Côté sanitaire, le gouvernement a pris rapidement au sérieux la situation et un confinement est toujours en place en Uruguay. Côté football, le championnat est arrêté après la troisième journée (journée du 7-8 mars) et ne devrait pas reprendre pour le moment. L'AUF hésite encore sur ce qui pourrait être le meilleur scénario. Il semble exclu de reprendre sans public. Petit point Uruguay.

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Il n'y a toujours pas de scénario pour une reprise de la compétition en Uruguay. Le pays résiste bien à la pandémie grâce à des décisions efficaces et rapides du nouveau gouvernement, et grâce à un système hospitalier parmi les plus efficaces d'Amérique du Sud. À ce jour, 26 avril, le bilan est d'environ 600 testés positifs et malheureusement une douzaine de décès. Le nombre élevés de footballeurs uruguayens en Italie notamment a fortement aidé au début de la crise à conscientiser la population sur le défi à venir, avec notamment l'intervention de Diego Pérez. Malgré tout, le football est déjà touché puisque parmi les victimes se trouve le vice-président de Rentistas, José Marciano.

Toutes les activités publiques sont évidemment arrêtées, dont la préférée des Uruguayens, le ballon rond. Au-delà du football professionnel, l'arrêt touche tous les footballs des jeunes au football de l'intérieur. Pour ce qui est de la première division, l'arrêt est total depuis l'annulation de la quatrième journée à la mi-mars. Plusieurs scénarios ont été envisagés par le président de l'AUF, Ignacio Alonso, mais il semble exclu que le football reprenne sans public, comme cela a été envisagé un temps du côté l'AUF. Tenfield aurait vu cela d'un bon œil et aurait débloqué de l'argent pour les « petits clubs » mais Peñarol et Nacional ont mis leur veto devant l'idée de jouer notamment le clásico de la quatrième journée sans public. Cela aurait représenté une perte sèche importante pour Nacional, la billetterie du principal match de l'année étant d'une importance capitale pour le club et pour les socios dans un championnat aux faibles budgets et aux rentrées télévisuels plus minimes proportionnellement que dans d'autres pays. Dans le doute sur ce qu'il sera possible de faire au printemps, les deux clubs ont préféré refuser, pour le moment, le huis-clos.

Dans ce cadre, lors d'une réunion le 24 avril, Alonso aurait communiqué aux clubs un plan temporaire de reprise du championnat avec public à la mi-août après une période d'entraînement démarrant en juillet. Ce scénario serait validé par la Présidence de la République, et présenterait l'avantage de pouvoir offrir un calendrier de reprise possible, avec public, sous réserve évidemment que le virus reste sous contrôle comme il l'est actuellement. Et surtout, le football conserverait son élément le plus indispensable, presque aussi essentiel que la balle, le public. En attendant, les clubs en difficulté ont reçu l'assurance de pouvoir compter sur une redistribution de l'aide versée par la FIFA.

En attendant, les clubs et les joueurs de sélection notamment essaient de participer à l'effort. Peñarol et Nacional ont notamment offert des paniers d'aliments de base, les locaux des clubs comme le Palacio Peñarol sont utilisés pour héberger des personnes en difficultés et Tenfield, diffuseur officiel du championnat, permet de voir et de revoir plusieurs matchs historiques dont la finale de la Copa América 2011, remporté trois buts à rien sur le Paraguay.

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba