Week-end de toutes les folies dans la famille xeneize. L’heure était venue d’élire le nouveau président de l’institution et le verdict a ainsi mis fin à près de vingt-cinq ans de domination des hommes de Macri en même temps qu’elle a rappelé une idole.

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Près de vingt-cinq ans de macrismo ont pris fin ce dimanche dans la grande famille azul y oro de Boca Juniors. Emmenée par le duo Christian Gribaudo – Juan Carlos Crespi, la liste des héritiers du président sortant Daniel Angelici, représentante de ce que l’on appelle l’oficalismo, dernier bastion de la bande à Mauricio Macri, l’homme passé de la présidence de Boca à celle de la République, est donc tombée, assez lourdement. Avec près de 9000 voix d’avance, c’est donc les principaux opposants, Jorge Amor Ameal et Mario Pergolini qui raflent la mise au terme d’une élection qui aura vu 38 363 socios prendre part et qui aura basculé suite à l’intrusion d’un homme : Juan Román Riquelme.

Courtisé par la liste Gribaudo – Crespi, Riquelme a finalement choisi de rejoindre celle qui finalement s’impose grâce à lui. Pourquoi ? Alors qu’il semblait parti pour rejoindre l’oficialismo, JRR a semble-t-il évalué qu’il aurait plus de liberté en tant que n°2 de la liste d’Ameal qu’en tant que n°2 chez Gribaudo (rappelons qu’Ameal a été l’homme clé dans la prolongation de JRR en 2011, prolongation à laquelle le trésorier de l’époque, un certain Daniel Angelici, s’opposait). Il semble aussi que les tentatives de chantage du clan Gribaudo-Crespi notamment autour de l’organisation de son jubilé qui devait se tenir à la Bombonera le 12 décembre, ont totalement braqué un JRR qui a aussi semblé tenir compte de la vox populi qui ne souhaitait pas le voir fricoter avec Angelici et sa clique. La suite aura été des jours de guerre médiatique, de lutte d’influence et même de tentative d’intimidation, d’intrusion de la barra (avec qui JRR n'a jamais entretenu de très bons termes). Sans succès donc.

Jorge Amor Ameal, 72 ans, a déjà conduit la destinée de Boca, entre 2008 et 2011, avant de perdre les deux élections suivantes et de se fâcher avec Angelici lors de la prolongation de Riquelme évoquée ci-dessus. Grâce au soutien de JRR, il s’impose donc en 2019 et va devoir désormais tout reconstruire. Si Riquelme a déjà affirmé savoir qui prendra la succession d’Alfaro sur le banc de Boca, certains noms sont souvent évoqués. On parle ainsi de Miguel Angel Russo, qui dirigeait Boca lors de la dernière victoire en Libertadores, mais l’on parle aussi de Sebastián Battaglia, l’homme le plus titré de l’histoire du club, soit comme adjoint de Russo, soit comme numéro 1. Autres noms, Jorge Almirón, apprécié par JRR, mais aussi José Pekerman et Eduardo Domínguez. Une chose est certaine, ce ne sera pas Diego Maradona, qui a détruit le trio dans la presse ces dernières semaines, exliquant que« Passarella a envoyé River à la B, mais c’est Heidi en comparaison de ces trois-là ».

Reste aussi à régler le cas du directeur sportif, Nicolás Burdisso, dont la position semble désormais instable avec l’arrivée de JRR et de ses compagnons de route (plusieurs anciens devraient revenir, même Carlos Bianchi devrait se rapprocher). Sur le terrain, le chantier s’annonce aussi important avec l’épineuse question Carlos Tevez, qui se verrait bien faire une dernière année avant de prendre sa retraite et avec qui JRR doit parler. Alors il faudra évoquer les renforts : si l’arrivée de Paolo Guerrero semble actée au poste d’avant-centre, une question se pose quant à la situation de Nicolás Gaitán, qui s’était mis d’accord avec l’actuel directoire, celui dont les héritiers viennent de se voir refuser l’entrée. Les semaines à venir s’annoncent chaudes du côté de la Casa Amarilla.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.