Sans briller, le Tri mexicain enchaîne les victoires. Il est accompagné par des Canaleros en démonstration. Pendant ce temps, les ambitieux déçoivent.
Sur le strict plan comptable, le coup est parfait. Deux matchs, deux victoires, une face à un habituel prétendants à la qualification acquise sur ses terres. Mais une fois encore, le Mexique de Tata Martino a joué à se faire peur. Car ce Tri n’est pas capable de tuer les matchs qu’il semble contrôler, la faute à une incroyable incapacité à conclure ses actions, la principale illustration étant Rogelio Funes Mori, coupable d’un nouveau raté lorsqu’il se présentait seul face à Keylor Navas à la vingtième minute et voyait son ballon sorti par le gardien parisien. Pour le reste, la machine semble parfaitement huilée, même après un coup dur comme fut la perte d’Alexis Vega, et le Mexique a encore dominé les débats face à un Costa Rica toujours aussi inquiétant dans le contenu. Sans pour autant proposer un grand vertige, mais en semblant quelques crans au-dessus, les nombreuses fautes costariciennes de fin du premier acte le soulignant. Mais le Mexique a donc dû se contenter du minimum, un succès acquis sur un penalty transformé par Orbelín Pineda en première période. La suite, peu de football et des souffrances habituelles de fin de match à l’image de la frappe de Fuller qui s’écrasait sur la barre à la 91e et de ce centre qui fuyait devant le but d’Ochoa. Deux frissons de fin de match qui ne font finalement qu’accroître cette sensation que la marge est infime, l’équilibre précaire. Mais deux frissons qui n’effacent pas les six points en deux sorties, seul sans-faute de ce début d’octagonal.
L’autre belle affaire est signée Panamá. Des Canaleros qui ont très vite montré qu’ils allaient se promener à Kingston face à des Reggae Boyz sans envie ni idée. Des hommes de Theodore Whitemore qui ont donc laissé jouer leur adversaire, laissé combiner les Bárcenas, Quintero et autre Rodríguez. Alors les hommes de Thomas Chritiansen se sont amusés, ont eu plusieurs situations claires et sont logiquement rentrés aux vestiaires avec deux buts d’avance. Une avance qu’ils pouvaient tranquillement gérer ensuite, les changements opérés par Whitemore donnant un poil plus d’allant aux siens mais ne permettant pas de retourner la situation. 3-0, victoire claire nette et précise pour Panamá en démonstration et deuxième place de l’octagonal pour les Canaleros quand la situation de la Jamaïque se complique d’entrée.
Les deux autres rencontres de la nuit ont débouché sur deux nuls. Le Honduras a neutralisé Salvador à Cuscatlán alors que l’autre gros choc de la soirée opposait les deux voisins du nord, États-Unis et Canada. Un duel d’ambitieux qui a d’abord manqué de réelles émotions dans un stade de Nashville qui n’attendait pourtant que cela pour bouillir. Sans la moindre victoire sur le sol US depuis 1957, le Canada n’a certes pas eu le contrôle de la possession, mais le bloc offert à Team USA a souvent perturbé une formation qui s’en est remis à quelques percées individuelles et les bons coups sentis notamment par Pulisic. Il fallait attendre vingt minutes pour voir Bojan intervenir une première fois, il connaissait ainsi deux frissons dans le premier acte, la frappe de Robinson et le poteau trouvé par Pulisic. Les hommes de Berhalter continuaient d’éprouver du mal à bouger le bloc canadien, en grande partie par manque de liant entre les lignes mais pensaient avoir fait le plus dur en ouvrant le score grâce à l’hyperactif duo Robinson – Aaronso. Las, après deux situations chaudes sur les buts de Borjan, DeAndre Yedlin laissait filer Davies qui trouvait Cyle Larin pour le 1-1. Ce but coupait les jambes des locaux, les entrées de Jonathan David et Tajon Buchanan faisaient reculer Team USA, ce dernier dynamitant son couloir. Les vrais frissons de fin de partie étaient en faveur des Rouges (en noir) avec des ballons passant devant les buts de Turner. Rien d’autre n’était marqué, les États-Unis concèdent un nouveau nul avant de se rendre au Honduras en milieu de semaine.
Photo : imago images/ZUMA Wire
