L’ancien club de Fernando Torres a toujours été habitué à se battre en bas de tableau. Mals la situation devient de plus en plus difficile puisque c’est aujourd’hui les comptes du club qui sont très largement dans la zone rouge. Le Sagan Tosu se retrouve aujourd’hui dans une situation critique où sa survie même est en jeu.
Le président Minoru Takehara n’avait pas la tête des bons jours à l’heure de rendre public le rapport d’activité du Sagan Tosu à l’issue de l’exercice fiscal 2019 qui se termine traditionnellement le 31 Mars au Japon. Le Sagan Tosu accuse un déficit de plus de 2 milliards de yens, soit plus de 17 millions d’euros, sur cette année ! Alors que l’exercice fiscal précédent avait été terminé sur un déficit de presque 5 M€. Un véritable trou béant qui pose aujourd’hui la question de la viabilité du club à court terme.
Que s’est-il passé pour que le club de la préfecture de Saga se retrouve dans cette situation ? Déjà il y a eu l’épisode Fernando Torres qui a quitté le club l’été dernier. Un pari qui ne s’est pas révélé payant aussi bien sur les terrains qu’au niveau économique puisque le contrat de l’Espagnol a même été raccourci de quelques mois d’un commun accord en majeure partie à cause d’un salaire difficilement supportable pour un club de faible envergure comme Tosu. Les retours sur investissement n’ont au final pas été à la hauteur. Les mauvais choix sportifs en matière de coaches ont aussi couté beaucoup avec les licenciements ces dernières années de Massimo Ficcadenti ou de Lluis Carreras et les multiples saisons achevées tout en bas de tableau.
Mais la cause majeure de cette crise est la fuite des deux sponsors majeurs du club en l’espace d’un an. La marque de cosmétiques DHC a lâché le club cet hiver alors que l’éditeur de jeux vidéo Cygames avait fait de même durant l’hiver précédent. En l’espace d’un exercice, les revenus publicitaires du Sagan Tosu sont passés de plus de 2.3 milliards de yens à seulement 800 millions. Ce qui représente déjà les trois quarts du déficit annuel. Un nouveau sponsor principal a été annoncé seulement quelques jours avant la reprise du championnat avec le journal local, le Saga Shimbun, qui apparait maintenant sur l’avant du maillot mais pour des montants bien inférieurs.
Et puis par-dessus tout ça s’est évidemment invité le coronavirus qui reporte tout et qui prive tout le monde de recettes de jours de matchs importantes, ce dont le Sagan Tosu n’avait évidemment pas besoin… Il est difficile d’être optimiste pour le club aujourd’hui qui s’était déjà séparé cet hiver de ses meilleurs joueurs (Mu Kanazaki, Isaac Cuenca ou Yuji Takahashi pour ne citer qu’eux) pour renflouer ce qui peut l’être. Ca s’annonce léger alors qu’en plus le Sagan ne pourra compter que sur un prêt exceptionnel d’aide de 350 millions de yens de la part de la J.League en ces temps exceptionnels de Covid-19.
Le président Takehara est donc loin du compte et se retrouve donc dans une situation difficilement tenable avec un tel constat d’échec. La seule éclaircie au tableau réside sans doute dans le fait que l’équipe ne sera pas reléguée en J2 à l’issue de la saison puisque les relégations ont été annulées à cause de la pandémie de Covid-19. Reste à voir si le club existera encore d’ici là alors que la saison ne repartira pas avant le milieu de l’été…