Sauvée sur le papier, l’Universidad de Chile pourrait réussir le braquage de l’année en se voyant octroyer une place en Copa Libertadores. Mais l’affaire pourrait aller jusqu’aux tribunaux.

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On attendait la décision de l’ANFP, on la connait désormais et elle a causé bien des remous. La décision concernait la délicate 4e place en Copa Libertadores accordée au Chili. Alors qu’elle sort de l’une de ses pires années en première division, se retrouvant finalement sauvée par l’annonce de la fin du championnat et de l’absence de relégation, l’Universidad de Chile, toujours engagée en Copa Chile, espérait se voir attribuer une place pour la prochaine Libertadores (sa demi-finale lui voyait affronter Unión Española quand l’autre opposait deux équipes déjà qualifiées, Colo-Colo et la Católica). Et alors que la solution la plus simple suite à l’annulation de la fin des compétitions au Chili en 2019 aurait été finalement de reporter cette place Chile 4 au quatrième du championnat (Unión La Calera), l’ANFP a finalement décidé que cette place devrait rester pour ceux ayant effectué leur parcours en Copa Chile et donc qu’il allait falloir disputer ce fameux duel entre Universidad de Chile et Unión Española sur le terrain. Le tout grâce à une décision prise par la CONMEBOL de reporter la date d’inscription des équipes participantes du 16 décembre au 24 janvier prochain.

Il était évident que l’affaire n’allait pas en rester là, alors les remous causés sont grands. Car pour bien des suiveurs la U se retrouve sauvées dans l’élite et avec désormais la possibilité de gagner une place en Copa Libertadores alors qu’elle n’aura eu aucun mérite sportif sur l’année, remettant ainsi en cause les propos de « justice sportive » souvent énoncés par Sebastián Moreno, le président de l’ANFP. Alors du côté de l’Unión Española, on a sorti l’artillerie lourde : à travers un communiqué officiel, le club annonce ce vendredi qu’il ne disputera pas ce match d’appui et qu’il compte bien aller plus loin, considérant que la décision de l’ANFP est « une résolution injuste qui, en plus de ne pas respecter la justice sportive, défavorise notre institution tant il est évident que Unión Española ne pourra pas se renforcer de la même manière que l’Universidad de Chile vu la différence de budget ». Le club annonce également qu’il a « initié une procédure devant le TAS pour ces faits sans précédent », ajoutant croire « fermement que cette instance respectera la justice sportive pour que Unión Española soit le juste récipiendaire de la place Chile 4 ». Rappelons que si la U a terminé à la quinzième place, les Hispanos ont terminé le championnat 2019 à la neuvième place, hors de toute place qualificative pour une compétition continentale. Et remettons ainsi en perspective la notion de « justice sportive ». Une justice que Unión La Calera envisage également de saisir.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.