La bataille pour les précieux sésames mondialistes va faire rage entre les meilleures équipes du continent et les premières joutes du troisième tour sont fixées à ce jeudi. Quatre équipes rejoindront le Qatar au grand bal tandis qu’un cinquième s’offrira une dernière chance lors d’un barrage intercontinental. Petit tour d’horizon des candidats.
Groupe A : Iran, Corée du Sud, Émirats arabes unis, Irak, Syrie
Depuis la prise de fonction de Skočić, l’Iran surfe sur une vague très positive avec sept victoires d’affilée ! La confiance semble être revenue et les éléments en manque de temps de jeu se sont relancés dans de nouveaux clubs (Beiravand à Boavista, Rezaei à OH Louvain et surtout Jahanbakhsh à Feyenoord). L’Iran comptera sur son terrifiant duo d’attaque Taremi-Azmoun pour s’offrir une troisième participation consécutive à la grande messe mondiale. Premier de cordée le 2 septembre face à la Syrie.
Bien débuter les qualifications sera primordiale pour Paulo Bento et la Corée du Sud sous peine de voir le sélectionneur portugais, déjà en difficulté, faire ses valises et les Guerriers Taeguk manquer le mondial qatari. Pour les premiers matchs, tous à domicile, Paulo Bento a fait dans le classique en sélectionnant un groupe sensiblement identique à celui ayant disputé les rencontres de juin. Son Heung-min, un temps incertain, est bien présent. Hwang In-beom (Rubin Kazan) fait son retour et aura pour mission d’animer un milieu de terrain bien trop souvent apathique. Même rôle très certainement pour les Dong-gyeong (Ulsan) qui se voit récompenser de ses très bons Jeux Olympiques. Et pourquoi pas voir le capitaine Son Heung-min évoluer en pointe, comme en début de saison avec les Spurs de Tottenham ? Quoi qu’il en soit, la Corée du Sud devra montrer un bien meilleur visage si elle veut accrocher une des deux premières places qui lui est promise sur le papier.

Le premier mandat de Van Maarwijk s’achevait sur une défaite en Thaïlande et un jeu soporifique. Quelques mois et quelques naturalisations de Sud-américains plus tard, les Émirats sont en mode rouleau compresseur avec six victoires d’affilée et une moyenne de plus de quatre buts par match ! Mais les adversaires rencontrés sont d’un autre calibre que les gros bonnets qu’ils s’apprêtent à rencontrer. La lutte pour la troisième place fera rage.
Surpris par le départ de Katanec (suite au sabordage de la Fédération), l’Irak s’en remet à Dick Advocaat en mode roue libre et venu toucher son chèque de passage. À voir si le Hollandais en a encore sous la semelle et parviendra à continuer dans la lancée de Katanec. Les talents ne manquent pas dans l’équipe mais certains stagnent à force de préférer les pétrodollars du Qatar. La troisième place est l’objectif des Lions.
Auteur d’un parcours de qualification quasi parfait (une seule défaite face à la Chine), la Syrie aimerait rééditer l’exploit de 2017 où seuls les Australiens avaient réussi à les écarter en barrages. La majorité de l’équipe joue au Bahreïn ou dans d’autres pays du Golfe et peut compter sur Al-Soma et Kharbin pour alimenter le marquoir. Les luttes fratricides pour la troisième place avec ses voisins ne fait que commencer.
Le petit poucet et invité surprise a profité de la défection de la Corée du Nord pour être de la partie. Le Liban n’a quasiment rien montré à part un 0-0 contre la Corée du Sud et a enchaîné les prestations indigentes. Seule la présence du Sri Lanka (deux victoires légères) et du Turkménistan (une victoire à l’arrachée) lui permettent d’être au second tour. S’ils ont un nouveau sélectionneur en la personne de Hasek, ses joueurs stars performent peu, signant dans des clubs de huitième zone (Jradi à l’Apollon Limassol, Melki en deuxième division quatarie, El-Helwe qui a rompu son contrat avec Al-Faisaly) et seuls Kdouh et Oumari font office d’éclaircie. Le zéro pointé tend les bras à un pays qui n’en finit plus de s’enfoncer dans une crise économique tout bonnement désastreuse. Si le football est le cadet de leurs soucis, quelques victoires permettraient d’apporter un peu de baume au cœur des supporters.
Le programme
2 septembre
Iran – Syrie
Corée du Sud – Irak
Émirats arabes unis – Liban
7 septembre
Irak – Iran
Syrie – Émirats arabes unis
Corée du Sud – Liban
Groupe B : Japon, Australie, Arabie saoudite, Chine, Oman, Viêt Nam
Les Japonais sont dans une forme olympique ! Le contingent de Nippons exerçant sur le Vieux continent grossit de jour en jour et les dernières sorties (contre des adversaires moindres, certes) ont fait exploser les compteurs. Maintenant, à voir comment se comporte l’équipe face à des adversaires de tout autre calibre, dont des chocs contre l’Australie et l’Arabie saoudite qui promettent de grosses batailles. Moryasu pourra compter sur tous ses samouraïs, dont le capitaine Yoshida et le playmaker Kamada, pour s’envoler au Qatar.
Plus qu’au contexte sportif, le contexte sanitaire a vampirisé toutes les craintes autour de ces cruciaux matchs pour la Coupe du Monde 2022. Les Australiens pourront-ils les jouer ? Oui, mais ils devront trouver un autre domicile. Le match face à la Chine se disputera au Qatar, une tristesse pour les fans, une aubaine pour les internationaux australiens évoluant en Europe et qui réduisent temps de trajet et décalage horaire. Passé ce problème d’organisation, Graham Arnold va devoir capitaliser les performances des U23 australiens à Tokyo et les intégrer aux cadres dans l’équipe A. L’objectif est clairement d’être qualifié et de ne pas passer par un barrage comme en 2018. Après une campagne de qualification du tour précédent réussie, les Socceroos feront face à de vraies oppositions. L’occasion idéale de confronter ce groupe à des opposants aussi solides qu’eux.

L’effet Hervé Renard toujours là. Les Saoudiens auront validé sans trembler leur qualification et l’équipe olympique n’aura pas pris le bouillon comme attendu face aux monstres brésilien, allemand et ivoirien. Les grosses cylindrées du pays pourvoient toujours un groupe qui s’étoffe en qualité derrière les inséparables Dawsari, Muwallad, Faraj ou Shahrani. Un top deux est tout à fait envisageable pour une équipe qui – excepté la lourde défaite face aux Russes – n’avait pas dépareillé au dernier Mondial (courte défaite face à l’Uruguay et victoire face à l’Égypte).
L’éternelle endormie va-t-elle se réveiller ? Difficile à dire après un premier tour où les adversaires étaient loin d’être des foudres de guerre. La naturalisation de Brésiliens (Elkeson, Alan, Aloisio, Fernandinho…) a certes rehaussé le niveau de la Chine mais face à des adversaires aussi expérimentés que les Japonais, Australiens et Saoudiens on ne donne pas cher de la peau des Chinois. Si les deux premières places semblent hors de portée, la troisième pourrait être accessible sur un gros coup de chance et sur des Brésiliens en pleine forme.
L’un des deux autres cocus de la phase de qualification. Placé dans la poule du Qatar (qui était d’office qualifié pour le dernier tour) et avec des troisièmes couteaux (Afghanistan, Inde et Bangladesh), il fallait un séisme pour ne pas voir les Omanais au dernier tour. Mission parfaitement remplie avec des victoires contre les petits et des défaites encourageantes (merci l’arbitre) face au favori qatari. La dernière marche semble malgré tout trop haute pour Oman qui tentera malgré tout d’embêter son monde.
Le coup de cœur de tous les amoureux du football asiatique (et même mondial, soyons fous) reste le Viêt Nam. Fruit du travail titanesque accompli par Park Hang-seo et la fédération vietnamienne, la sélection du Mekong accède pour la première fois au dernier tour des qualifs, elle qui a longtemps fait office de paillasson. Il faut réaliser la taille de l’exploit pour une équipe dont l’ensemble des joueurs évolue au pays (sauf le gardien Van Lam au Japon) et qui s’est sorti d’un groupe particulièrement coriace, écartant les voisins thaïlandais, malaysiens et indonésiens et ayant fait vaciller les Émirats. Là aussi, la marche semble trop haute mais on n’est pas à l’abri des surprises avec les Golden Star Warriors !
Le programme
2 septembre
Japon – Oman
Australie – Chine
Arabie saoudite – Vietnam
7 septembre
Oman – Arabie saoudite
Vietnam – Australie
Chine – Japon
Avec Antoine Blanchet-Quérin et Baptiste Mourigal

