Au terme d’une finale retour parfaitement maîtrisée, Flamengo débute sa saison continentale comme il avait terminé celle de 2019 : par un titre.

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Après le nul ramené de Quito, le Maracanã et ses près de 70000 spectateurs (près de 65000 payants) n’attendait qu’une chose : célébrer son premier titre international à la maison. Son Flamengo le lui a offert au terme d’un match au cours duquel le Mengão a montré une nouvelle facette de son talent, sa maturité.

Le début de match était conforme à ce que l’on attendait, Jorge Jesus avait aligné son classique, remplaçant Bruno Henrique par Pedro aux côtés de Gabigol devant. Les Rubro-negros débutaient donc en exerçant une forte pression que des visiteurs à la recherche d’un exploit, et se créaient plusieurs situations avant d’être finalement justement récompensé d’un but de l’inévitable Gabriel Barbosa qui lui permettait de devenir le co-meilleur buteur du Novo Maracanã (avec 30 réalisation, à égalité donc avec Fred). On pensait alors que la soirée serait des plus compliquée pour un Independiente del Valle alors asphyxié. Mais un premier tournant se produisait quelques instants après le but. Un jeu (très) dangereux de William Arão était justement sanctionné d’un carton rouge après visionnage de la vidéo, Flamengo allait devoir jouer plus d’une heure en infériorité. Alors Jorge Jesus, qui confiera ensuite avoir fait travailler ses joueurs des situations d’infériorité numérique, allait agir. Pedro laissait sa place à Thiago Maia, Éverton Ribeiro et De Arrascaeta doublait les postes sur les ailes pour bloquer les couloirs, Gabigol restait seul en pointe pour générer du danger. Jorge Jesus expliquera que « l’infériorité numérique peut poser des problèmes pour générer du danger, pas pour défendre », le Flamengo qui aime dominer se muait en Flamengo intelligent, parfaitement organisé, laissant le ballon à l’adversaire tout en restant capable de saisir la moindre opportunité. En un mot, un Flamengo d’une maturité tactique folle.

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Independiente del Valle allait ainsi avoir le ballon, se créer quelques situations à défaut d’occasions, incapable de trouver le moindre espace dans la toile rubro-negra, et se retrouvait menacé sur les seules percées d’un Gabigol et les montées d’un Gerson impressionnant. Le véritable tournant de la rencontre se produisait quelques minutes après le retour des vestiaires. Une passe parfaite d’Angelo Preciado trouvait Lucas Faravelli seul face à Diego Alves. Le numéro 8 des roses d’Équateur gâchait totalement l’occasion, celle qui aurait pu tout changer. Car dans la foulée (ou presque), Gabigol s’échappait côté droit et centrait, le ballon était mal dégagé par Preciado et revenait sur Gerson qui au bout d’un tacle rageur tuait le suspense en doublant la mise pour Flamengo. L’affaire était entendue pour les hommes de Miguel Ángel Ramírez. Le temps défilait, la fête pouvait commencer dans les travées du Maracanã. Cabeza voyait rouge à cinq minutes de la fin, les deux équipes à égalité numérique, Flamengo pouvait clore son récital d’un but à l’image du match : percée de Vitinho, passe pour Gerson qui marquait avec une décontraction déconcertante. Le Maracanã pouvait alors célébrer le quatrième titre de l’ère Jorge Jesus et lancer sa saison continentale de la même manière qu’il avait conclu la précédente.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.