques doutes, les Stars and Stripes étant longtemps dominées par d’excellent Reggae Boyz, la suite a vu l’équipe US tranquillement gérer ses deux matchs suivant, assurant même la première place grâce à deux énormes cartons face à Saint Kitts et Nevis (6-0) et Trinidad y Tobago (6-0), avec notamment un Jesús Ferreira en feu (deux triplés). Le groupe n’a pas été celui du grand suspense puisque la Jamaïque a également parfaitement géré son statut d’outsider et aurait même pu prendre la première place si elle avait mieux géré sa deuxième mi-temps face aux USA et ainsi pu conserver son avance.
Groupe B : le Mexique est lancé
Autre grandissime favori à l’heure du coup d’envoi, et malgré une Nations League totalement ratée, des éliminatoires mondiaux insipides et une Coupe du Monde plus que décevante, le Mexique avait donc misé sur la carte Jaime Lozano pour réveiller les siens. Cela a fonctionné en ouverture, la victoire face au Honduras ne souffrant d’aucune contestation, celle face à Haïti a été certes plus longue à se dessiner, les Grenadiers tenant le premier acte, mais a finalement été plus que logique. Reste tout de même un élément qui peut susciter quelques angoisses à l’heure d’aller chercher le titre : le manque de réalisme offensif. Le Mexique a dominé ses rencontres mais a énormément peiné soit à cadrer, soit à convertir. La preuve définitive a été donnée par le Qatar, un tir – un but, qui a réussi le hold-up parfait lors de la troisième journée pour aller chercher une incroyable victoire quand le Mexique avait tiré à vingt-cinq reprises (pour seulement six cadrés). Incroyable victoire car elle a permis aux hommes de Carlos Queiroz d’arracher une qualification totalement inespérée au vu du contenu proposé. Le Qatar n’a jamais véritablement maîtrisé ses rencontres, a essentiellement subi, mais a donc réussi à doubler Honduras et Haïti en profitant d’une terrible défaite des Grenadiers lors du dernier match du groupe face aux Catrachos. Les regrets seront immenses pour Haïti qui a finalement manqué sa finale.
Groupe C : Panamá s’affirme
Une finale de groupe que la Martinique a également manqué, sans pour autant ne pas avoir entretenu l’espoir. À l’heure d’entrer en lice pour la dernière journée, les Matinino n’avaient besoin que d’un nul pour assurer leur place en quarts. L’espoir était réel car le Costa Rica n’avait guère convaincu lors des deux premières sorties, étant totalement dominé en ouverture par Panamá avant de se montrer impuissant face au Salvador. Le souci est que si la Martinique dispose d’une réelle puissance de frappe offensive, en défense, elle offre trop de largesses. La preuve dans cette finale où les trois défenseurs centraux ticos ont inscrit les trois premiers buts du match sur trois coups de pied arrêtés – la grande force du Costa Rica de Luis Fernando Suárez – avant que les espaces laissés aux offensifs adverses ne soient trop grand. Mais cette Martinique a montré ses ressources, malgré une fatigue physique évidente – cinq matchs en un peu plus de deux semaines – et a aussi exposé quelques failles dans une défense costaricaine réputée infranchissable. Conséquence, la conclusion du groupe a donné lieu à un match totalement dingue, terminé sur un score fou de 6-4 en faveur du Costa Rica qui assure sur le fil sa place en quarts. Une place que Panamá a tranquillement acquise en dominant donc le Costa Rica et la Martinique, s’appuyant sur un collectif parfaitement rodé, organisé et d’un sacré mélange de fluidité, de justesse technique et d’impact physique. Les Canaleros ont démontré qu’ils étaient plus que jamais engagé dans la course au top 4 continental et n’en finissent plus de s’affirmer comme un prétendant à la finale. Leur victoire dans le groupe leur offrant ainsi un quart de finale très abordable.
Groupe D : historique Guatemala
Si le final du Groupe C a donné son lot d’émotions et de spectacle, celui du Groupe D, disputé juste avant, a été encore plus intense. La « faute » à un favori annoncé qui est finalement bien en deçà des espoirs placés en lui. Privé de trop nombreux cadres, à qui on a laissé le droit d’aller négocier leur transfert plutôt que d’aller chercher un titre continental que le Canada n’a plus remporté depuis plus de deux décennies, le Canada ne convainc personne. Accrochés par la Guadeloupe en ouverture, puis par le Guatemala, les Rouges ont assuré le minimum en s’imposant face à Cuba, toujours aussi plombé par les défections et se sont qualifiés grâce au fait que Guatemala et Guadeloupe s’affrontaient en finale du groupe. Un final totalement dingue qui a vu les Gwada Boys mener à deux reprises, manquer un penalty qui aurait été synonyme de qualification, et s’incliner sur deux buts d’un excellent Rubio Rubín et une dernière merveille signée Carlos Mejia à l’entrée du dernier quart d’heure. Pour la Guadeloupe ce final est d’une extrême cruauté, tant les Gwada Boys méritaient mieux – même s’ils ont beaucoup souffert au retour des vestiaires (sans doute encore la fatigue des barrages se faisant ressentir). En revanche, pour le Guatemala, cette qualification et cette première place, qui intervient pour le retour de la sélection après deux années d’enfer d’une suspension par la FIFA en 2016, est un moment d’histoire. Les Chapines retrouvent un quart de finale qu’ils n’avaient plus atteint depuis 2011 et peuvent rêver une place dans le dernier carré qui serait une première depuis 1996.
Les affiches des quarts sont donc désormais connues, ils débuteront dans la nuit du 8 au 9 juin prochain avec Panamá – Qatar et Mexique – Costa Rica, et se poursuivront le lendemain avec Guatemala – Jamaïque et un très attendu USA – Canada. Des rencontres que l’on suivra évidemment sur notre chaine Kick.
Photo : Elsa/Getty Images
