Le deuxième tour se poursuit en Copa Sudamericana et aura été le témoin d’un nouveau record réalisé par un Paraguayen. Si quelques équipes prennent une option en vue du retour, l’ensemble des résultats promet tout de même plusieurs matchs retour bouillants.

Huracán 1 – 5 Libertad

Comment pouvait-il en être autrement ? Entre un Globo en pleine reconstruction (qui n’a pas encore débuté, Alfaro étant présent en tribunes mais pas encore au bord du terrain) et un Guma sûr de sa force et tout récemment sacré au pays qui pouvait compter sur ses nouvelles recrues Paulo Da Silva et surtout Óscar Cardozo, il n’y avait pas photo au coup d’envoi. Mais personne ne s’attendait à un tel naufrage. Car sans jamais donner l’impression de forcer mais en montrant une maîtrise collective bien supérieure, Libertad a atomisé un Huracán débordant de bonne volonté, à l’image des Gamarra et autres Pussetto mais bien trop en dessous sur le plan technique. Au final, il n’y a pas eu de match tant le Gumarelo de Jubero s’est promené. Et Libertad de devenir le premier club paraguayen à passer 5 buts en tant que visiteur à un club argentin, à réussir la plus grande goleada d’un paraguayen en Argentine, effaçant des tablettes le Club Cerro Corá ancien détenteur du record (déjà face à Huracán) et surtout égalant le plus gros écart pris par une équipe argentine sur ses terres, marque du Racing face à Cruzeiro en 1999. Une soirée parfaite pour le champion du Paraguay qui s’ajoute aux débuts rêvés de Cardozo (deux buts, une passe décisive).

Cerro Porteño 2 – 1 Boston River

L’heure des grands débuts était arrivée pour Leonel Álvarez à la tête du Cerro Porteño. Opposé à Boston River, le Ciclón n’a pas encore brillé mais est parvenu à sauver l’essentiel en s’imposant chez lui. Battu dans tous les compartiments en première période, les hommes de Leonel Álvarez ont d’abord peiné et s’est retrouvé rapidement mené au score, Bruno Foliados ouvrant la marque sur un exploit individuel. Les Uruguayens auraient pu prendre le large en première période, se procurant deux autres belles situations mais allaient payer le manque de réalisme en seconde période lorsqu’à l’entrée du dernier quart d’heure, Alfio Oviedo surgissait pour égaliser et relancer le match. Dans la foulée, Santiago Moline plaçait une nouvelle tête au fond des filets, le Cerro avait retourné le match mais allait pourtant de nouveau souffrir dans les derniers instants, Boston passant près d’égaliser. Il faudra se montrer bien supérieur au retour si la bande à Leonel Álvarez veut poursuivre l’aventure de la Sudamericana.

Oriente Petrolero 2 – 3 Atlético Tucumán

Il y avait un parfum de dernière du côté du Decano et elle fut réussie. Avant de rejoindre Central, Fernando Zampedri revêtait une dernière fois le maillot albiceleste de l’Atlético Tucumán et aura été le grand artisan de l’importante victoire décrochée en Bolivie. Tout avait pourtant bien mal commencé pour le Decano qui se faisait surprendre d’entrée par Freitas dès la 2e minute et se retrouvait à devoir courir après le score alors que le match ne faisait que débuter. Mais rapidement, les hommes de Zielinski ont pris le contrôle de la partie Zampedri commençait à menacer les cages adverses quand Lizio et Suárez manquaient de breaker pour les locaux. Au retour des vestiaires, les Argentins allaient montrer davantage d’ambitions offensives et ça allait payer. Après avoir trouvé la barre, Zampedri récupérait une erreur de Lizio et offrait l’égalisation à Luis Rodríguez. Le Decano était lancé, il doublait la mise par Bruno Bianchi parfaitement servi par un autre débutant, Gervasio Núñez, huit minutes plus tard. Qu’importait alors l’égalisation de Freitas pour Oriente Petrolero, il était écrit que pour sa dernière avec le club Fernando Zampedri serait le héros, il donnait la victoire aux siens dans la minute suivante.

Bolívar 1 – 0 Liga de Quito

Pour la première de Pablo Repetto à la tête de la LDU, le déplacement à l’Hernando Siles pour y défier le champion de Bolivie, Bolívar, s’annonçait des plus délicats. Si les 90 premières minutes du duel ont finalement tourné en faveur de La Academia, la LDU a pourtant chèrement défendu sa chance. Car jusqu’au but de Juan Carlos Arce, les Equatoriens ont eu l’occasion d’ouvrir le score, notamment Hernán Barcos qui faisait briller Matías Dituro à la sortie du premier quart d’heure. Mais une fois le score ouvert, les meilleures situations ont été pour les locaux, la plus incroyable pour Edemir Rodríguez qui manquait sa reprise alors que le but s’offrait à lui. C’est donc finalement ce seul petit but d’écart qu’il faudra préserver à la Casa Blanca pour les débuts de Repetto à domicile. Une mission qui s’annonce délicate, l’entrée en jeu de José Cevallos donnant quelques motifs d’espoir aux hinchas de la LDU.

Independiente 4 – 2 Deportes Iquique

Et si Independiente aimait se créer des difficultés tout seul ? A l’issue du match aller l’opposant au dangereux Deportes Iquique la question est légitime. Car fidèle à ses habitudes depuis l’arrivée d’Ariel Holan, le Rojo a livré une prestation des plus convaincantes, montrant sa supériorité notamment en première période avant de s’effondrer et se mettre en danger en vue du match retour. Le premier acte a été une démonstration de ce que l’Independiente version Holan est : une équipe joueuse, solide, fluide. Construisant de l’arrière, s’organisant autour d’un doble cinco comme on le dit en Argentine, Independiente a roulé sur des Dragones totalement dépassés pendant 45 minutes et qui rentraient ainsi aux vestiaires avec une fessée en quatre temps, quatre buts dans la musette comme autant de chapitre d’une belle démonstration. Puis, en seconde période, plus rien. Une baisse de rythme, Holan qui change ses plans en sortant Domínguez et Iquique, qui avait trouvé le poteau en fin de premier acte, reprenait vie au fur et à mesure qu’Independiente se désorganisait. Alors Bielkiewicz réduisait l’écart sur penalty puis dans les derniers instants Espinoza atténuait encore la défaite. Et voilà comment le Rojo, qui aurait pu s’assurer un match retour des plus tranquilles, va devoir se méfier, les Dragones chiliens ne sont qu’à deux buts.

Nacional 1 – 1 Olimpia

Les deux derniers finalistes paraguayens d’une Libertadores se retrouvaient au Defensores del Chaco pour le seul duel 100% guaranie du tour. Sur une bonne dynamique, Olimpia débutait mieux la rencontre mais le Nacional passait par les airs pour perturber le Decano et la rencontre était équilibrée. On atteignait la fin du premier quart d’heure lorsqu’Adam Bareiro surgissait pour ouvrir le score en faveur des « locaux ». La joie de La Academia ne durait qu’un temps, car la réponse d’Olimpia était quasi immédiate. Néstor Camacho déviait une longue touche pour Walter González qui fusillait alors Santiago Rojas et égalisait quatre minutes plus tard. Revenu au score, Olimpia appuyait mais gâchait quelques belles occasions. Au retour des vestiaires, Éver Almeida lançait Roque Santa Cruz afin de placer une pointe capable de terminer les occasions du Decano mais les situations venaient à manquer, la faute à un Nacional qui bouchait tous les espaces. Le Tricolor aura même une occasion d’arracher la victoire, sur une frappe de Salgueiro qui manquait de surprendre Barreto mais le score n’évoluait plus. Les deux équipes devront se départager début août.

Nacional Potosí 0 – 1 Estudiantes

Un déplacement au Nido de los Cóndores de Potosí n’est jamais l’assurance d’une soirée tranquille. Pour les débuts de Gustavo Matosas à la tête des Pinchas d’Estudiantes, les Argentins ont pourtant réussi un bel exploit, celui de s’imposer. Pour cela, Estudiantes a pu compter sur un grand Mariano Andújar qui a passé son temps à sortir toutes les tentatives des Cristian Alessandrini et autres Aldo Velasco, les plus actifs en pointe côté Nacional, Alessandrini passant le plus près de l’ouverture du score en début de seconde période lorsque le portier Pincha détournait sa frappe sur son poteau. Faute d’être efficaces, les potosinos avaient laissé passer leur chance. Car au fil des minutes, leur rythme faiblissait et l’expulsion d’Edson Pérez allait tout changer à vingt minutes de la fin. Estudiantes retrouvait son souffle et dominait la fin de partie jusqu’à trouver récompense par Lucas Rodríguez à l’entrée des dix dernières minutes. L’expérience a parlé, Estudiantes n’aura désormais plus qu’à assurer chez lui début août au retour.

Deportivo Cali 1 – 1 Junior

Dernier duel de la semaine, un autre duel entre compatriotes, celui opposant le Deportivo Cali à l’ambitieux Junior. A Palmaseca, le Deportivo Cali a d’abord pris l’initiative grâce notamment à César Amaya et Fabián Sambueza sur les côtés et au duo Nicolás Benedetti – Jefferson Duque dans l’axe et ainsi logiquement ouvert le score, par Benedetti à la réception d’un amour d’ouverte de l’extérieur du droit d’Amaya. Les Azucareros poursuivaient leur domination en seconde période mais allaient se heurter à un Sebastián Viera infranchissable qui repoussait tout ce qui se présentait à lui. On pensait alors que Junior allait couler lorsque Deivy Balanta était exclu par Néstor Pitana peu après l’heure de jeu. Il n’en fut rien. Cali ne maintenait pas le rythme et allait le payer face aux individualités de Junior. Téo lançait Chará qui plaçait le ballon entre les jambes de Ricardo Jerez. 1-1 score final, Junior a souffert mais décroche un bon résultat nul aux saveurs de victoire.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.