Battre le Brésil sur ses terres c’est chose rare pour le Pérou. Alors quand un Péruvien marque un doublé qui élimine cette puissante équipe d’une compétition aussi prestigieuse que la Copa América, son nom est alors éternel. Enrique Casaretto nous a quitté le 22 juin 2020 à l’âge de 74 ans et son nom restera à jamais dans l’histoire du football péruvien.
Nous sommes le 30 septembre 1975 et le Brésil accueille au stade Mineirão le Pérou pour le match aller des demi-finales de la Copa América. Marcos Calderón décide de titulariser Enrique Casaretto en lui mettant une pression monstre comme l’atteste un entretien du principal intéressé dans le journal El Comercio datant de 2015 : « J’étais l’espoir de but de Marcos. Nous avions une relation d’amour/haine. Dans ce match (Brésil-Pérou 1975), à chaque fois que je perdais la balle il me criait dessus « carajo Loco (son surnom), qu’est-ce que tu fous ?! » mais quand un autre la perdait, Cubillas, Oblitas, il ne disait rien… Mais j’ai inscrit le premier but et à la mi-temps j’ai dit à Marcos « voilà je l’ai mis ton but, que veux-tu de plus ? », il me répondit « Patience Loco, il reste encore beaucoup de temps ». En début de deuxième période, je glisse et le Brésil marque… Marcos devient fou « Casaretto ! Pourquoi tu glisses merde ?! » Avec le fantastique coup-franc de Cubillas (pour le 1-2) je me sentais plus tranquille, puis arrive mon deuxième but et je laisse éclater ma joie avec mon fameux saut vers le ciel »
Ce fameux saut vers le ciel est immortalisé et restera la marque d’une magnifique victoire péruvienne en terres brésilienne, la première de l’histoire. Le Pérou se qualifie en finale contre la Colombie et remporte la Copa América sur un dernier but d’Hugo Sotil. Enrique Casaretto aura eu une carrière riche surtout dans les années 60 en faisant les beaux jours de Universitario aux côtés d’un autre grand nom, Percy Rojas. Il remporte trois titres avec la U en 1966, 1967 et 1969 mais ne sera pas du voyage au Mexique avec la sélection nationale pour la Coupe du Monde 1970 barré par d’autres monstres comme Alberto Gallardo et Perico León. Il prendra finalement sa revanche avec ce beau titre de champion d’Amérique du Sud en 1975.


