Alors que les qualifications pour l’édition 2023 prévue en Chine n’en sont qu’à leurs balbutiements, cinq pays ont déjà déposé leur candidature pour accueillir la session suivante. Au buzzer, l’AFC annonce avoir retenu les candidatures de l’Iran, du Qatar, de l’Arabie saoudite, de l’Inde et de l’Ouzbékistan. Exit donc la Corée du sud et l’association Jordanie-Irak…

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Accueillir l’évènement est toujours source de prestige, c’est pourquoi le Qatar, probablement l’un des pays les plus actifs dans sa diplomatie sportive, remet les couverts sur la table. Il pourra se targuer d’infrastructures flambant neuf après avoir accueilli la Coupe du Monde en 2022 (si tout va bien…) et d’une expérience dans la tenue d’évènements sportifs. Cependant, le Qatar ayant déjà organisé les éditions 1988 et 2011, la tentation serait grande pour l’AFC de défricher un nouveau pays d’accueil.

Cette remarque est également valable pour l’Iran, hôte en 1968 et en 1976, et dont les relations houleuses avec certains voisins et autres justiciers de par le monde risque de rendre la tenue de l’évènement chaotique. Le régime en vigueur risque aussi de ne pas être très supporter-friendly (quid des fans féminins ?) et les infrastructures hôtelières laissent à désirer. Par contre, les grands stades ne manquent pas et l’Iran s’imagine déjà soulever le trophée dans l’énorme écrin du Azadi Stadium (100 000 places quand même…).

L’Arabie saoudite, elle, n’a jamais accueilli l’épreuve, malgré ses multiples titres. Dans la même veine que le Qatar, le royaume wahhabite tente l’ouverture dans le sillon de son nouvel homme fort, Mohammed Bin Salman. Là aussi se pose la question des supporters et de la question féminine (même si des timides progrès sont en cours).

Derniers arrivés, l’Ouzbékistan et l’Inde peuvent légitimement nourrir des ambitions si l’AFC se décidait à s’ouvrir à un nouveau marché. L’Inde a beau faire des pieds et des mains pour greffer le football dans les cœurs, le chemin est semé d’embuches. L’accueil de l’évènement pourrait stimuler une scène locale divisée entre un championnat traditionnel de faible niveau et l’ISL League regroupant des stars mondiales en perte de vitesse. Quant à l’Ouzbékistan, indubitablement le pays qui monte en Asie, l’accueil d’un tel évènement validerait la place de cet outsider aux dents longues, échouant souvent d’un fifrelin pour une présence en Coupe du Monde, et adversaire redoutable sur le continent. Les grands clubs, Pakhtakor et Bunyodkor en tête, disposent de belles infrastructures, et le pays peut compter sur sa bonne gestion du tourisme, eux qui ont accueilli près de sept millions de visiteurs en 2019, attirés par une richesse culturelle époustouflante.

L’AFC a donc du pain sur la planche pour analyser la meilleure candidature, réponse en 2021 !

Boris Ghanem
Boris Ghanem
Chroniques d'un ballon rond au Moyen-Orient, de Beyrouth à Baghdad, de Manama à Sanaa, football sous 40 degrés à l'ombre d'un palmier.