Sans-faute brésilien, miracle argentin, dernier survivant colombien. Retour sur la semaine de Copa Sudamericana qui aura été riche en émotions.

Santa Fe 1 – 0 Fuerza Amarilla

Auteur d’un sans-faute en championnat, décevant mais vivant à l’aller, Santa Fe devait non seulement se qualifier mais surtout convaincre. On se contentera finalement de la qualification. Car face à un Fuerza Amarilla qui pense surtout à sauver sa peau en première division équatorienne et qui n’aura jamais été véritablement dangereux, terminant même la rencontre à neuf contre onze, les Cardenales ont une fois encore montré qu’ils tenaient tranquillement la baraque derrière mais qu’ils peinent tout autant à produire du jeu. Au final, les meilleures situations pour les hommes de Gregorio Pérez l’ont été sur coups de pied arrêtés, les services millimétrés de l’immortel Omar Pérez ayant fait courir bien des frissons dans les échines équatoriennes. C’est ainsi presque sans surprise que l’unique but de la partie est arrivé sur corner, Pérez déposant le ballon sur la tête de Javier López dont la reprise terminait au fond des filets, bien aidée par le sauvetage de Fernández qui envoyait sa parade dans la tête de Gracia. Santa Fe se qualifie donc pour les huitièmes, ne prend toujours pas de but mais ne convainc toujours pas.

Chapecoense 1 (4) – (2) 0 Defensa y Justicia

Battu en Argentine lors de la dernière de Beccacece, Chapecoense avait également changé d’entraîneur à l’heure d’accueillir un Defensa y Justicia également en reconstruction. La victoire du week-end précédent en championnat avait redonné un peu de sérénité à une Chape qui pouvait ainsi se focaliser sur la Sudamericana et sa défense de titre. Sans briller, mais en montrant un peu plus d’intention (à défaut de véritables occasion), les Brésiliens sont ainsi parvenus à se qualifier. Il a d’abord fallu un but signé Tulio de Melo, venu couper un centre parfait de Reinaldo sur corner, il a ensuite fallu un énorme Jandrei dans les cages, le portier de Chapecoense partant systématiquement du bon côté. Côté Defensa y Justicia, la première de Nelson Vivas laisse bien des interrogations tant el Halcón n’a strictement rien monté à l’exception d’une énorme occasion, sa seule, dès la troisième minute pour Kaprof. Trop peu pour espérer disputer le tour suivant.

Corinthians 2 – 0 Patriotas

Parfait gestionnaire en championnat, le Corinthians en a fait de même en Sudamericana. Après le nul ramené de Colombie, le Timão a sorti une équipe mixte pour le retour et a assuré sa qualification sans finalement beaucoup trembler. Ayant tout de même du mal à trouver de la fluidité dans un premier temps, les hommes de Fábio Carille ont attendu d’atteindre pratiquement la demi-heure pour prendre les commandes du match retour sur un nouveau but de Fabián Balbuena (déjà buteur à l’aller et unique buteur en championnat lors de la victoire face à Fluminense). Le plus dur semblait fait d’autant que les visiteurs pêchaient par manque de précision dans leurs passes pour se montrer dans dangereux. Pourtant, au retour des vestiaires, Patriotas allait bousculer l’actuel leader du championnat brésilien, emmené par un Edis Ibargüen dans tous les bons coups. Malheureusement, là encore les Colombiens manquaient de précision et surtout s’exposaient aux contres du Timão qui allait pourtant attendre les tous derniers instants pour définitivement plier l’affaire, Pedrinho s’échappant seul côté droit sur un dégagement de Cássio pour assurer le 2-0 final.

Sol de América 1 – 3 Ponte Preta

Avec pour mission de remonter un but, Sol de América accueillait la Ponte Preta au Luis Alfonso Giagni et donc d’entrée cherché à retourner la situation. Malheureusement à trop se jeter à l’attaque sans véritablement penser au repli défensif, on se fait souvent piéger et la guenon n’a pas tardé à le faire comprendre au Danzarín. Neuvième minute de jeu, Jadson poussait tranquillement le ballon au fond des filets au terme d’une action parfaitement construite par des visiteurs bien aidés par l’absence de pressing adverse. Pourtant, Sol de América allait réagir. Vera, Giménez, Villagra et Toledo ne cessaient de se montrer dangereux et ce dernier égalisait quasi immédiatement. Les situations se multipliaient sur les buts d’Aranha mais sans pour autant que les filets tremblent. Alors, les visiteurs allaient frapper une deuxième fois, dans les arrêts de jeu, profitant une fois encore d’une défense bien trop laxiste. A 2-1, l’affaire était pliée, Lucca s’offrait un doublé sur penalty d’entrée de second acte, tuant définitivement toute volonté de remontada. Alors Sol de América allait pousser histoire de sortir la tête haute, mais rien n’y fera, la Ponte Preta se qualifie tranquillement pour les huitièmes de finale.

Universidad Católica 1 – 2 Fluminense

Après la large victoire de l’aller (4-0), il n’y avait pas de suspense à Quito entre la Católica et Fluminense. Alors si l’excellent Jhon Cifuente a assuré son statut de meilleur buteur de l’épreuve en s’offrant un cinquième but en milieu de premier acte, les hommes d’Abel Braga ont ensuite tranquillement géré leur avantage. L’égorgeur Henrique Dourado a tué le suspense à cinq minutes de la pause, rendant le second acte quelque peu anecdotique, sauf pour Marlon Freitas qui s’est offert son premier but avec le Flu, celui de la victoire des siens en terres équatoriennes.

Independiente Medellín 2 – 3 Racing

C’était sans aucun doute l’affiche de la semaine. Après la victoire 3-1 au Cilindro, le Racing se présentait à l’Atanasio Girardot avec quelques inconnues liées à une nouvelle saison en train de débuter. Et si les hommes de Diego Cocca ont encore bien du travail, le résultat ramené de Colombie est parfait pour générer la confiance et la sérénité permettant d’avancer. Tout n’a pas été facile face à un DIM qui rêvait de retourner une situation mal embarquée mais pour laquelle le but du match aller avait offert de l’espoir. Un espoir que les 45 premières minutes ont d’abord transformé en certitudes. Car le premier acte a été un cauchemar pour le Racing. Un but d’entrée de Leo Castro, parfaitement servi par Toloza, des vagues rouges qui se sont succédées, un doublé pour Castro avant même la fin de la première demi-heure, on a craint la débâcle pour La Academia. Puis, finalement le match a tourné. Le Racing avait beau être dépassé, laisser des espaces, une dernière montée de Zaracho permettait au Pulpo González de ramener l’espoir dans les rangs argentins et d’assommer les locaux. Pourtant, le danger restait réel. Une boulette de Vittor n’était pas exploitée par Didier Moreno, le DIM avait laissé passer sa chance. Car le Racing obtenait un penalty pour une main de Saiz et le DIM allait s’écrouler. Cuadra égalisait, les locaux se délitaient et terminaient même la partie à huit, Mansilla pouvait clore l’affaire d’un dernier but, le Racing s’impose en Colombie et se prépare désormais à un autre gros obstacle : le Corinthians.

Arsenal 2 – 1 Sport

Tranquille vainqueur à l’aller, le Sport de Vanderlei Luxemburgo pensait faire un voyage serein en Argentine et plier l’affaire face à un Arsenal qui n’apparaissait clairement pas comme une réelle menace sur le papier. Et pourtant, si les Brésiliens seront du rendez-vous des huitièmes, la qualification aura été acquise dans la souffrance. Si Sport s’est créé les premières situations de la partie, el Arse a pris le contrôle de la partie au fil des minutes et, après plusieurs tentatives sans danger, s’est donné de l’espoir en toute fin de premier acte lorsque Brunetta poussait au fond des filets un ballon qui trainait aux six mètres. Ce but donnait de l’allant aux Argentins, qui, portés par un excellent Leonardo Rolón allaient doubler la mise peu après l’heure de jeu sur une tête de celui qui venait de le remplacer, Rodrigo Contreras. Tout était alors possible. Le danger était réel pour les visiteurs qui tentaient de rapidement reprendre leur destin en main mais gâchaient plusieurs situations qui laissaient la place à toute mauvaise surprise. D’autant qu’el Arse restait dangereux, Ivan Bella faisant par exemple passer un frisson dans l’échine d’un Magrão battu. Finalement, Sport s’en sortira en toute fin de rencontre grâce au double buteur du match aller, l’ancien bordelais André qui profitait d’une offrande de Diego Souza pour plier l’affaire.

Boston River 1 – 4 Cerro Porteño

Ayant quelque peu inquiété lors du match aller, le Ciclón n’a mis que 45 minutes pour rassurer ses fans au retour à Montevideo face à Boston River. Après la courte (et imméritée) victoire de l’aller, le Cerro Porteño était en danger mais l’équipe de Leonel Álvarez a d’abord laissé jouer les locaux, les 15 premières minutes étant en faveur de Boston River, Avant de se mettre en action et de prendre le contrôle de la partie. Une passe parfaite de Candia pour Ruiz, un tacle manqué de Joaquín Pereyra et Victor Carillo sifflait un penalty pour les visiteurs que Jorge Rojas transformait. Libéré, le Ciclón attendait la seconde période pour tuer le match en 20 minutes. Le temps pour Jorge Rojas de servir José Ortigoza pour le 2-0, pour Óscar Ruiz d’offrir à Juan Aguilar le 3-0 puis pour William Candia de plier l’affaire sur un nouveau service de Rojas. A 4-0, ne restait alors plus que l’honneur à sauver pour les « locaux » (le match se jouant au Gran Parque Central, terres du Nacional), Federico Rodríguez s’y attelait mais le match était joué depuis bien longtemps.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.