Fin du second tour de la Sudamericana et si la semaine a permis à certains de confirmer leurs matchs aller, d’autres ont offert un suspense fou et des retournements de situation comme seuls des matchs à élimination directe savent les offrir. On respire un grand coup et on revient sur cette folle semaine.

Libertad 2 – 0 Huracán

Il n’y avait aucun suspense au coup d’envoi du match retour entre Guma et Globo, le carton historique de l’aller en faveur du champion du Paraguay ayant réduit à néant tout espoir argentin. Alors Fernando Jubero avait décidé de faire tourner, laissant quelques cadres comme Antonio Bareiro, Paulo da Silva ou le héros de l’aller, l’immortel Óscar Cardozo, sur le banc. Cela n’a pas empêché les locaux de se créer la première opportunité du match, Santiago Salcedo faisant chauffer les grands de Manuel García d’entrée de partie avant de gérer tranquillement le match, ne se tuant pas à imposer un grand rythme, peu menacé par un Huracán bien trop imprécis pour être véritablement inquiétant. Alors, Libertad attendait le début de deuxième période pour plier davantage l’affaire. Jorge Recalde ouvrait le score, dix minutes plus tard, Salcedo profitait d’une énorme boulette du portier du Globo, à l’heure de jeu, l’affaire était entendue, Libertad assurait tranquillement sa qualification par un nouveau succès.

Atlético Tucumán 3 – 0 Oriente Petrolero

Du suspense, il n’y en avait guère non plus du côté de Tucumán après la belle victoire du Decano ramenée de Bolivie, même si le groupe de Zielinski se retrouvait désormais amputé de Fernando Zampedri et du duo Bruno Bianchi – Ignacio Canuto et qu’Oriente Petrolero pouvait encore croire à un exploit en Argentine. Mais au milieu des juveniles alignés par Ricardo Zielinski, deux anciens allaient faire en sorte que le Decano assure sa qualification sans véritablement trembler. Le premier était Cristian Luchetti, qui sortait les premières tentatives des visiteurs, notamment face à José Alí Meza au quart d’heure, le second était Luis La Pulga Rodríguez qui allait tout simplement s’offrir un triplé, ouvrant le score juste avant la pause, doublant la mise d’une belle tête venue couper le centre de Barbona dès le retour des vestiaires, triplant et clôturant la marque en fin de rencontre pour assurer un large succès à un Atlético Tucumán convaincant.

Estudiantes 2 – 0 Nacional Potosí

Le scénario était quasi identique à La Plata où Estudiantes accueillait un Nacional contraint à l’exploit après la victoire des Argentins en Bolivie. Et là encore, il n’y a eu que peu de suspense tant la domination d’Estudiantes n’a souffert d’aucune concurrence et, là encore, le match a basculé sous les crampons d’un ancien, Mariano Pavone qui s’est offert un doublé et a tranquillement hissé les siens vers les huitièmes de finale, tant le Nacional n’a jamais paru en mesure de se montrer au moins quelque peu inquiétant.

Deportes Iquique 1 – 2 Independiente

43 ans sans victoire. A l’heure de se rendre à Calama, Independiente devait vivre avec une malédiction qui courrait depuis près d’un demi-siècle, celle de n’avoir plus gagné en déplacement au Chili en dehors de Santiago. Il fallait pourtant résister pour s’éviter un retour du Deportes Iquique après le 4-2 de l’aller, les deux buts inscrits par les Dragones pouvant laisser une once d’espoir aux hommes de Jaime Vera. Le souci pour Iquique était la dynamique. Avec une seule victoire au cours des huit derniers matchs disputés, les Dragones n’avaient que peu de certitudes et les départs de l’intersaison étaient venu en ajouter d’autre. Pourtant, les « locaux » ont parfaitement initié leur match retour, Villalobos ouvrant le score dès la huitième minute au terme d’une action collective parfaite et laissant donc naître un réel espoir. D’autant que pendant une demi-heure, Iquique se montrait maître du ballon, bousculait Independiente. Mais un corner de Barco parfaitement coupé par Meza allait ruiner les espoirs chiliens. A 1-1, Iquique n’allait pas réussir à se relever, KO en fin de première période, intense mais trop imprécis en seconde. Le Rojo attendait son heure, après un raté de Barco, elle venait en toute fin de partie lorsque Lucas Albertengo venait tuer le suspense en offrant la victoire aux siens. Independiente est en huitièmes et met fin à une malédiction vieille de 43 ans.

Junior 1 (3) – 1 (2) Deportivo Cali

Le suspense était entier en revanche lors du choc 100% Colombie entre Junior et le Deportivo Cali. Revenu avec un nul heureux de Cali, Junior entendait bien poursuivre l’aventure et valider son excellent début de tournoi local par une bonne dynamique continentale. Au Metropolitano, les Azucareros ont réalisé une belle première période, ouvrant même le score suite à un ballon volé par Andrés Roa qui a initié ainsi un contre que Fabián Sambueza concluait. Malheureusement pour les hommes d’Héctor Cárdenas, Junior allait monter d’un cran en seconde période et trouver juste récompense sur penalty que Roberto Ovelar transformait. La domination des locaux augmentait alors et Cali s’évertuait à surtout tenir le résultat synonyme de tirs au but. On ne pouvait alors y échapper et à ce petit jeu, Junior s’offrait la qualification, filant ainsi en huitièmes de finale.

LDU Quito 1 (6) – 0 (5) Bolívar

Le suspense a en revanche été total à la Casa Blanca entre une LDU en pleine reconstruction et un Bolívar qui entendait bien conserver sa courte avance acquise à l’aller. Si la première situation du match a été en faveur de la Academia, la suite a été blanche. Appuyant côté droit avec un duo Narváez – Jonathan González intenable, la LDU a multiplié les situations pendant 90 minutes, butant sur Dituro quand elle ne pêchait pas par maladresse. Mais rien n’y a fait pendant pratiquement toute la rencontre. Après un premier acte où Betancourt a totalement dynamité l’arrière garde bolivienne, la sortie du puissant avant-centre des Albos s’est faite ressentir en seconde période même si les hommes de Pablo Repetto ont accumulé les temps forts dans les 20 derniers mètres des visiteurs. Puis le match a basculé. 92e minute, une dernière montée signée Chalá, une tête parfaite de Salaberry resté aux avant-postes et la Casa Blanca a chaviré, la LDU s’offrant une séance de tirs au but. La séance était folle, Salaberry trouvait la barre, Raldes manquait le cadre et au final, Pedraza le poteau. La Liga de Quito élimine Bolívar et affrontera Fluminense en huitièmes pour une remake des Libertadores et Sudamericana 2008-2009 que tout un peuple blanc attend.

Olimpia 2 – 2 Nacional Asunción

A peine le suspense de la Casa Blanca digéré, un autre match fou allait clore la nuit de Sudamericana. Au Defensores del Chaco, Olimpia et Nacional se retrouvaient pour un troisième duel en un mois après deux résultats nuls 1-1. L’heure était donc venue de se départager, le Decano faisant évidemment office de favori à l’heure du coup d’envoi. Pourtant, dans le jeu, Olimpia n’a jamais paru en mesure de lutter face au Nacional de Torres. Les hommes du Tiburón ont livré une prestation des plus convaincante, offrant une fluidité collective supérieure à ceux d’Ever Almeida. Malheureusement pour eux, ils ont dû faire face à la froide efficacité d’Olimpia. Une mine signée Otálvaro, une tête parfaite de Walter González, à deux reprises, Olimpia a mené au score, pensant même filer vers la qualification. Mais le football sait parfois rendre justice. Une dernière montée des rouge, un ballon qui arrive dans les pieds de Fredy Bareiro, l’ancien d’Olimpia, héros malheureux d’une finale de Libertadores 2013 et premier buteur du Nacional en première période, s’enroulait autour d’Otálvaro. La Academia obtenait un penalty que Juan Manuel Salgueiro transformait. L’autre ancien d’Olimpia éliminait ainsi le Decano au bout du suspense et affrontera Estudiantes en huitièmes.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.